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REVALOIR, verbe trans.
A. − [Le suj. désigne une pers.] Donner en retour l'équivalent. Je leur ai toujours dit que, payé cinq cents francs par mois, deux heures de travail par jour étaient le maximum de ce à quoi, de ma part, ils pouvaient prétendre (...) mais encore ces deux heures faut-il les leur donner, et au début ce ne serait pas trop de deux heures et demie pour leur revaloir un peu du temps perdu (Du Bos, Journal, 1925, p. 254).
En partic., usuel. Rendre la pareille à quelqu'un (en bien ou en mal). Je vous le revaudrai. J'ai promis à Claudie de t'amener. Je voudrais tant lui revaloir un peu tout ce qu'elle fait pour moi! (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 504).V. cordialité ex. 1.
B. − [Le suj. désigne un inanimé] Faire retrouver l'équivalent. Je ne souffrirais pas qu'on m'y fît le moindre changement [à un mur], et, si on me le démolissait, je sentirais comme l'effondrement d'un point d'appui que rien ne me revaudrait plus (Loti, Rom. enf., 1890, p. 82).
Prononc. et Orth.: [ʀ əvalwa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Rare sauf à l'inf. prés., au fut. et au cond., v. valoir. Étymol. et Hist. 1. a) 1165-70 « valoir de l'autre côté, en retour » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 5195); b) ca 1175 « égaler quelqu'un en valeur » (Benoît de Ste-Maure, Ducs Normandie, 6948 ds T.-L.); 2. fin xives. faire revalloir (un don) au double « récompenser au double pour (un don) » (Jean Froissart, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 16, p. 32). Formé de re-* et de valoir*. Fréq. abs. littér.: 36.