| * Dans l'article "RIGIDE,, adj." RIGIDE, adj. A. − 1. Qui est ferme, qui résiste à la pression ou à la déformation. Synon. dur, raide; anton. élastique, pliant, souple.Armature, valise rigide; carton, emballage, plastique rigide. J'ai eu un col extra rigide, en celluloïd, j'avais bouzillé tous les autres (Céline,Mort à crédit,1936, p. 183).L'essieu simple est une pièce rigide en acier fondu, puis forgé en forme de double T, très résistant à la flexion, la torsion et à la fatigue (Chapelain,Techn. automob.,1956, p. 227). − P. métaph. Tous les cadres craquent. Ils sont trop étroits, trop rigides surtout pour ce que nous voudrions y mettre (Bergson,Évol. créatr.,1907, p. vi). 2. Qui est raide et droit. Forme, ligne rigide. Un boulevard de la Gare, rigide et rectiligne (Malègue,Augustin, t. 2, 1933, p. 11).Tablier de forte toile bleue, si durement amidonné qu'il se tenait rigide (Van der Meersch,Empreinte dieu,1936, p. 147). − [En parlant d'une plante] Tige rigide. V. bisexuel ex. 1. 3. [En parlant du corps] Dont les muscles sont contractés. Muscle rigide. Ce corps rigide et nu demeurait toujours sans mouvement; pourtant la peau semblait moins livide (Hugo,Travaill. mer,1866, p. 393).Le chien (...) le corps écrasé, la queue rigide, n'attendait pour bondir que la présence et le signe de son maître (Pergaud,De Goupil,1910, p. 26). B. − Au fig. 1. [En parlant d'une pers.] Qui applique à la lettre les lois ou les règles établies; qui se soumet ou soumet les autres avec rigueur et sévérité à ses principes en ne souffrant ni dérogation, ni assouplissement. Synon. austère, inflexible, rigoureux, sévère; anton. accommodant, souple.[M. de Villefort] avait dans le barreau la réputation du plus honnête, du plus sévère, du plus rigide magistrat (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 631).Le dominateur froid et égoïste, insensible au danger, rigide dans le devoir et dans l'honneur, donne de rudes figures de soldats, de fonctionnaires et de paysans têtus (Mounier,Traité caract.,1946, p. 368). − [P. méton.] Visage rigide. Ses gants noirs et ses cheveux en brosse lui donnaient un aspect rigide, extrêmement convenable (Flaub.,Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 129). 2. [En parlant d'un inanimé abstr.] a) Qui s'inspire de principes stricts et porte à une attitude sévère, intransigeante. Synon. austère, rigoureux.Mœurs, principe, vertu rigide(s). Elle s'enfermait dans les pratiques religieuses les plus rigides (Zola,Conquête Plassans,1874, p. 1159).V. aimable ex. 14: Ces braves gens avaient deviné toute l'aventure. Et, malgré leur morale rigide et leur religion rigoureuse, ils excusaient Karelina et l'accueillaient volontiers, pressentant confusément (...) la grande part de fatalité qu'il y a au fond de ces choses-là.
Van der Meersch,Empreinte dieu,1936, p. 167. − En partic. [En parlant d'une religion, d'un ordre religieux, d'une secte] Dont les règles ne souffrent aucune complaisance, aucun aménagement. Protestantisme rigide. Jansénius (...) redoublait de christianisme rigide, de recours véhément à la croix (Sainte-Beuve,Port-Royal, t. 2, 1842, p. 122).La Trappe est l'ordre le plus rigide qui ait été imposé aux hommes (Huysmans,En route, t. 1, 1895, p. 222). b) Qui ne subit aucune variation, qui fait l'objet d'une application stricte. Synon. strict.Règles rigides. Je crois en général que les batailles ne se gagnent ni ne se perdent point physiquement. Cette proposition n'ayant rien de rigide, elle se prête à toutes les restrictions que vous jugerez convenables (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb, t. 2, 1821, p. 50).Le chinois (à syntaxe rigide) et le latin (à syntaxe libre) emploient tous les deux prépositions et conjonctions (Coyaud,Introd. ét. lang. docum.,1966, p. 107). − DR. CONSTIT. Constitution rigide. ,,Variété de constitution écrite, qui ne peut être modifiée suivant la procédure législative ordinaire mais seulement selon des formes plus solennelles et généralement plus compliquées`` (Cap. 1936, s.v. constitution). Prononc. et Orth.: [ʀiʒid]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1457 « dont la sévérité ne fléchit jamais » hommes rigides (Antoine de La Salle, Reconfort ds Romania t. 52, p. 167); b) 1680 « intransigeant » (Rich. t. 2); 2. 1523 (en parlant d'une chose) « qui ne fléchit pas; dur » (Mortieres, trad. Parthenice Mariane, 28b ds Hug.). Empr. au lat.rigidus « raide, dur », dér. de rigeo « être roide, raidi, durci ». Fréq. abs. littér.: 713. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 473, b) 968; xxes.: a) 1 314, b) 1 318. DÉR. Rigidement, adv.D'une manière rigide. Fixer, se dresser rigidement. Monsieur rigidement plastronné, avec une grosse chose blanche à la boutonnière (Renard,Journal,1891, p. 77).Au fig. Appliquer rigidement le règlement. Enfant pleine de candeur, élevée rigidement, et qui a été toute sa vie un modèle d'austérité (Sand,Hist. vie, t. 2, 1855, p. 295).− [ʀiʒidmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. 1573 (L'Hospital, Mém., II, 254 ds Hug.); de rigide, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér.: 18. |