| REPLACER, verbe trans. A. − 1. [Corresp. à placer1A 1 b] Qqn replace qqc. + compl. circ. de lieu.Remettre à sa place ou à une nouvelle place. Synon. reposer, remettre en place*.Replacer des livres sur leurs rayons. On replace la cafetière sur le feu jusqu'à ce que le contenu fasse mine de s'enfuir, on la retire (About, Grèce contemp., 1854, p. 394).MmeS... surveillait le maître d'hôtel replaçant l'argenterie dans le coffre (Billy, Introïbo, 1939, p. 246). 2. Au fig. [Corresp. à placer1A 3] Restituer, localiser de nouveau. a) [Dans l'espace] Replacer un événement dans son cadre, dans son ensemble, dans son milieu, dans son contexte. Notre propos a été surtout de situer la connaissance humaine, de la replacer dans son milieu individuel et social (Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 4). b) [Dans le temps] Replacer une histoire dans son siècle. Un pareil état d'esprit, si on le replace dans son siècle, ne laisse pas d'être compréhensible (J. Rostand, Genèse vie, 1943, p. 24). B. − 1. Qqn replace qqn.Remettre quelqu'un à sa place. Après la montée les voyageurs furent replacés (Balzac, Début vie, 1842, p. 350).Empl. pronom. réfl. Synon. se remettre en place*.Elle (...) s'était replacée à la lucarne, ses deux mains appuyées à l'angle de l'entablement (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 549).J'allais me replacer vers la fenêtre pour la voir sortir, lorsque j'entendis la porte s'ouvrir (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 163). 2. Au fig. Qqn/qqc. replace qqn dans (à).Restituer dans un ensemble. Il remit bon ordre dans les admirations du public; il replaça les auteurs à leur rang (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 326).Quelle heure était-il?... La voix de sœur Céline replaça M. Thibault dans le temps (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1252).Empl. pronom. réfl. Si nous pouvions nous replacer dans le courant des idées qui régnaient de leur temps, nous reconnaîtrions que beaucoup de ces vieux géomètres étaient analystes par leurs tendances (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 16). 3. [Corresp. à placer1B 2] Mettre à un nouveau poste, procurer un nouvel emploi à; placer ailleurs. Synon. recaser (fam.), reloger (fam.).Replacer du personnel, un employé, un domestique. À peine replacé dans ses fonctions de gouverneur, il s'empare à nouveau du dossier qu'il avait expédié lui-même à son intérimaire (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 218).Empl. pronom. réfl. J'avais songé à me replacer institutrice quelque part (Zola, Argent, 1891, p. 61). Prononc. et Orth.: [ʀ
əplase], (il) replace [-plas]. Att. ds Ac. dep. 1798. Conjug. Prend une cédille devant a et o: replaçai(s), -çons. Étymol. et Hist. 1. 1669 « remettre quelqu'un ou quelque chose à sa place » (Widerhold); 2. 1679 « redonner un emploi à quelqu'un » (Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 6, p. 34); 3. 1834 « remettre quelque chose dans une situation, un contexte » (Hugo, Litt. et philos. mêlées, But de cette publication ds
Œuvres compl., t. 17, p. 23). Dér. de placer*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 572. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 825, b) 801; xxes.: a) 733, b) 854. DÉR. Replacement, subst. masc.Action de replacer quelqu'un ou quelque chose, ou de se replacer; p. méton., résultat de cette action. Tout ce qui était allées et venues (...) aller et retour, circulations, déplacements, replacements, voyages (...) lui causait un amoncellement de joie enfantine inépuisable (Péguy, Notre jeun., 1910, p. 110).Les promoteurs de la fécondation in vitro avec « replacement d'embryons » (...) sont passés à l'offensive (Le Monde, 16 nov. 1983, p. 14, col. 3).− [ʀ
əplasmɑ
̃]. − 1re attest. 1769-71 (Mirabeau, Les Économiques ds Brunot t. 6, 1, 1, p. 76); de replacer, suff. -ment1*. BBG. − Quem. DDL t. 14. |