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* Dans l'article "REFERMER,, verbe trans."
REFERMER, verbe trans.
A. − Empl. trans. Fermer ce qu'on avait ouvert ou qui était ouvert.
1. Qqn referme qqc.Refermer une boîte, un cercueil, un coffre, un tombeau; refermer des contrevents, une fenêtre; refermer un robinet, une vanne; refermer un dossier, un livre; ouvrir et refermer. Les portes des étuves ne doivent être ouvertes que strictement pour le service nécessaire et refermées aussitôt (Rouberty, Sucr., 1922, p. 98).Edouard hausse les épaules, referme le journal sur la lettre et remet le tout dans la valise (Gide, Faux-monn., 1925, p. 989).
[L'obj. désigne une partie du corps] Il me serra la main, puis me la referma sur une canette de bière (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 221).
Refermer l'œil, les yeux. Redormir. (7 h. 30 m.) Éveillé depuis plus de trois heures, je n'ai pu refermer les yeux (Amiel, Journal, 1866, p. 167).
Littér. Refermer les yeux. Mourir. Le dernier [vieillard] a refermé ses vieux yeux (Claudel, Ville, 1893, III, p. 381).
Refermer une plaie. ,,Reprendre et unir les chairs de telle sorte qu'il n'y ait plus d'ouverture`` (Ac.).
P. anal. Refermer son visage. Rendre son visage impénétrable. Pendant que je parlais, il rapetissait ses yeux et refermait tout son visage (...). [Celui-ci] ne me livrait plus qu'un entre-bâillement circonspect de lui-même (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 47).
2. [P. anal.] La manœuvre de l'huître qui, pour satisfaire à tous ses besoins, ne fait qu'entr'ouvrir et refermer sa coquille (Lamarck, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 328).Les fleurs des eaux referment leurs corolles (Verlaine, Poèmes saturn., 1866, p. 73).
B. − Empl. pronom.
1. Qqc. se referme.Se fermer après s'être ouvert ou avoir été ouvert. Le piège se referme. La rose, vierge encor, se referme jalouse Sur le frelon nacré qu'elle enivre en mourant (Musset, Nuit mai, 1835, p. 60).Les pauses liturgiques sont marquées par le bruit des éventails qui s'ouvrent ou se referment (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 71).
[Le suj. désigne une partie du corps] Sa main s'ouvrait et se refermait sur le sable en un geste doux, régulier, inlassable (Sagan, Bonjour tristesse, 1954, p. 42).
[Le suj. désigne les lèvres d'une plaie] Synon. se cicatriser.Edmond n'était que blessé. Grâce à certaines herbes (...) la blessure se referma bien vite (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 273).[Avec ell. du pron.] On ne laisse pas refermer mon incision du périnée, on l'entretient avec des antiseptiques. Je suis au martyre (Barrès, Cahiers, t. 1, 1897, p. 169).
[Dans un cont. métaph.] Ce qui m'a le plus étonné, c'est que le souvenir de la guerre de Sécession soit encore si vif. Chez nous, ma mère nous en parlait souvent, mais elle avait quitté son pays alors que les plaies du Sud venaient seulement de se refermer (Green, Journal, 1933, p. 173).
[Le suj. désigne un élément naturel] Lorsque les Égyptiens furent bien engagés, Mosché fit un signe: (...) les montagnes d'eau miraculeusement suspendues s'écroulèrent, et la mer se referma (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 341).Ils l'appellent, mais il a déjà disparu, englouti par l'opacité de l'air qui s'entr'ouvre et se referme, comme un lourd rideau sans plis (Ramuz, Derborence, 1934, p. 48).
P. anal. [Le suj. désigne le visage] Devenir impénétrable. Le visage bienveillant du mulâtre se referma (Camus, Exil et Roy., 1957, p. 1667).
Au fig. Cette intuition devenait évidence: son destin se refermait sur soi (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 516).
2. Au fig. Qqn se referme
a) Qqn se referme en soi, sur soi.Se rendre inaccessible à ce qui vient de l'extérieur, se replier sur soi. [P. méton.; le suj. désigne le cœur] Elle était redevenue sombre et bizarre; ses dernières réponses étaient incohérentes ou moqueuses, son cœur s'était refermé (Loti, Mariage, 1882, p. 197).Part. passé en empl. adj. Il se retrouvait sur la terre, refermé en soi-même, dur et méprisant (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 670).
b) Qqn se referme sur qqn/qqc.S'isoler du monde extérieur pour n'être attentif qu'à une chose ou une personne. Elle parle de son cœur, de son âme, de la beauté de l'amour, et on la voit toute nue, grasse, fondante, et refermée tout entière sur son petit amant (Renard, Journal, 1903, p. 869).
[P. méton. du suj.] Bien loin d'être refermé sur des besoins de source biologique, de continuer le jeu animal, le jeu de nos enfants s'ouvre sur un indéfini, et lorsqu'il se spécifie, c'est plus en fonction du milieu social (Jeux et sports, 1967, p. 141).
REM.
Refermement, subst. masc.,rare. Fait de (se) refermer; résultat de cette action. Mais vous avez connu d'entrer dans cette geôle. Et le froid dans la nuque et la main sur l'épaule. Et le refermement d'un immense horizon (Péguy, Ève, 1913, p. 777).
Prononc. et Orth.: [ʀ əfε ʀme], (il) referme [-fε ʀm]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. Ca 1160 (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 656). Dér. de fermer*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 2 449. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 658, b) 3 673; xxes.: a) 4 551, b) 4 291.