| REVENIR, verbe I. − Venir, se manifester de nouveau (quelque part). A. − [Le suj. désigne un être animé] Sûr qu'on est venu, fit-elle de sa voix aigre. On est venu, et on revient (Bernanos, Crime, 1935, p. 835): 1. Deux, trois années après (...), il a fait sa première réapparition à la Calade et, depuis, il y revient bien régulièrement toutes les années bissextiles...
Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 159. − Empl. impers. Si il revient des clients! de quoi alors on aura l'air? Il faut vous reposer plutôt...! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 466). − Rare. [Avec une valeur temporelle] Faire sa réapparition après avoir disparu du cours de l'histoire. Tiens, Michel, si les duchesses revenaient, je pourrais aussi être duchesse (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 268). B. − [Le suj. désigne qqc. d'inanimé] L'hiver, le printemps revient; expression, formule, terme qui revient souvent sous la plume de qqn. Le soleil revint ensoleiller les places D'une ville marine apparue contremont (Apoll., Alcools, 1913, p. 110).[Les fièvres] revenaient tous les trois ou quatre jours (...) et abattaient le patient (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 114). − [En parlant d'un organe, d'un végétal] Pousser de nouveau, souvent après avoir été coupé. Ses cheveux commencent à revenir (Ac.1835, 1878).Les cieux se sont ouverts, des milliers de fleurs sont revenues sur les prairies de Hollyn (Krüdener, Valérie, 1803, p. 40). − [En parlant de la matière du discours] Être mentionné à plusieurs reprises. Les auteurs grecs et latins reviennent souvent dans ses écrits (Ac.1935).Il y avait principalement un certain duché de Barancy qui revenait dans toutes les conversations (A. Daudet, Jack, t. 1, 1876, p. 152). ♦ Au fig. Revenir sur le tapis. Devenir de nouveau un sujet de conversation. [À la Puerta del Sol] Balmaseda, Cabrera, Palillos et autres chefs de bande plus ou moins importants reviennent à toute minute sur le tapis (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 100).Celui-ci [le répétiteur] allait bientôt faire une période militaire (...). La loi de trois ans, tout naturellement, revint sur le tapis (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 280). − Empl. impers. Les premières dents de cet enfant sont tombées, il lui en revient d'autres (Ac.1835-1935).On ne pourrait seulement pas s'asseoir sur l'herbe; puis, ça ne paraissait pas fini, il reviendrait peut-être une saucée (Zola, Assommoir, 1877, p. 440).Il me revient dans la parole quelque chose de mes pensées du matin sur la jeunesse actuelle (Goncourt, Journal, 1888, p. 894). II. − Faire retour (à un point de départ). A. − Qqn revient de qq. part.Synon. rentrer.Revenir de la chasse, de la guerre, de voyage. La femme du monde, qui sort de chez le mari, va à la faute ou en revient (Goncourt, Journal, 1865, p. 215): 2. En revenant du pacage ou avant d'y aller, il portait la pâtée aux cochons, coupait les herbes pour la volaille, retournait les litières, fendait le bois de la cuisine, sarclait au jardin...
Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 89. ♦ Des esprits reviennent et, empl. impers., il revient des esprits dans cet endroit. ,,On croit y voir des fantômes, on y entend des bruits que le vulgaire attribue à des esprits`` (Ac. 1798-1935). − Au fig. ♦ (Sembler) revenir de l'autre monde (fam.). Avoir l'air déconcerté, ne pas être au courant d'un fait, d'un événement remarquable arrivé depuis peu (d'apr. Ac. 1798-1935). ♦ Revenir de Pontoise, de Chaillot (dans l'arg. du peuple). ,,Avoir l'air étonné, ahuri; dire des sottises`` (Delvau 1866, p. 339). Revenir du Congo (vx). Ne plus être au fait des modes, des mœurs, de l'opinion. Après une longue révolution, beaucoup de gens semblent revenir du Congo (Boiste 1823, Besch. 1845). B. − Qqn revient d'un point de départ de qqc., de qqn.[Avec une valeur temporelle] Dominique montait à son cabinet, c'est-à-dire qu'il revenait de vingt-cinq ou trente ans en arrière, et cohabitait pour quelques heures avec son passé (Fromentin, Dominique, 1863, p. 27). ♦ Revenir (d'un état physique ou moral altéré). Se remettre de. Revenir de son évanouissement, d'une maladie. Truguelin, revient de son accablement, comme s'il sortait d'un long sommeil (Guilbert de Pixer., Coelina, 1801, iii, 2, p. 42).Il retourna auprès de Noël qui commençait à revenir de son étourdissement (...). Il le souleva dans ses bras et dit à l'Anaïs: − Ce n'est rien du tout, le voilà qui remue déjà (Aymé, Jument, 1933, p. 300). − Locutions ♦ Ne pas en revenir. Succomber à une grave maladie, ne pas échapper à un grave danger. V. maladie ex. 6. ♦ Revenir de loin. Échapper à de graves dangers. Ses dernières années furent édifiantes, il était revenu de loin (Ac.1935).Il est crevé! (...) − Avec des soins, on revient de loin! (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 38). ♦ Revenir d'un étonnement, d'une frayeur, d'une surprise. Retrouver ses esprits après une émotion violente. V. fou1I B 1 b α ex. de Proust. ♦ Ne pas en revenir, n'en pas revenir. Être saisi d'un profond étonnement. MmeDaudet (...) n'en revenait pas de la bêtise, de l'ignorance, de la prétention de ce monde (Goncourt, Journal, 1894, p. 556): 3. Elle est née souffre-douleur. Elle a repris tout naturellement sa mine habituelle de résignation. Je n'en reviens pas encore qu'une sainte de son acabit se fût mise dans le cas, même à son âge, d'avoir à y renoncer.
