| * Dans l'article "RODER,, verbe trans." RODER, verbe trans. A. − TECHNOLOGIE 1. User, polir une pièce par frottement afin qu'elle s'adapte parfaitement à une autre pièce. [La soupape] s'appuie par un rebord très étroit sur un siège horizontal sur lequel elle est parfaitement rodée (Herdner, Constr. et conduite locomot., t. 1, 1887, p. 110).La distance entre la cathode et la surface à argenter est d'environ 15 mm. La cloche est fermée par le bouchon rodé (...), légèrement graissé (Cl. Duval, Verre, 1966, p 106). − [P. allus. à l'expr. proverbiale: la lime à roder les bouchons (de liège), exemple de l'invention inutile] Qui ne risque rien n'a rien! les limes n'ont pas été inventées pour roder les bouchons, et il y en a d'excellentes dans le laboratoire (Verne, 500 millions, 1879, p. 140). 2. P. ext. Faire fonctionner progressivement un moteur neuf afin que les pièces en contact s'adaptent parfaitement les unes aux autres. P. méton. Roder une voiture. Roder le moteur d'une voiture. Nous déjeunons en forêt de Rambouillet, on va roder... Il se reprit: − Nous allons roder la voiture, vous comprenez (Colette dsColin1971). B. − Au fig. ou p. métaph. Mettre progressivement au point ou à l'épreuve, acquérir une expérience dans un domaine. Mais Praline, dit-on, est en train de « roder » un tour de chant (Combat, 19-20 janv. 1952, p. 2, col. 6).Une expérience permettant de roder pendant un ou deux ans un nouveau programme et les méthodes pédagogiques correspondantes (L'Express, 8 janv. 1968ds Gilb. 1971). − Empl. pronom. Sous la conduite du Patron, je me rodais (Arnoux, Zulma, 1960, p. 219).En général, une institution neuve tend à être rigoureusement fonctionnelle. Il faut qu'elle se rode pour que s'y glisse un peu d'artifice et que le conventionnel s'ajoute à l'efficace (Jeux et sports, 1967, p. 821). − Part. passé en empl. adj. Vous, vous n'êtes pas seulement intelligent, vous avez l'air rodé. Avouez cependant que vous vous sentez, aujourd'hui, moins content de vous-même que vous ne l'étiez il y a cinq jours? (Camus, Chute, 1956, p. 1546).Mais l'innovateur a été la CFTC [Confédération Française des Travailleurs Chrétiens], qui a constitué à Bierville, grâce au legs du domaine de Marc Sangnier et à l'aide de crédits officiels, un vaste centre de formation, aux méthodes souples et bien rodées (Reynaud, Syndic. en Fr., 1963, p. 132). REM. Rodoir, subst. masc.,technol. ,,Outil abrasif utilisé pour le rodage. Il est constitué, soit: 1) par des bâtonnets abrasifs ou pierres (fixés sur un support) de composition identique à celle des meules; 2) par une pièce métallique incrustée de poudre abrasive`` (Boissier 1975). Prononc.: [ʀ
ɔde], (il) rode [ʀ
ɔd]. Étymol. et Hist. 1. 1723 « tourner dans un calibre double la noix de la platine des armes à feu » (Savary); 2. 1842 « user, polir une pièce pour l'adapter à une autre » (Ac. Compl.); 3. 1932 « entraîner quelqu'un par des essais, des répétitions » (L'Auto, 2 déc. ds Petiot 1982: on saura si les 6 jours « rodent » les hommes); 4. 1933 « faire fonctionner un moteur neuf en prenant certaines précautions » (Lar. 20e); 5. 1941 part. passé, fig. « bien au point, bien adapté à sa fonction » (L'Œuvre, 3 mars). Empr. au lat.rodere « ronger », « miner, user ». Fréq. abs. littér.: 51. |