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RIVERAIN, -AINE, subst. et adj.
A. −
1. Subst. et adj. (Personne/groupe) qui possède des propriétés et/ou qui habite sur la rive d'un cours d'eau ou d'une étendue d'eau. L'alluvion profite au propriétaire riverain, (...) le propriétaire de la rive découverte profite de l'alluvion, sans que le riverain du côté opposé y puisse venir réclamer le terrain qu'il a perdu (Code civil, 1804, art. 556, p. 103).La beauté des riveraines du Rhin (Hugo,Rhin, 1842, p. 250).
2. Adj. [En parlant d'un territoire, d'un édifice, etc.] Qui se trouve sur la rive d'un cours d'eau ou d'une étendue d'eau. Les assiégeants (...) auraient été exposés sur des canaux étroits aux projectiles des assiégés retranchés dans les maisons, les églises, les édifices riverains (Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 393).Cette portion de l'Australie, riveraine de l'océan, était déserte. Toutefois, John Mangles découvrit sur la lisière du rivage des traces évidentes de campement (Verne,Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 12).V. franc1ex. de Bonstetten.
En partic. [En parlant d'une plante] Qui croît au bord des eaux. Des fleuves embaumaient aux lauriers riverains Leurs ondes claires (Régnier,Prem. poèmes, Épis., 1888, p. 173).
B. −
1. Subst. et adj., souvent au plur. (Personne/groupe) qui possède des propriétés et/ou qui habite le long d'un domaine, d'une voie de communication, etc. Droit, passage des riverains. Petit possédant (...), riverain de la route (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 82).L'abandon des droits de pacage (...) par les riverains des forêts domaniales ne date que d'un siècle (Wolkowitsch,Élev., 1966, p. 103).
2. Adj. [En parlant d'un terrain, d'un édifice] Qui se situe au bord de tel lieu, telle construction. Les Boulevards ne seront dignes de Paris qu'après un changement radical dans les constructions riveraines (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1844, p. 613).L'hôpital est riverain du chemin de fer de ceinture (Verlaine,Corresp., t. 3, 1891, p. 395).
Prononc. et Orth.: [ʀivʀ ε ̃], fém. [-εn]. Fér. Crit. t. 3 1788: rive-rein, 2ee muet. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1669, août « celui qui a des terres en bordure d'une forêt » riverains d'une forêt royale (Ordonnance sur les Eaux et Forêts, titre XXVII, 4 ds Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t. 18, p. 285); 2. 1690 les riverains des rivières (Fur.). B. Adj. 1. a) 1694 « qui a des droits de seigneurie le long d'une rivière » les seigneurs riverains (Ac.); b) 1771 « id. au bord d'une forêt » id. (Trév.); 2. 1732 héritages riverains (d'une forêt) (L. Liger, Nouv. Maison rustique d'apr. FEW t. 10, p. 415b; éd. 1755, Paris, Saugrain, t. 1, p. 805). Dér. de rivière* au sens de « rive »; suff. -ain*. Le subst. riveran « batelier, pêcheur » (1542, Rabelais, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, XX, 58, var. M) est à rapprocher de l'a. lyonn. (domaine fr.-prov.) reveyran « id. » (1509 d'apr. FEW t. 10, p. 416b), Pantagruel ayant été publié à Lyon. Fréq. abs. littér.: 80.
DÉR.
Riveraineté, subst. fém.Qualité de riverain; droit d'utilisation accordé aux propriétaires de terrains en bordure d'un cours d'eau non navigable. Conciliation entre les droits des riverains d'amont et ceux des riverains d'aval; la riveraineté restant une condition essentielle du droit à l'usage des eaux d'une rivière qui n'est pas du domaine public (Chardon,Trav. publ., 1904, p. 144). [ʀivʀ εnte]. 1reattest. 1904 id.; de riverain, suff. -eté*.
BBG.Dub. Dér. 1962, p. 39 (s.v. riveraineté).