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RIDE, subst. fém.
A. − Sillon qui marque de façon plus ou moins accentuée la peau (du front, du cou, du visage, des mains); signe et effet de vieillissement. Quel rêve étrange, épouvantable et mortel habitait dans ce front, qu'il plissait de rides profondes, sans cesse remuantes? (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Chevel., 1884, p. 935).À soixante ans passé, père a encore toutes ses dents, tous ses cheveux, il est toujours sec, mince, avec un visage aux rides verticales, sévères (Triolet,Prem. accroc, 1945, p. 272).
P. métaph. Les rides viennent aux choses condamnées, aux castes, aux codes, aux institutions, aux religions (Hugo,Nap. le Pt, 1852, p. 227).Sous la lumière des incendies, le monde avait soudain montré ses rides et ses plaies, anciennes et nouvelles. Il avait vieilli d'un seul coup, et nous avec lui (Camus,Été, 1954, p. 148).
[Symbole du grand âge et de sa sagesse] Un vieux prêtre est pire qu'un jeune. La rébellion est plus dangereuse, prêchée par les cheveux blancs. On a foi dans les rides (Hugo,Quatre-vingt-treize, 1874, p. 64).
B. − P. anal.
1. Légère ondulation que le vent provoque à la surface de l'eau. À peine un souffle dans l'air, à peine une ride sur la vague (Hugo,Travaill. mer, 1866, p. 216).La Méditerranée, sans une ride, sans un frisson, lisse, luisante encore sous le jour mourant, semblait une plaque de métal polie et démesurée (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Bonheur, 1884, p. 686).
2. Pli ou sillon marquant une surface quelconque. Dans tous, ces deux intestins sont séparés par un pli circulaire. (...) Dans la murène proprement dite muroena helena, ce sont des rides légères, formant aussi des losanges (Cuvier,Anat. comp., t. 3, 1805, p. 527).On a voulu voir des empreintes d'algues là où il n'y avait sans doute que des rides et des rigoles laissées par l'eau (Plantefol,Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 596).
Spécialement
BOT. ,,Sinuosité visible sur une tige ou une branche à l'endroit où était attachée une feuille avant de tomber`` (Bén.-Vaesk. Jard. 1981).
GÉOL. Ride de courant. Forme de relief mobile au profil dissymétrique modelée par de l'eau en mouvement dans un matériau meuble. Ride éolienne. ,,Accumulation sableuse en forme d'ondulations périodiques, transversales et dissymétriques, d'échelle métrique ou supérieure`` (Géomorphol. 1979). Ride de fond. ,,Petites ondulations formées par les sédiments sur le fond d'un cours d'eau et dues à l'écoulement`` (Hydrol. 1978).
VÉN. ,,Marques que l'on trouve sur les empreintes des sangliers âgés, entre le talon et les gardes`` (Vén. 1974).
C. − MAR. ,,Bout de filin qui, passant dans les trous de cap-de-mouton, sert à raidir ou rider les haubans, étais, etc.`` (Gruss 1952). La bande augmentait d'une manière effrayante; on allait couper les rides des haubans d'artimon lorsque la corvette s'arrêta (Dumont d'Urville,Voy. Pôle Sud, t. 9, 1846, p. 345).
Prononc. et Orth.: [ʀid]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. xiiies. [ms.] « fer à plisser? » (Oustillement, II A ds Biens d'un ménage, 208 ds T.-L.; v. aussi note, éd. U. Nyström, p. 215); 2. av. 1488 ridde « pli de la peau sur le visage » (Sottie des sots qui corrigent le Magnificat, 70 ds Rec. Trepperel, Les Sotties, éd. E. Droz, p. 195); 3. a) 1556 rides marinières (Belleau, Petites Inventions, La Tortue ds Œuvres poétiques, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 67); b) 1690 (Fur.: ride, se dit aussi de ces plis et inégalités qui font qu'une chose n'est pas bien unie). II. 1636 [éd.] mar. (Cleirac, Explication des termes de mar., p. 16: les cordages qui amarrent l'esperon et le beaupré sont nommez rides). Déverbal de rider*. Fréq. abs. littér.: 1 109. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 619, b) 1 516; xxes.: a) 1 307, b) 1 735.
DÉR. 1.
Ridule, subst. fém.Petite ride. Il faut, pour atteindre les signes de la cinquantaine (...) dénombrer vers les tempes, à la commissure des yeux d'un velours intact, d'une expression un peu durcie et égarée par les années, le réseau des ridules encore invisibles (Arnoux,Roi, 1956, p. 8). [ʀidyl]. 1reattest. 1956 id.; de ride, suff. -ule*, d'apr. riduler.
2.
Riduler, verbe trans.Marquer de petites rides. Il frissonnait, songeant à cette moue qui ridulait si joliment le coin des lèvres [de sa femme] (Huysmans,En mén., 1881, p. 23). [ʀidyle], (il) ridule [-dyl]. 1reattest. 1881 id.; de ride, suff. -uler (dér. de -ule*).
BBG.Hasselrot 20es. 1972, p. 56, 85 (s.v. ridule). − Meier (H.). Zwei Wortfamilien zweifelhafter Herkunft... In: [Mél. Lommatzsch (E.)]. München, 1975, pp. 303-309. − Quem. DDL t. 4, 27. − Walt. 1885, p. 75.