| RELIRE, verbe trans. A. − Lire de nouveau. Lire et relire les classiques; relire une lettre, un roman; relire dix fois quelque chose. C'est lui [Royer-Collard] qui, à un célèbre candidat [Alfred de Vigny] pour l'Académie, qui s'étonnait d'apprendre de sa bouche qu'il n'eût pas lu ses ouvrages, fit cette réponse qui a couru et qui court encore: « Je ne lis pas, monsieur, je relis » (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 4, 1863, p. 271).Cette remarque (...) permet d'avancer que le journal de province est mieux lu et relu que son rival parisien. En province on lit un journal de la première à la dernière ligne, sans sauter les annonces ou les avis officiels, histoire d'en avoir pour son argent (Civilis. écr., 1939, p. 38-1). B. − Lire en vue de vérifier, de corriger ce qui est écrit. Relire un brouillon, une frappe dactylographique, un manuscrit; copie, texte mal relu(e). En relisant les épreuves de cet article, je suis assailli de doutes et d'inquiétudes (A. France,Vie littér., 1890, p. 171): La machine cependant signale à l'opérateur que sa ligne est pleine. Elle calcule d'autre part l'intervalle qui existe entre l'extrémité de la ligne et la justification prédéterminée. Ce premier film est le film de première composition. Il est relu et le correcteur barre les lignes mauvaises.
Civilis. écr., 1939, p. 8-8. − Empl. pronom. Lire ce qu'on a écrit. Je viens de me relire. C'est fou! (Villiers de L'I.-A.,Corresp., 1864, p. 74). Prononc. et Orth.: [ʀ
əli:ʀ], (il) relit [ʀ
əli]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « lire de nouveau » (Elie de Winchester, trad. des Distiques de Caton, 572, éd. E. Stengel, p. 134); 2. 1690 « lire de nouveau pour contrôler, corriger (un texte) » (Fur.). Dér. de lire1*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 2 996. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 695, b) 4 603; xxes.: a) 4 006, b) 5 564. |