Hermant, M. de Courpière, 1907, I, 6, p. 7. − Renoncer à quelque chose/à quelqu'un, en ayant souvent conscience de s'être trompé. Plus tard, on revient des femmes (Verlaine,
Œuvres posth., t. 2, Crit. et conf., 1896, p. 249).Involontairement on songerait à l'Alsace. Mais la pensée comme la vue reviennent vite de cette illusion (Vidal de la Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 297). ♦ Revenir (d'une erreur, d'une illusion). Il n'épargna rien pour faire revenir Chépar de ses égaremens honteux (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p. 30).Il se plaît à revenir, sur leur compte, de ses erreurs passées: − Je ne les aurais jamais crus si démerdards [les gendarmes] (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 227).Souvent au part. passé. Revenu de, revenu de tout. Qui a perdu toutes ses illusions sur quelqu'un/quelque chose, qui y est indifférent. Taine, revenu de Rousseau, voit soudain dans Racine le comble du verbalisme (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p. 61).[P. méton.] Ce sourire dont elle dit qu'il semble revenu de tout (Bernanos, Crime, 1935, p. 849). − Absol. Faire la paix, se remettre d'accord avec quelqu'un. Quand on l'a fâché une fois, c'est pour toujours; il ne revient jamais. On n'a besoin que de lui parler raison, il revient aussitôt (Ac.1798-1935). C. − Qqn revient (quelque part) 1. Qqn revient à/chez/dans qqc., qqn.Revenir en arrière. Reviens! Reviens! Hélas! Pendant que la souffrance t'éprouve là-bas, elle nous éprouve ici (Hugo, Corresp., 1864, p. 482).Le soir (...) il (...) se retirait dans sa chambre (...), et bientôt, (...) revenait dans le dortoir s'assurer que tout le monde dormait (Billy, Introïbo, 1939, p. 24). a) MAR. [En parlant d'un navire] Revenir au lof. ,,Reprendre route au plus près après une abatée`` (Merrien 1958). Revenir en relâche. Être obligé de retourner au port par suite de mauvais temps, d'avaries ou pour toute autre raison (d'apr. Gruss 1978). Revenir en route. Reprendre une route après s'en être écarté par suite d'une embardée (d'apr. Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop. et Merrien 1958): 4. Convulsivement, à chaque paroxysme de la tourmente, il [le bateau] girait, loffant, soudain redressé, et puis dès qu'il essayait de « revenir », couché encore, sous une nouvelle gifle du vent, rasant du plat de sa voile la surface flagellée.
