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RETRADUIRE, verbe trans.
A. − Traduire une nouvelle fois. V. malléer (rem. sous malléable), ex. de Nodier.
B. − Traduire en une autre langue ce qui est déjà une traduction. Marc, qui veut interroger ces enfants, fait venir Adoum; mais celui-ci ne comprend pas le baya (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 808).Il y a dans la préface de ce livre un vers de Milton que j'avais cité en français, et mon traducteur anglais a simplement retraduit ce vers dont j'avais pourtant indiqué la provenance (...). Ce qu'il en a fait n'a de nom dans aucune langue (Green, Journal, 1949, p. 233).
P. ext. Reformuler d'une autre façon. Vous pensez de telle sorte, non de telle autre; ce peut être parce que la puissance de presser vos pensées, de les faire tendre à une figure précise, s'est arrêtée à tel point. Si vous ne savez les attaquer, les presser, les traduire, et les retraduire, − vous demeurez en tel état (Valéry, Tel quel II, 1943, p. 300).
Prononc. et Orth.: [ʀ ətʀadɥi:ʀ], (il) retraduit [-dɥi]. Étymol. et Hist. a) 1556 « traduire de nouveau » (Fontaine, tr. Ovide, Epistre ds Hug.); b) 1672 « traduire un texte qui est lui-même une traduction » (Chapelain, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 2, p. 770). Formé de re-* et de traduire*. Fréq. abs. littér.: 11.
DÉR.
Retraduction, subst. fém.Traduction de ce qui a déjà été traduit d'une autre langue. Au fig. Mise sous une forme nouvelle, nouvelle interprétation. À quoi vous servent alors l'évocation des souvenirs du passé, la découverte de l'inconscient, l'interprétation et la retraduction des déformations (...), si la suggestion est le seul facteur efficace? (Freud, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p. 478).[ʀ ətʀadyksjɔ ̃]. 1resattest. a) 1922 (Freud, op. cit., p. 466), b) 1935 « traduction d'un texte lui-même traduit d'une autre langue » (Sachs-Villatte ds Quem. DDL t. 4); de retraduire, d'apr. traduction*.