| REPOSER1, verbe trans. A. − Poser de nouveau ce qu'on a pris en mains. 1. [Le compl. désigne un objet] Reposer un verre sur la table, une cigarette sur le cendrier, ses lunettes sur son nez; reposer l'écouteur du téléphone. Le bruit d'une soucoupe trop vivement reposée sur le marbre du guéridon (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 454).Il met un lorgnon, essaie de travailler, puis s'arrête, prend le récepteur, réfléchit, le repose (Flers, Caillavet, M. Brotonneau, 1923, I, 2, p. 7). − ART MILIT. Reposer l'arme. Exécuter le mouvement réglementaire de poser à terre le fusil tenu à l'épaule. Mais toujours Flick intervenait, criait: − Holà! hé! Pas si vite! (...) Voulez-vous me recommencer cela, je vous prie. En résumé, ils portaient et reposaient l'arme quatre fois à peu près par heure (Courteline, Train 8 h 47, 1887, 3epart., III, p. 239).Reposez armes! [Ordre donné pour effectuer cette manœuvre] Anton. portez armes! (v. porter 1reSection I A 1 a α), présentez armes! (v. présenter 1reSection I A 1 c).Corps raidis, têtes hautes, nous regardions muets, les dents serrées: les soldats n'ont rien à offrir que leur silence. − Reposez, armes! (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 267). 2. [Le compl. désigne une pers., une partie du corps] Reposer un enfant à terre. Je n'étais pas, ma chère, à trois pas de ta porte, un homme vient à moi, m'enlève dans ses bras, m'embrasse tant qu'il peut, me repose par terre, et se sauve en courant (Musset, À quoi rêvent j. filles, 1832, I, 1, p. 339).Barca écarquilla les sourcils, releva la tête: la douleur le reprit. Il reposa la tête sur l'oreiller (Malraux, Espoir, 1937, p. 511). B. − Poser de nouveau quelque chose que l'on a fait enlever pour le réparer, pour le changer. Reposer une vitre, une moquette, une serrure. Donnez-moi ce vêtement-là que j'y repose un bouton (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 31). C. − Au fig. [Corresp. à poser I D 2 b et 3] Poser de nouveau. Reposer un problème. Le Président: (...) pourquoi ne vouliez-vous pas me parler tout à l'heure? Victor: Parce que vous n'étiez pas un habitué, cher Monsieur le Président. Maintenant, vous l'êtes. Reposez vos trois questions (Giraudoux, Cantique des Cantiques, 1938, 1, p. 20). − Empl. pronom. à sens passif. Tout ceci ne fait que déplacer la question; elle se repose sous la forme suivante (G. Marcel, Journal, 1914, p. 100). Prononc. et Orth.: [ʀ
əpoze], (il) repose [-po:z]. Homon. et homogr. reposer2. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1831 (Musset ds Le Temps, p. 76). Dér. de poser*; préf. re-*. DÉR. Repose, subst. fém.,technol. Action de remettre à sa place ce qui avait été enlevé pour être changé, réparé. Anton. dépose.Repose d'un appareil, d'une moquette, de pièces de serrurerie. La repose d'un objet comprend (...) la remise en état de fonctionnement, ainsi que la fourniture des vis à bois nécessaires (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 3, 1928, p. 109).− [ʀ
əpo:z]. − 1reattest. 1928 (Id., ibid., t. 2, p. 148); déverbal de reposer1. BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 63 (s.v. repose). |