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REFOULÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst.
I. − Part. passé de refouler* et empl. adj.
A. − [Corresp. à refouler II A] Tisonner... Mais la fumée résineuse et refoulée brûlait ses yeux, irritait sa gorge déjà malade à cause du tabac (Mauriac, Th. Desqueyroux, 1927, p. 258).
B. − [Corresp. à refouler II C] Chagrin refoulé; passion refoulée. Aujourd'hui que j'ai traversé cette période d'une adolescence refoulée et contrariée, j'en interprète les moindres épisodes par les lois de constitution des esprits (Bourget, Disciple, 1889, p. 81).
En partic. Refoulé sur soi-même. Refermé sur soi-même. Il se sentit plus froidement solitaire, plus refoulé sur lui-même, plus irrémédiablement lointain (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 92).
PSYCHANAL. et lang. cour. Qui souffre de refoulement. Le petit être timide et refoulé (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p. 395).Grâce à Moore et à Rogers, il [Byron] commençait à connaître les tavernes douteuses (...) les tripots, les « enfers »; il y dissimulait son invincible gêne de puritain bien refoulé, mais n'était pas tout à fait à son aise (Maurois, Byron, t. 1, 1930, p. 215).
II. − Substantif
A. − Subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est refoulé. Paradoxalement, « tout le refoulé, le censuré, le renvoyé des maisons d'édition bourgeoises » qui devait s'exprimer à Des femmes a retrouvé une terre d'asile là d'où il avait été expulsé (Le Nouvel Observateur, 16 janv. 1978, p. 61, col. 3).
PSYCHANAL. Le refoulé réapparaît, sous des formes qui, pour la conscience, ne sont pas liées à l'objet: rêves, lapsus (Graw.1981):
... le moi jeune et faible a repoussé dans l'inconscient certains contenus qu'il avait déjà intégrés et s'est comporté de la même façon à l'égard de nombre d'impressions nouvelles qu'il aurait pu recueillir, de sorte que ces dernières, rejetées, n'ont pu laisser de traces que dans le ça. C'est à cette partie du ça que nous donnons le nom de refoulé [it. ds le texte]. Freud, Abr. psychanal., trad. par A. Bermann, 1949, p. 26.
B. −
1. Celui, celle qui est rejeté(e) du groupe ou mis(e) à l'écart pour une raison précise. Comme des élèves punis, patientaient dans un coin des refoulés politiques qui avaient refusé de s'engager par écrit à respecter la Constitution américaine (Morand, New-York, 1930, p. 32).
2. PSYCHANAL., lang. cour. Celui, celle qui souffre de refoulement. On dit: ça ne m'amuse pas; mais on ment. Nous sommes tous des refoulés et des hypocrites (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 348).
Prononc. et Orth.: [ʀ əfule]. Att. ds Ac. 1762-1878. Fréq. abs. littér.: 422. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 254, b) 523; xxes.: a) 537, b) 974.