| RENGRÉGER, verbe Vieux A. − [Le suj. désigne un mal, une maladie] 1. Empl. trans. Accroître, augmenter. Rengréger son mal, sa douleur, sa peine (Ac. 1798-1878). 2. Empl. pronom. ou intrans. S'aggraver, augmenter. Ce fut à ce moment-là que le mal de Gilles vint à rengréger (Pérochon, Au cri du chouan, 1976 [1933], p. 303). − P. anal. Vous avez suivi, ô mon lecteur! dans ce long récit, la marche de la plus forte des passions. Vous avez vu comme elle naît, comme elle croît, comme elle se rengrège, même après les torts, l'indignité connue de l'objet aimé (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 230). B. − [Le suj. désigne une pers.] Empl. trans. indir., rare. Rengréger sur.Enchérir sur, redoubler de, accentuer. Avec nous Armand était nerveux, sémillant, mais toujours ce même esprit caustique envers soi-même, envers les siens, envers tout ce qu'il aimait, le poussait à rengréger sur la misère (Gide, Si le grain, 1924, p. 475). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɑ
̃gʀeʒe]. Ac. 1684, 1718: -gre-; 1740-1878: -gré-. Conjug. V. abréger. Étymol. et Hist. 1. Ca 1440 « aggraver » (Amant rendu cordelier, éd. A. de Montaiglon, 292, p. 15); 2. 1924 rengréger sur « enchérir sur » (Gide, loc. cit.). Dér. de l'anc. verbe engregier « empirer, s'aggraver (d'une maladie) » (ca 1050, Alexis, éd. Chr. Storey, 278), préf. re-*, lui-même dér. de l'anc. verbe gregier « faire du tort, nuire à, léser » (xiies. ds T.-L.), du lat. *graviare « charger, incommoder ». |