| RHÉTIQUE, subst. masc. et adj. I. − Subst. masc., LING. A. − Langue ancienne probablement rattachée au groupe illyrien (d'apr. Lang. Monde 1952, p. 46). Incertaine est (...) l'appartenance [au groupe italo-celtique] du rhétique, connu par quelques inscriptions (alphabet d'origine étrusque) d'interprétation douteuse, trouvées dans la vallée du Haut-Adige et aux environs du lac de Garde (Lang. Monde). B. − Groupe de langues romanes parlées en Suisse orientale, au Tyrol, au Frioul. Le complexus dialectal appelé communément rhétoroman, rhétique, romanche ou ladin, désigne un ensemble de dialectes néo-latins, séparés de nos jours les uns des autres, et parlés sur un territoire s'étendant des sources du Rhin à l'Adriatique (P. Bec, Manuel prat. de philol. rom., Paris, Picard, t. 2, 1971, p. 310). − En partic. Les dialectes des Grisons, notamment le romanche. L'ancienne continuité linguistique se trouve désormais réduite à trois tronçons: I. Le rhétique (rhétique proprement dit), à l'ouest du domaine (...). II. Les dialectes dolomitiques, au centre du domaine (Alpes du Tyrol, dites Dolomitiques) (...). III. À l'est, le frioulan (P. Bec, Manuel prat. de philol. rom., Paris, Picard, t. 2, 1971, p. 310). II. − Adjectif A. − Qui concerne l'ancienne Rhétie (v. rhétien B). Le terme de rhétique, même en le considérant comme un collectif d'idiomes rhétiques (Bourciez), est tout d'abord inexact en tant que terme générique: puisque le substrat rhétique (ancienne Raetia) ne saurait convenir qu'à la zone I (Grisons) (P. Bec, Manuel prat. de philol. rom., Paris, Picard, t. 2, 1971, p. 311). − GÉOGR. Alpes Rhétiques. Partie des Alpes centrales qui correspond approximativement au Canton des Grisons et aux régions italiennes limitrophes. Une inscription avertit le voyageur qu'il est sur la route de l'ancienne Rhétie. Ces rudes alpes rhétiques couvrent, en effet, presque tout le pays (Michelet, Chemins Europe, 1874, p. 505). B. − Qui concerne le rhétique; qui est écrit dans l'une des langues ainsi nommées. 1. [Corresp. à supra I A] [Le terme de rhétique appliqué aux langues rhéto-romanes présente] l'inconvénient de se confondre avec celui par lequel on désigne la langue, prélatine, des inscriptions « rhétiques » (P. Bec, Manuel prat. de philol. rom., Paris, Picard, t. 2, 1971, p. 311, note 3). 2. [Corresp. à supra I B] Groupe rhéto-roman ou ladin (...). Le plus ancien texte rhétique est un fragment du début du XIIes. (abbaye d'Einsiedeln, canton suisse de Schwyz) (Lang. Monde1952, p. 50). Prononc. et Orth.: [ʀetik]. V. rhétien. Étymol. et Hist. A. 1732 adj. « qui appartient à la Rhétie » Alpes Rhétiques (Trév.). B. 1870 subst. ling. (Littré). Empr. au lat.rhaeticus « qui appartient à la Rhétie » Rhaeticae Alpes. |