Chevrillon, Bret. hier, II, 1925, p. 84. b) [Avec une valeur temporelle] Est-ce qu'il suffit de la jouer [la comédie de la jeunesse] pour revenir à leur âge? (Sartre, Nausée, 1938, p. 153).En venir de nouveau à. Il en revenait à sourire, réconcilié avec lui-même: − Comment, vous n'savez pas? Tout le bourg en a rigolé (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 156). c) Au fig. − Reprendre (ce qu'on a interrompu, délaissé ou abandonné). Synon. retourner à.Revenir à ses premières amours, à ses études, au pouvoir. La psychologie contemporaine revient de plus en plus à l'idée de Spinosa (Durkheim, Divis. trav., 1893, p. 48).Les fausses richesses font quelquefois effet, par souvenir, au lieu qu'une belle œuvre étonne quand on y revient (Alain, Beaux-arts, 1920, p. 335). − Revenir à (un sujet de conversation). Je le crois un peu coureur, reprit Madame Boche, en revenant à Lantier, sans le nommer (Zola, Assommoir, 1877, p. 390).Dès que le robinet va comme il faut, il [le marchand de robinets] se moque du reste, (...) c'est par la manière surtout que les opinions diffèrent; (...). Mais je reviens au marchand de robinets. Il se moque de l'opinion, mais non pas tout à fait; car il doit fixer les prix d'après les visages (Alain, Propos, 1921, p. 193). − Loc. Revenir à ses moutons. V. mouton D 3. − Revenir à la charge. Retourner au combat après avoir reculé ou avoir été battu. L'ennemi attaque lui-même à la grenade et revient à la charge une seconde fois à la tranchée de Belfort (Bordeaux, Fort de Vaux, 1916, p. 292). ♦ Au fig. V. charge I B 1. − À tout bon compte revenir. V. compte I B 1. − Ne plus/pas y revenir. Ne plus recommencer à dire ou faire quelque chose. − Ah! ça, devenez-vous voleur sur vos vieux jours (...) Je vas conter cela tout chaud à madame. − Tais-toi, Marion, dit le vieillard en tirant de sa poche deux écus de six francs. Tiens... − Je me tairai, mais n'y revenez pas! (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 636). − Il n'y a pas à y revenir. L'affaire est close, la question est réglée. M. de Talon, inquiet, dépose les bulletins dans l'urne et, chaque fois, frappe de la paume sur la boîte comme pour dire: « Il n'y a pas à y revenir » (Renard, Journal, 1900, p. 580). − En revenir à. Après mille circuits, la théorie en revient, sur la matière et sur la vie, aux toutes premières conceptions des premiers penseurs (Amiel, Journal, 1866, p. 281).J'en reviens toujours à Lochac et à Audiberti; mais l'abondance d'Audiberti m'effraie pour lui (Larbaud, Journal, 1934, p. 294). − En partic. Se retrouver dans l'état physique ou moral dont on jouissait auparavant. Revenir à la santé. Le courant d'air frais que produisait le mouvement rapide du char fit bientôt revenir Tahoser à la vie (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 305).On aura l'occasion de dire comment, sous l'influence de l'opinion revenue à des sentiments plus nuancés, le problème du mode de scrutin et celui de la seconde chambre se posent actuellement (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 97). ♦ Revenir (à soi) Reprendre ses esprits après s'être évanoui ou avoir été soustrait au monde sensible. La flamme cependant, en me portant sur les joues, m'a fait un peu revenir, mais pas assez pour voir toute l'horreur du spectacle qui m'environnait (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1720).Un jour qu'elle [Esther, la fermière] se promenait dans la campagne, elle rencontra une petite fille évanouie de fatigue, au bord d'un chemin. Elle la fit revenir à elle, lui donna du pain, du lait, lui demanda son nom (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 274).Empl. factitif, région. (Dauphiné, Provence). [Le suj. désigne une pers., une odeur] Faire reprendre ses esprits à (quelqu'un), (lui) faire retrouver ses forces. Elle tomba en défaillance, et il fallut la revenir avec du vinaigre (J. Humbert, Nouv. gloss. genev., 1852, p. 157).Saucisse et la femme de Frédéric II se faisaient revenir le cœur avec de petits verres d'eau-de-vie de noyaux (Giono, Roi sans divertiss., 1947, p. 73).Retrouver son calme. ,,Prendre de meilleurs sentiments. Après de longs égarements, on peut encore revenir à soi`` (Ac. 1798-1935). Ma mère, qui connaissait cet état nerveux (...) le pinçait fortement pour que ce fût plus vite fini. Alors il revenait à lui-même (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 179). − Revenir à qqn. Entretenir de nouveau avec quelqu'un des relations amicales ou amoureuses, éprouver de nouveau des sentiments d'affection ou d'amitié à son égard: 5. Il crut qu'elle mourait, de remords et de honte, courut à elle. − Mère, mère! Elle l'avait pris dans ses bras (...). Elle ne pouvait réaliser jusqu'à quel point il avait dû se vaincre, se hausser, pour revenir à elle.
Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 270. ♦ En partic. Revenir (à Dieu). Retrouver des sentiments de piété. La compassion pour les âmes! Pour les âmes faibles, égarées, pécheresses, et revenant toujours (Dupanloup, Journal, 1863, p. 247).Seigneur, je reviens à toi, parce que je crois que tout est vanité, hors te connaître (Gide, Journal, 1891, p. 27).V. déserter ex. 5.Revenir au giron de l'Église. ,,Rentrer dans le sein de l'Église catholique`` (Ac. 1835-1935). 2. Qqn revient + inf. marquant le but du mouvement.Maupassant (...) entrait ici accompagné d'une charmante femme et ressortait aussitôt, après lui avoir dit qu'il reviendrait la chercher dans une petite demi-heure. Naturellement (...) il ne reparaissait plus (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 248). 3. Qqn revient contre qqc. (dans le domaine du dr.).Revenir par opposition contre une sentence, un jugement, par requête civile contre un arrêt. ,,Se pourvoir en justice contre une sentence, contre un arrêt`` (Ac. 1798-1878). Revenir par des lettres de rescision contre un traité, un contrat (Ac.1798-1878). − P. ext. S'opposer à quelque chose qui a été convenu, décidé. Quel qu'il soit [le prix d'un terrain], il sera un titre contre lequel le sauvage n'osera jamais revenir (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p. 195). 4. Qqn revient sur qqn/qqc. a) Qqn revient sur qqn.Retourner en arrière pour retrouver quelqu'un. Au fort d'une discussion on le voyait quelquefois tourner sur lui-même brusquement, faire quelques pas comme s'il allait chercher des objections et revenir sur son adversaire par un mouvement brusque (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 67). − SPORTS (dans une épreuve). Reprendre contact avec le(s) concurrent(s) placé(s) en tête. Cheval revenant sur un autre. Prenant trois longueurs à l'Italien qui revient très fort, mais insuffisamment (L'Auto, 14 août 1933, p. 3 ds Grubb Sports 1937, p. 64). − DR. Revenir sur qqn. ,,Exercer contre quelqu'un une action en garantie`` (Ac. 1798-1878). Vous êtes garant de cette rente; ayez soin qu'elle soit bien payée, sans quoi l'on reviendra sur vous. Si l'on vous dépossède du bien qui vous est échu lors du partage, vous aurez droit de revenir sur vos copartageants (Ac.1798-1878). b) Qqn revient sur qqc. − Revenir sur ses pas. Revenir en arrière. Synon. faire demi-tour.Jean Valjean (...) s'était engagé dans les rues, faisant le plus de lignes brisées qu'il pouvait, revenant quelquefois brusquement sur ses pas pour s'assurer qu'il n'était point suivi (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 536).Au fig. Renoncer à un projet; adopter de nouveau une première opinion, une première manière de faire. À peine eus-je articulé ces mots que je devinai l'imminence de la grande crise. Je n'avais plus à revenir sur mes pas. La guerre était déclarée (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 44).[En parlant d'un inanimé] Il semble que la vie revienne sur ses pas, que l'homme commence une nouvelle jeunesse (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 250). − Revenir sur l'eau (vieilli). Synon. refaire surface*.Revenir sur l'eau après avoir plongé (Ac.1835-1935).Au fig. [En parlant d'un inanimé] V. eau I A 2 d.Cette mutilation revient toujours sur l'eau, à propos de ce pauvre Renzo. Moi, je trouve cela drôle, d'avoir coupé la tête à tous ces hommes de pierre (Musset, Lorenzaccio, 1834, i, 4, p. 104). − Reprendre, s'entretenir à nouveau (d')un sujet que l'on a momentanément abandonné; en reparler de nouveau. On changea d'entretien. Cécile revint sur ses cousines, dont les goûts la préoccupaient (Zola, Germinal, 1885, p. 1202).Nous avons dû évoquer incidemment la cosmicité de la maison. Mais il nous faudra revenir sur ce caractère (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 44). ♦ Absol., PEINT. Donner une deuxième façon à une même œuvre. Ébaucher les chairs dans l'ombre avec tons chauds (...) et revenir avec des verts (Delacroix, Journal, 1863, p. 434). SYNT. Revenir sur une affaire, un chapitre, une idée, un point, une question, un sujet; revenir sur sa décision, sa parole, sa promesse. − Revenir sur le passé. Reconsidérer ce qui a été dit ou fait. J'avais du mal à ne pas m'irriter