| ![]() ![]() ![]() ![]() ROMAINE1, subst. fém. A. − HORTIC., GASTR. Laitue à feuilles allongées, fortement nervurées, croquantes. Synon. chicon.Elle prenait des têtes de romaine sans les éplucher; elle les broutait (...). Toutes auraient vécu de salade (Zola,Assommoir,1877, p. 583). − Empl. adj. Laitue romaine. Les laitues romaines, dont l'été on lie les feuilles pour les attendrir (Bern. de St-P.,Harm. nat.,1814, p. 144). B. − Loc., pop., iron. (Être) bon comme la romaine. (Être) menacé d'une corvée, d'une condamnation certaine, se trouver dans une situation critique, en position de victime toute désignée. « (...) on va se faire zigouiller comme des lapins! » − (...). Alors ça y est... ils sont là... on est bons comme la romaine! (Benjamin,Gaspard,1915, p. 25). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɔmεn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1800 (Boiste); 1915 bon comme la romaine (Benjamin, loc. cit.). Issu p. ell. de laitue romaine (dep. 1567, Ch. Estienne, L'Agric. et Maison rustique, f o64 v o), cette salade étant prob. originaire de la région de Rome; l'anecdote selon laquelle elle aurait été rapportée au xives. de la cour papale d'Avignon (Littré et Bl.-W.1-5) n'est pas confirmée par la chronol. La loc. s'explique prob. par le cri des marchandes des quatre saisons ,,Elle est bonne, ma romaine, elle est bonne!`` et par le sens arg. « dupe, trompé, refait » de l'adj. bon (cf. il est bon jusqu'au trognon daté de 1901 par Esn.), encore qu'un rapprochement avec romaine2* n'est peut-être pas à exclure (v. Cellard-Rey). |