| REPARTIE, subst. fém. Dans la conversation, réponse prompte, généralement pleine d'esprit et d'à-propos. Lancer une/des reparties. Il marchait en pensant à ce qu'il dirait à Madame de Restaud, il s'approvisionnait d'esprit, il inventait les reparties d'une conversation imaginaire, il préparait ses mots fins, ses phrases à la Talleyrand (Balzac, Goriot, 1835, p. 67).Lorsque tu m'as pris Bissibingui, ai-je été jalouse de toi? − Crois-tu qu'il n'est qu'à toi seule? Quel appétit! − Cette Yassiguindja! Elle est impayable! − Elle vous a de ces reparties! (Maran, Batouala, 1921, p. 56).♦ [Avec des adj. ou subst. qui en précisent le caractère] Repartie aigre, drôle, fine, foudroyante, heureuse, piquante, savoureuse, spirituelle, vive; âcreté, drôlerie, finesse, mordant, vivacité des reparties. André hésite, fronce les sourcils, cherche la repartie cinglante et ne la trouve pas (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 259): Debrit et Monnier avaient une verve de lazzaroni, et bouffonnaient à qui mieux mieux. Seulement Debrit pose pour la gaieté et Monnier est plus naturellement jovial. Mais l'élasticité bondissante des reparties et la vivacité des aperçus drolatiques étaient égales.
Amiel, Journal, 1866, p. 124. − Au sing. Faculté, fait de répondre promptement et brillamment. Avoir de la repartie, la repartie facile; être prompt à la repartie. Giotto (...) passait pour avoir la repartie la plus brillante d'Italie (Stendhal, Hist. peint. Ital., t. 1, 1817, p. 88).Elle était devenue culottée et ne manquait pas de repartie (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 59). ♦ Don de (la) repartie; esprit de repartie (s'oppose à esprit d'escalier). Le prince d'Agrigente, ayant entendu les mots « je ne suis pas intelligente », trouvait de son devoir de protester, mais il n'avait pas d'esprit de repartie (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 604).Je gagerais fort qu'il tenait [Marmontel] l'esprit, la raillerie, la malice, le don de la repartie et le sens du comique (...) pour les signes d'une âme méchante (Léautaud, Théâtre M. Boissard, 1943, p. 150). − P. anal. Réaction immédiate. Ici [au tennis], elle était une autre femme, infatigable, la repartie prompte, les yeux suivant la balle, attendant son tour avec impatience (Chardonne, Romanesques, 1937, p. 139). REM. Repart, subst. masc.,synon. vx. de repartie.Cet enfant-là [Calvin], d'un esprit vert et vigoureux, prompt au repart, hardi aux attaques (Tharaud, Chron. frères enn., 1929, p. 172). Prononc. et Orth.: [ʀ
əpaʀti], [ʀe-]. Littré, Barbeau-Rodhe 1930, Lar. Lang. fr.: [-ə-]; Pt Rob. [-ə-], cour. [-e-]; Martinet-Walter 1973 [-ə-], [-e-]. V. reviser, réviser. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1606 (Les Amoureux brandons de Franciarque et Callixene, 4 ds Quem. DDL t. 20). Déverbal de repartir1*; cf. repart subst. masc. « action de repartir; repartie, réplique » (xvies. ds Gdf. et Hug.). Bbg. Dossiers de mots. Néol. Marche. 1977, n o3, p. 37. |