en la voyant revenir ainsi sur le passé (Gide, Symph. pastor., 1919, p. 906). − Revenir sur le compte de qqn. Adopter une nouvelle opinion, favorable ou défavorable, à son sujet. J'en suis bien revenu sur Mazarakis. C'est un rastaquouère comme tous les autres (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 236).V. élogieusement, dér. s.v. élogieux ex. de Goncourt. ♦ Absol. Adhémar: Vous avez donc bien mauvaise opinion de moi? Catherine: J'en avais une assez médiocre, j'en conviens; mais je ne demande qu'à revenir (Augier, Lions, 1870, p. 185). D. − Qqc. revient (quelque part) 1. Qqc. revient vers/à... qqc./qqn.Anton. s'écarter, s'éloigner de.Lettre revenant à son expéditeur. Le mulet s'arrêta au bord du sentier qui va, serpentant, tournant sans cesse et revenant (...) le long de la montagne droite (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Aub., 1886, p. 1075).Le regard de l'observateur revenait à la photo, fasciné (...); les faces de la photo, elles, n'avaient plus de regard (Malraux, Espoir, 1937, p. 552).V. coronule ex.Revenir sur soi-même. Ce ruisseau revient plusieurs fois sur lui-même (Littré).Un seul courant électrique revenant sur lui-même (A.-M. Ampèreds Ann. chim. et phys., t. 15, 1820, p. 191). − Loc., pop. (Il s'appelle) reviens. ,,Se dit d'un objet que l'on prête et dont on désire le retour`` (Car. Argot 1977). − Empl. impers. Les hélices où il ne revenait pas dans l'axe une portion rectiligne du conducteur, me présentaient en outre les effets d'un conducteur rectiligne égal à l'axe de ces hélices (A.-M. Ampèreds Ann. chim. et phys., t. 15, 1820, p. 176).Sans compter qu'elles [les voitures] se vident et qu'il reviendra la moitié de la moisson sous le râteau (Aymé, Jument, 1933, p. 205). − Absol. Ce mouvement retenu, sinueux, contournant et revenant, qui sépare si fortement la prose de toute poésie et de toute éloquence (Alain, Beaux-arts, 1920, p. 314). − Spécialement ♦ Rare, vieilli. [En parlant d'un aliment] Augmenter de volume. Lorsque le levain est revenu, mêlez-le à la pâte (...) mettez la pâte dans le moule et laissez-la revenir; lorsque le moule est rempli, faites cuire (Gdes heures cuis. fr., J. Gouffé, 1877, p. 186). ♦ LAIT. [En parlant d'un fromage] Retrouver, dans un endroit humide, après affinage et durcissement, la mollesse de matière qui caractérise le début de sa fabrication. Chaque fromager a sa méthode particulière pour faire revenir le fromage (Ac. Compl.1842, Besch. 1845). ♦ [En parlant d'un vêtement ou d'un produit] Retrouver ses qualités originelles. Ce tricot est bien revenu au lavage (Lar. Lang. fr.).Lorsque les épinards ont été atteints par la gelée, rien n'est plus facile de les utiliser. Il suffit (...) de les faire tremper dans l'eau froide (...). Ils reviennent parfaitement et peuvent être consommés sans inconvénient (Gressent, Potager mod., 1863, pp. 375-376). ♦ MÉTALL. [En parlant d'un acier, d'un alliage] (Faire) subir le revenu. Les ressorts sont confectionnés en acier dur trempé et revenu (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 17).P. anal. [Pour dorer au mercure, le gratte-bossage effectué,] on portait alors l'objet [à dorer] dans le fourneau servant au recuit (...) pour faire « revenir » la dorure (Gasnier, Dépôts métall., 1927, p. 52). 2. Qqc. revient à (qqn) a) [En parlant d'un aliment] Provoquer des renvois désagréables. L'ail, l'échalote revient (Ac. 1835-1935). Le boudin que j'ai mangé me revient (Ac.1835, 1878).La poésie des tropiques me dégoûtait. Mon regard, ma pensée sur ces ensembles me revenaient comme du thon (Céline, Voyage, 1932, p. 216). b) [En parlant d'une information] Venir aux oreilles d'une personne. De différents côtés, des nouvelles de lui me reviennent (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1900, p. 376). − Empl. impers. À Plémobiers, les démêlés de Mgr Duberville et de son clergé se prolongeaient et il nous en revenait des échos (Billy, Introïbo, 1939, p. 103).De tous côtés, il nous revient que les troupes américaines (...) se sont admirablement battues (Gide, Journal, 1943, p. 240).En incise. [Les] autorités allemandes (...), me revient-il, se sont affectées de certains passages [d'un carnet de journal] (Gide, Journal, 1943, p. 207). c) [En parlant d'un