| * Dans l'article "REVÊTEMENT,, subst. masc." REVÊTEMENT, subst. masc. A. − BÂTIMENT 1. Élément de nature diverse (ardoise, brique, carrelage, ciment, enduit, marbre, plâtre, peinture, stuc, etc.) dont on recouvre les murs ou les parois d'une construction à l'extérieur ou à l'intérieur pour consolider, pour protéger ou pour orner. Au-dessus d'un revêtement d'azulejos arabes à mi-hauteur, montait un ancien cuir de Cordoue (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 96).L'aspect des maisons effondrées est hideux; le mince revêtement s'est écaillé, qui donnait aux immeubles une assez décente apparence, laissant paraître tout ce que l'on s'efforçait de cacher: un misérable bâtis économique de matériaux inavouables (Gide, Journal, 1943, p. 204). ♦ Revêtement (de sol, de mur). Matériau qui revêt certaines parties d'une construction. Revêtement mural; revêtement (de sol) plastique. Les parquets mosaïques ou autres revêtements de sol collés (Industr. fr. bois, 1955, p. 10).Protéger également les autres revêtements de sol et les carrelages avec des journaux (Bonnel-Tassan1966, p. 140). SYNT. Revêtement épais, mince, maçonné; revêtement de façade; revêtement de/en brique, faïence, marbre, menuiserie, pierre, plâtre, stuc; plaque de revêtement. 2. En partic. a) Pierre taillée constituant en surface une partie de l'épaisseur d'un mur de maison. Selon le cas, il s'agit de pierre porteuse, de parpaing de pierre ou de revêtement en pierre mais celle-ci est toujours présente (Lambertie, Industr. pierre et marbre, 1962, p. 113). b) Mur de pierre ou d'une autre matière (brique, gazon) dont on revêt les terres d'un talus, d'une terrasse pour les stabiliser. Les revêtements sont ordinairement en talus, afin de mieux soutenir la poussée des terres (Ac.1835-1935). − FORTIF. Ouvrage qui a pour but de consolider ou de soutenir les talus raides des fortifications fixes ou de campagne. Revêtement en gazon, en pisé, en gabions, en sacs de terre. De quelle façon le revêtement de la barricade allait-il se comporter sous le boulet? Le coup ferait-il brèche? (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 439). c) BEAUX-ARTS. Enduit constituant le fond d'une fresque. De même peut-on concevoir deux revêtements du mur. Le premier sera strictement appliqué sur la paroi et n'imitera jamais la profondeur. Cimabue, Giotto, Lorenzetti, en fournissent les exemples (Lhote, Peint. d'abord, 1942, p. 99). d) ÉQUIP. Couche superficielle composée de différents matériaux (asphalte, bitume, goudron, macadam, pavé) dont on revêt un chemin, une route et qui permet la circulation routière. Revêtement antidérapant, bétonné, lisse. Ainsi préparé, il sert [le mastic] principalement à la confection des trottoirs et de quelques types de revêtements de chaussées qu'on désigne sous le nom de revêtement en « asphalte coulé » (Bourde,Trav. publ., 1929, p. 114). e) MINES. Couche faite de maçonnerie, de briques, de béton; ,,cloisonnement en bois servant à soutenir les murs et le plafond des galeries des mines`` (Forest. 1946). Lorsque (...) on approche d'un bain, on établit sur le front de taille un robuste revêtement, au moyen d'un boisage fortement étançonné (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 1359). B. − TECHNOLOGIE 1. Ce qui revêt un objet, un matériau quelconque pour le protéger, le consolider, lui donner diverses qualités et en particulier une résistance à certains agents physiques ou chimiques. Revêtement antiadhésif, ignifuge, réfractaire; revêtement calorifuge des tuyaux de chauffage central; revêtement d'un réservoir. Quand les réservoirs sont crevés, vaut mieux surveiller ces instruments-là! Je les surveille. Les revêtements de caoutchouc tiennent le coup (Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p. 350). 2. En partic. a) Garniture intérieure d'un appareil de fusion des métaux et alliages dans un convertisseur, un haut fourneau. En aciérie, on utilise (...) un revêtement siliceux dans le cas du convertisseur Bessemer ne traitant pas les fontes phosphoreuses (Guillet, Techn. métall., 1944, p. 55). b) Revêtement (métallique). Couche métallique qui ajoute à un objet métallique certaines propriétés (solidité, résistance à l'oxydation, etc.). Elle a l'éclat et presque le son d'une vraie pièce; son revêtement est en or (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1086).Revêtement (électrolytique). ,,Dépôt d'une couche de métal par électrolyse, l'objet à recouvrir formant la cathode, dans une cuve à l'électrolyse ou un bain contenant une solution d'un sel du métal à déposer`` (Uv.-Chapman 1956). L'or a des propriétés de revêtement très développées (H. Fontaine, Électrolyse, 1885, p. 125). c) MAR. Revêtement d'un navire. Bordé dont on revêt la coque. Navire en chêne, revêtement en sapin (Merrien1958). d) BOT. ,,Partie périphérique différenciée des organes et des organismes`` (Verch.-Bud. 1981). C. − P. anal. Ce qui revêt, forme couche à l'extérieur, tapisse quelque chose. Revêtement végétal de la terre; revêtement pileux. V. bigarrure ex. 2, exfolier rem. a β et ganglionnaire ex. de Quillet Méd. 1965.P. métaph. Madame Gérard l'accueillit avec son revêtement de douleur, ce même air particulier de sévérité dolente qui inspirait des remords à la jeune fille (Duranty, Malh. H. Gérard, 1860, p. 294). REM. Revêtissement, subst. masc.,vieilli, synon. de revêtement.Procope vit encore le revêtissement de marbre et les ornements sculptés qui décoraient le reste du tombeau [d'Adrien] (Stendhal, Prom. ds Rome, t. 2, 1829, p. 174). Prononc. et Orth.: [ʀ
əvεtmɑ
̃]. Ac. 1694, 1718: -ves-; dep. 1740: -vê-. Étymol. et Hist. 1. 1249 revestement « donation mutuelle » (Trésor des Chartes du Comté de Rethel, éd. G. Saige et H. Lacaille, t. 1, p. 766); 2. a) déb. xives. revestement « vêtement sacerdotal » (Grandes Chroniques de Fr., éd. J. Viard, t. 7, Saint-Louis, LXXX, p. 201, hapax); b) 1470 revestement « action de mettre un habit sacerdotal » (Ord. de Louis XI pour l'ordre de S. Michel, ms. Bibl. Louvre, E 1444, f o35 r ods Gdf. Compl.); 3. constr. a) 1508 revêtement « placage qu'on fait à une construction pour lui donner plus de solidité ou d'aspect » (Comptes du château de Gaillon, p. 278); b) 1587 [éd.] revestement « ouvrage de pierre, de brique, etc., servant à retenir les terres d'un fossé, d'une terrasse » (Lanoue, Discours pol. et milit., p. 402); 4. 1749 « ce qui recouvre (en parlant du poil) » (Buffon, Hist. nat., t. 3, p. 361); 5. 1894 trav. publ. (Bricka, Cours ch. de fer, t. 1, p. 262). Dér. de revêtir*; suff. -(e)ment1*. Cf. 1415 revestisement « donation mutuelle » (Arch. Nord, B 17618, dossier Ghistelles ds IGLF); 1545 [éd.] revestissement « revêtement (d'un mur, etc.) » (Jehan Martin, Trad. de Sebastien Serlio, f o14 r ods Gdf.). Fréq. abs. littér.: 94. Bbg. Quem. DDL t. 21, 30. |