| RHUM, subst. masc. Eau-de-vie de canne à sucre obtenue par fermentation alcoolique et par distillation de mélasses ou, plus rarement, du jus de canne. Clémence avait trouvé une nouvelle façon de faire le grog. Elle emplissait d'abord le verre d'eau chaude; puis, après avoir sucré, elle versait, sur la tranche de citron qui nageait, le rhum goutte à goutte, de façon à ne pas le mélanger avec l'eau; et elle l'allumait, le regardait brûler (...) le visage verdi par la haute flamme de l'alcool (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 846).Les Rhums les plus fins sont faits avec de la mélasse, à quelques exceptions près; ainsi, l'un des meilleurs Rhums de Haïti est fait directement avec du jus de canne, quant au Rhum martiniquais, il est obtenu par la distillation de ce jus concentré en sirop (A. Lichine, Encyclop. des vins et des alcools de tous les pays, Paris, R. Laffont, 1980, p. 635).V. cigarette ex. de Saint-Exupéry.SYNT. Rhum blanc, brun; rhum léger, lourd; rhum chauffé, flambé; rhum à fermentation lente, rapide; rhum corsé, épicé; vieux rhum; bouteille, tonneau, verre de rhum; goutte, rasade, ration de rhum; fabricant, producteur de rhum; distillation, fermentation du rhum; fabrication, marché, production du rhum; boisson, café, punch, thé au rhum; gâteau, baba, savarin, sorbet au rhum; crème fouettée, gelée au rhum; banane, crêpe, omelette flambée au rhum; arroser qqc. de rhum; rhum de Cuba, d'Haïti, de la Jamaïque, de la Martinique, de Porto-Rico. REM. 1. Rhumé, -ée, adj.Additionné de rhum, parfumé au rhum. Eau-de-vie rhumée. (Dict. xxes.). 2. Rhumier, -ière, adj.Relatif à l'industrie et au commerce du rhum. Comptoir, négociant rhumier (Dict. xxes.). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɔm]. Ac. 1798: rum; 1835, 1878: rhum, rum; 1935: rhum. Étymol. et Hist. 1688 rum (Blome, Amér. Angloise, p. 150 ds Bonn., p. 119); 1784 rhum (Tableau des Finances d'Anglet., p. 37, ibid.). Empr. à l'angl;rum, rhum qui est peut-être une forme abrégée de rumbullion, att. dep. 1652 comme terme désignant cette boisson et dont l'orig. est inconnue, le rapprochement avec une forme identique du dial. du Devon au sens de « tumulte, tapage » ne permet aucune conclusion (NED). Fréq. abs. littér.: 225. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 199, b) 428; xxes.: a) 254, b) 404. DÉR. Rhumerie, subst. fém.a) Distillerie de rhum. (Dict. xixeet xxes.). b) Café, bar où l'on consomme surtout du rhum ou des boissons au rhum. (Dict. xxes.). − [ʀ
ɔmʀi]. − 1resattest. a) 1802 (Laveaux, Dict. de l'Ac. fr., nouv. éd., Paris, Moutardier, t. 2, p. 548: Rhumerie, s. f. On appelle ainsi dans les fabriques du sucre, l'atelier où l'on fait fermenter les mélasses); b) 1949 (L'Aurore-France libre, 4 f-g ds Höfler Anglic.); de rhum, suff. -erie*. Cf. aussi l'angl. rummery « magasin de vente de liqueurs » (1898 ds NED). BBG. − Boulan 1934, p. 121. |