souvenir] Revenir à/dans l'esprit; revenir à la/dans la/en mémoire. En m'éveillant, l'idée du gentleman me revenait encore (Amiel, Journal, 1866, p. 224).Des paroles de son père lui revenaient à mesure en mémoire (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 68). − Empl. impers. Il me revient ce mot échappé à Chateaubriand: « Napoléon! Il écrivait... il écrivait, tenez, comme Balzac! » (Goncourt, Journal, 1864, p. 98).Il lui revint en mémoire que son cahier d'examens de conscience n'était pas à jour (Aymé, Jument, 1933, p. 122). d) [En parlant d'une faculté ou d'une fonction vitale] En lisant ce que vous dites de mes croquis de passant et d'amateur, je me tiens à quatre pour ne pas être pris de vanité. Heureusement, la raison me revient vite (Hugo, Corresp., 1866, p. 519).Très vite, la lucidité lui revint, entière, avisée même (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1349). − Empl. impers. J'avais trop mal. J'ai un peu fumé. Il m'est revenu un peu de courage (Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 165). e) [En parlant d'un bien propre] Appartenir légitimement, échoir à quelqu'un (comme avantage ou désavantage). Revenir de droit; rendre à César ce qui revient à César et à Dieu ce qui revient à Dieu; c'est à x que revient la gloire, l'honneur, le mérite de quelque chose. Porel, à qui revient l'idée de faire une pièce du roman [Germinie Lacerteux] (Goncourt, Journal, 1887, p. 665).Cette désignation [le haut] revient à la région où apparaît la tête (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 285). − Empl. impers. Je vous ai dit (...) qu'il vous reviendrait une cinquantaine de mille francs, il ne vous reviendra pas davantage (Becque, Corbeaux, 1882, 3, 8, p. 188).Je ne dirai pas un mot de plus (...). C'est à Éva qu'il revient de continuer cette scène (Giraudoux, Siegfried, 1928, iii, 2, p. 123). f) Convenir, plaire. Son humeur me revient fort (Ac. 1835-1935). Il a un air, des manières qui reviennent à tout le monde, qui reviennent fort, qui ne reviennent point (Ac.1835-1935).Un homme simple et bienveillant revient (Nouv. Lar. ill.). C'est un jeune prêtre qui me revient assez (Mérimée, Abbé Aubain, 1847, p. 156).Les matadors (...) disent d'un taureau de cette espèce: « Il a une tête qui ne me revient pas » (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 492). 3. Qqc. revient à (faire) qqc. a) Se ramener à. Comme si cette localisation d'un progrès dans l'espace ne revenait pas à affirmer que, même en dehors de la conscience, le passé coexiste avec le présent! (Bergson, Essai donn. imm., 1889, p. 93).En somme, toute son éloquence revenait à ceci: « Entre Santos Iturria et moi, vous avez choisi (...) » (Larbaud, F. Marquez, 1911, p. 176). − Locutions ♦ Revenir au même. V. même I B 2. ♦ Revenir à dire. Une pensée qui se contenterait d'exister pour soi (...), aussitôt apparue tomberait à l'inconscience, ce qui revient à dire qu'elle n'existerait pas même pour soi (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 206). b) Vieilli. Présenter un rapport de conformité, de similitude avec (quelque chose). Cette couleur revient à celle de votre habit (Ac.1835, 1878).Prenez de ces deux objets celui que vous voudrez, l'un revient à l'autre (Ac.1835, 1878).M. de Buffon lui-même paraît le fixer [le temps pendant lequel les animaux nouveau-nés ont besoin de leur mère] à 4 ans pour l'enfant d'un homme social, ce qui revient assez à notre calcul (Laclos, Éduc. femmes, 1803, p. 451). III. − [Qqc. revient à qqn à tel prix] Une poire qui revient à trois sols est quelquefois vendue dans la capitale jusqu'à des cinq et six francs! (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 40).La vie à l'hôtel revenait beaucoup trop cher (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 116). − Rare. [En parlant d'un être animé] Je suis ta danseuse, ton écurie, ta collection, je te reviens à des prix fous! (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1895, p. 252).