| RÉPARATION, subst. fém. A. − [Corresp. à réparer A] 1. Remise en bon état d'une construction, d'une habitation, remise en état de marche d'un mécanisme d'un dispositif; résultat de cette action. Réparation urgente; petite, simple réparation, besoin, travaux de réparation; faire des réparations. Les réparations des câbles brisés doivent se faire par des épissures ou des manchons de joint (Haton de La Goupillière,Exploitation mines, 1905, p. 649).Il est incroyable qu'en 1977 un réseau ne soit pas solidaire et qu'il ne prenne pas ses responsabilités à tous les niveaux. C'est pourquoi Citroën a créé la garantie réparation inter-réseau (Le Point, 5 déc. 1977, p. 177). ♦ Grosse réparation. Réparation du gros œuvre d'une construction. Le curé de Châtel-Guyon estime à deux cents francs par an en moyenne les réparations de son église. Mais s'il survient une grosse réparation, plusieurs billets de mille francs? (Barrès,Cahiers, t. 8, 1910, p. 162). ♦ Au plur. Réparations locatives. Réparations laissées à la charge du preneur. S'il n'a pas été fait d'état des lieux, le preneur est présumé les avoir reçus en bon état de réparations locatives (Code civil, 1804, art. 1731, p. 316). ♦ Atelier de réparation. Atelier où l'on remet en état des automobiles, des appareils, des montres... Il n'était jamais venu dans cette rue à demi-zonière. Des ateliers de réparation d'automobiles et quelques bistrots occupaient la rive gauche (Queneau,Pierrot, 1942, p. 57).(Être) en réparation. (Être) en train d'être réparé. Les échafaudages dont l'église, alors en réparation, était entourée (Zola,Th. Raquin, 1867, p. 18). − P. méton. Prix de la réparation. La réparation d'un objet comprend sa dépose et repose, son double transport à l'atelier, le démontage et remontage des pièces intérieures (Robinot,Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 3, 1928, p. 110). 2. PHYSIOL. Action de se reformer, de se régénérer; rétablissement en l'état initial. Lorsque la poche de l'abcès est bien vidée, on obtient rapidement la réparation des tissus et la cicatrisation (Garcin,Guide vétér., 1944, p. 25).V. foyer III A 2 b ex. de Carrel. B. − [Corresp. à réparer B] 1. Action de faire disparaître, d'apporter la correction ou le remède approprié à une cause de dégats matériels ou moraux. Quand elles [les fuites] sont légères (...) on peut, à la rigueur, remettre leur réparation au premier arrêt de la chaudière (Ser,Phys. industr., 1890, p. 254).La grâce sacramentelle est ordonnée à la réparation des blessures causées par le péché (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 628). 2. Dédommagement, compensation apporté(e) à une parole, à un acte, à une situation injuste ou fâcheuse. Faire, obtenir réparation; réparation publique, par les armes. Qui empêcheroit que je me réunisse à ma sœur (...). Je ne veux aucun des avantages, aucune des réparations que vous m'offrez, si je ne les partage avec elle (Nodier,J. Sbogar, 1818, p. 201): 1. J'écris à Zola: « Mes félicitations sincères pour une réparation, − bien tardive ». Fichtre! C'est vrai. Mais diable m'emporte si j'avais été Zola, si j'aurais accepté la décoration à l'heure qu'il est. Il n'a pas compris donc qu'il se diminue en devenant chevalier!
Goncourt,Journal, 1888, p. 811. ♦ Réparation d'honneur. Satisfaction donnée à une personne que l'on a accusée, suspectée à tort. Et vous pensez si chez les Roudic on lui en fit des excuses, et des réparations d'honneur, et des protestations d'amitié (A. Daudet,Jack, t. 2, 1876, p. 97). ♦ Au plur. Les réparations. Au terme d'une guerre, prestations dues par les états vaincus aux états vainqueurs définies par un traité. Réparations des dommages de guerre. [Si] la commission des réparations reconnaît que l'Allemagne refuse d'observer ses obligations quant aux réparations, de nouveau les forces alliées occuperont immédiatement tout ou partie des trois zones occupées (Barrès,Cahiers, t. 13, 1921, p. 109). − DR. Dédommagement d'un préjudice par la personne responsable, soit en rétablissant la situation antérieure, soit en versant une somme d'argent. Action en réparation. Sa clémence envers le coupable ne prive point l'individu lésé de la réparation que les tribunaux lui ont accordée (Constant,Princ. pol., 1815, p. 87): 2. Il existe, en législation, deux réparations possibles: l'une est la réparation civile, qui se traduit par l'allocation à la victime de dommages-intérêts destinés à réparer le dommage subi. L'autre est la réparation pénale qui consiste dans le prononcé d'une peine infligée au coupable.
Civilis. écr., 1939, p. 44-12. − SPORTS (footb.). Coup de pied de réparation. Coup franc accordé à une équipe afin de sanctionner un joueur de l'équipe adverse qui a commis une faute dans la surface de réparation. Surface de réparation. Surface située devant les buts, où se trouvent les points de réparation. Points de réparation. Endroits d'où sont tirés les coups de pied de réparation. Surface de réparation (...). Si un joueur de l'équipe défendante commet intentionnellement, dans la surface de réparation, une des 9 fautes précédentes, il sera pénalisé d'un coup de pied de réparation (J. Mercier,Footb., 1966, p. 25). Prononc. et Orth.: [ʀepaʀasjɔ
̃]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. a) 1310 « action de remettre (un bien matériel) en bon état » (Cartul. abbaye de Flines, éd. E. Hautcœur, t. 2, p. 511 ds Delb. Notes mss: reparacion des edefisses de leur maison); b) 1344 plur. « travaux d'entretien faits à un bâtiment, un ouvrage » (Arch. nat. S 62, pièce 2 ds Gdf. Compl.); 2. « effacement, dédommagement d'un préjudice » a) préjudice moral
α) [en parlant du Christ rédempteur] faire reparacion (Arnoul Greban, Passion, éd. O. Jodogne, 1687), ca 1590 en parlant d'un pécheur (Montaigne, Essais, I, 56, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 320);
β) 1538 faire reparation d'une injure (Est., s.v. expio); 1549 dr. condemner en reparation d'injures (Est.); 1752 réparation civile (Trév.); b) 1549 préjudice matériel reparation du dommage (Est.); c) 1906 sports surface de réparation ... point de réparation (Sports Mod. Illustr. ds Petiot 1982). Empr. au lat.reparatio, d'abord att. dans la lang. chrét. au sens de « renouvellement »: reparatio vitae [en parlant de la mort, préparation de la vie éternelle] fin ives. Prudence; spéc. « rédemption, rachat » mil. ves. St Léon le Grand ds Blaise Lat. chrét., d'où, prob., l'empl. dans le vocab. jur. Fréq. abs. littér.: 855. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 380, b) 1 055; xxes.: a) 1 540, b) 965. Bbg. Bäcker 1975, pp. 191-195. |