| REFAÇONNER, verbe trans. Qqn refaçonne qqc.Donner une nouvelle façon à. Retailler et refaçonner un vêtement. Il y avait un médecin à Paris, dont la spécialité était le massage des figures de femmes, [qui] obtenait des résultats étonnants, refaçonnant un visage déformé par la bouffissure ou la graisse et lui redonnant l'ovale perdu (Goncourt, Journal, 1889, p. 908).C'était une petite pièce (...). L'architecte, à force de boiseries, avait refaçonné l'espace logeable pour lui donner, finalement, la forme d'un coffret ovale (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p. 45).− Au fig. ♦ [L'obj. désigne un inanimé abstr.] Je m'aperçois souvent que je redis les mots qu'il dit, et que je parle comme il parle, et que j'emploie ses phrases tout entières, sans y penser. (...) On dirait qu'il m'a refaçonné l'esprit sur le modèle du sien (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p. 134). ♦ Qqc. refaçonne qqn.Ainsi refaçonnées par l'éducation (...) ces femmes [bien élevées] sont d'une uniformité désespérante (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p. 234). REM. 1. Refaçonnage, refaçonnement, subst. masc.Action de refaçonner; résultat de cette action. Puis, c'était le dentiste (...) toute la série des pratiques minutieuses et secrètes, avec lesquelles, pour une première, se fabriquent le rajeunissement, le refaçonnement d'un visage et d'un corps (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p. 134).Je quitte ma maison inhabitable par le refaçonnage des plâtres et le tapotage du ravalement contre les murs dès six heures du matin (Goncourt, Journal, 1887, p. 687). 2. Refaçonneur, subst. masc.,rare. Celui qui refaçonne (un habit). [La Rotonde du Temple est peuplée] principalement par les refaçonneurs et marchands d'uniformes (Féval, Fils diable, t. 1, 1847, p. 236). Prononc.: [ʀ
əfasɔne], (il) refaçonne [-sɔn]. Étymol. et Hist. 1563 « façonner de nouveau » (Palissy, Recepte, p. 87). Dér. de façonner*; préf. re-*. |