[Sans prép. devant la mention du prix] Pension, ferrures, soins: un cheval revient un million par an à son propriétaire (Zitrone, Courses, 1962, p. 294). IV. − CUIS. [Qqn fait revenir un aliment (dans un récipient)] A. − Vieilli. Faire revenir de la viande. La mettre en état soit d'être piquée, bardée, avant d'être rôtie, soit de résister à l'altération, en la présentant au feu. Il faut faire revenir ces pigeons, ces poulets sur le gril, sur les charbons, dans l'eau bouillante (Ac.1798-1878).Cette longe de veau n'est pas bien revenue (Ac.1798-1878). B. − Usuel. Faire revenir de la viande, du poisson, des légumes, des oignons. (Laisser) se colorer plus ou moins fortement, avant la cuisson proprement dite, une volaille, un poisson, un légume dans un corps gras fortement chauffé (d'apr. Courtine, Gastr. 1984). Lapin sauté! cria-t-il (...). Il « tomba la veste », alluma le poêle et fit « revenir » le lapin (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 145).V. aussi cari ex.Absol. (...) Mettez ces légumes dans une casserole avec (...) cinq hectos de beurre; faites revenir d'une couleur rouge (Gdes heures cuis. fr.,J. Gouffé,1877,p. 183).Je connaissais toutes les ragougnasses, toutes les manières de faire « revenir » (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 471). V. − Fam. ou littér., vieilli. S'en revenir (de).[Le suj. désigne un être animé ou considéré comme tel] Faire retour dans le lieu d'où l'on était parti. Synon. s'en retourner.J'aperçus de loin un grand col bleu, dans une carriole qui s'en revenait bon train vers Plouherzel (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 95).L'amour (...) S'en revient pour chauffer devant le feu qui flambe Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes (Noailles, Cœur innombr., 1901, p. 84).On voyait des familles qui s'en revenaient de la plage (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 28). REM. Revenir, subst. masc. sing. à valeur de neutre,vieilli ou littér. a) [Corresp. à supra I B] Cette mort, dans le premier moment, glaça d'effroi tous les cœurs; on appréhenda le revenir du règne de Robespierre (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 137).b) [Corresp. à supra II C 1] Les fenouils m'ont dit: Il t'aime si Follement qu'il est à ta merci: Pour son revenir va t'apprêter. − Les fenouils ne savent que flatter! (Moréas, Pèlerin pass., 1891, p. 35). Prononc. et Orth.: [ʀ
əvniʀ], (il) revient [-vjε
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug., v. venir. Étymol. et Hist. I. Venir d'un lieu, d'une situation où l'on a été, dans un lieu, une situation où l'on se trouvait primitivement A. En parlant d'un animé 1. lieu 2emoit. xes. intrans. (St Léger, éd. J. Linskill, 87: Reis Chielperics [...] Presdra sos meis, a lui [Lethgier] s tramist; Cio li mandat que revenist); id. suivi de l'inf. (ibid., 474: Si revenisses ta spuse conforter); id. réfl. (ibid., 285: Cum s'en alat e cum il s'en revint); ca 1200 revenir de + topon. (Guiot de Provins, Bible, 2613 ds
Œuvres, éd. J. Orr, p. 91); 1559 impers. [en parlant d'un lieu hanté de spectres] il y revenait des esprits (Amyot, trad. de Plutarque, Hommes illustres, Solon, XIX, éd. G. Walter, t. 1, p. 184); 1580 revenir de l'autre monde (Montaigne, Essais, II, 6, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 377, v. aussi revenant subst.); 2. revenir a a) ca 1050 un sujet momentanément laissé de côté (St Alexis, éd. Chr. Storey, 101: Or revendrai al pedra ed a la medra); b) ca 1200-20 ce qui a été abandonné, une situation passée revenir a la loi paiene (Pseudo-Turpin, I, 1, 6 ds T.-L.); 3. d'un état physique, moral a) revenir de
α) ca 1100 revenir de pasmeisuns (Roland, éd. J. Bédier, 2233); ca 1150 empl. abs. « recouvrer ses esprits » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 5920);
β) 1377 réfl. s'en revenir « recouvrer la santé (en parlant d'un oiseau) » (Gace de La Buigne, Deduis, 7260 ds T.-L.); 1606 revenir de quelque mal (Nicot);
γ) 1377 réfl. s'en revenir « changer d'opinion » (Gace de La Buigne, op. cit., 11997 ds T.-L.); 1647 part. passé revenu de « désabusé de » (Scarron, Don Japhet, III, 4, éd. R. Garapon, p. 62);
δ) 1664 n'en pouvoir revenir « être fort surpris » (Molière, Tartuffe, IV, 6); b) revenir a, en déb. xiies. revenir en ses sens « recouvrer ses esprits » (Benedeit, St Brendan, 817 ds T.-L.); 1580 revenuz a eux (Montaigne, op. cit., II, 2, p. 347); c) 1268 trans. « ranimer (une personne), la rappeler à la vie » (Claris et Laris, 17350 ds T.-L.), encore relevé au xvies. (Hug.); à nouv. au xixes. 1890 (A. Daudet, Port-Tarascon, p. 184); 4. d'une occupation ca 1200 revenir de suivi de l'inf. (Bueve de Hantone, I, 7288 ds T.-L.: forestier, Qui revenomes de la forest gaitier); 5. « être en rapport de convenance, être du goût de, plaire » 1310-40 part. prés. adj. « qui plaît » lecieres ... mal revenans (Jean de Condé, Dits et contes, I, 185, 586, ibid.). B. En parlant de choses 1. ca 1050 « retourner d'un lieu au point de départ » (St Alexis, 190: Dreit a Lalice revint li sons edrers); ca 1200 (Guiot de Provins, Chans., IV, 15 ds
Œuvres, p. 7: Li mals ke j'ai ne vait mie et revaint); 2. a) ca 1130 « se résumer à, aboutir à » (Li Ver del Juise, 54 ds T.-L.: Li orguelz de cest secle revient a petit pris); ca 1160 (Eneas, 3478, ibid.); b) 1358 « être en rapport d'équivalence; se ramener à, équivaloir à » en parlant de la valeur d'un poids (doc. Arch. Valenciennes ds Gdf. Compl.); 1530 en parlant d'une somme (Palsgr., p. 248b: a combien [...] revient le tout?); 1645 l'un revient à l'autre (C. Oudin, Seconde part. du Tresor des deux lang. fr. et esp., Paris, Sommaville); 1671 tout revient au mesme (Pomey); 3. a) ca 1170 « (d'un état, d'une qualité perdus) être retrouvé » (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, 835: Ore est sa joie revenue); b) 1376 « (d'une chose) retrouver son état, sa qualité perdus » (Modus, 111, 1 ds T.-L.: comment l'en fait revenir une panne ploiee); 4. a) 1261, juin revenir a « échoir à quelqu'un comme profit » (doc. Arch. Tournai ds Gdf. Compl.); b) fin xives. part. prés. adj. « qui fournit un revenu » (Froissart, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, IV, t. 15, p. 239: evesquiet [...] la mieux revenant [...] de toute Angleterre); 1600 « fournir un revenu, rapporter » (O. de Serres, Theatre d'agric., II, Paris, Jamet Métayer, p. 89), v. aussi revenant-bon et revenu; 5. ca 1200 revenir devant (a aucun) « venir en mémoire; causer des regrets » (Poème moral, éd. A. Bayot, 1213); 1230 (Gaidon, 137 ds T.-L.); 6. ca 1256 « provoquer une régurgitation » revenir à le bouche (Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 15, 17); 7. a) ca 1393 cuis. réfl. « (d'un mets liquide) diminuer de volume » (Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, II, 5, 313, p. 270, 3); b) av. 1558 id. « (d'une viande, d'un poisson) prendre couleur, étant passé au feu » (Mell. de S. Gel.,
Œuvres poét., p. 84, éd. 1719 ds Gdf. Compl.); 1606 faire revenir (une viande) « l'amollir en la passant sur la braise, ou en la trempant dans de l'eau chaude » (Thresor des trois langues d'apr. FEW t. 10, p. 351b); 1611 (Cotgr.); 1798 faire revenir des légumes dans de la graisse (Ac.); 8. 1671, 18 mai « (d'une rumeur) être dite, rapportée » (Sévigné, Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 1, p. 296). II. Venir ou se manifester à nouveau A. d'une personne 1. ca 1050 « venir une nouvelle fois » (St Alexis, 176: Revint li costre a l'imagine el muster); 2. 1728 revenir sur le compte de (qqn) « quitter l'opinion qu'on avait de quelqu'un » (Allainval, École des bourgeois, III, 1 ds Littré); 3. 1762 revenir sur une affaire « en reparler » (Ac.). B. d'un inanimé 1. ca 1180 « se manifester à nouveau » (Hue de Rotlande, Ipomedon, éd. A. J. Holden, 5174: La nuit revent, le jur s'en vet); 2. ca 1256 spéc. « repousser (en parlant de poils) » (Aldebrandin de Sienne, op. cit., p. 89, 9). Du lat. revenire « revenir » aux sens propre et fig.; au sens de « échoir (d'un bien) » anno 730 ds Nierm. Le sens « ranimer, faire revenir (une personne) à la vie » [I A 3 c] est relevé en a. prov. dès ca 1195 (Arnaut de Mareuil, Poés. lyriques, éd. R. C. Johnston, XVII, 16: revenir lo cor), ainsi que dans la lang. mod. (Mistral), de là, l'empl. du mot par A. Daudet; ce région. connaît un large usage dans le Midi. Fréq. abs. littér.: 27 944. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 34 360, b) 46 726; xxes.: a) 40 231, b) 40 292. Bbg. Baldinger (K.). Vers une sém. mod. Paris, 1984, pp. 136-167. − Pinchon (J.). Les Pron. adv. en et y. Genève, 1972, p. 261, 263, 286. − Quem. DDL t. 5, 10, 14, 31. − Sankoff (G.), Thibault (P.). L'Alternance entre les aux. avoir et être en fr. parlé à Montréal. Lang. fr. 1977, n o34, pp. 97-99. |