| ![]() ![]() ![]() ![]() RECRUE, subst. fém. A. − ARMÉE 1. [Sous l'Ancien Régime] a) Levée d'hommes de guerre pour remplacer les manquants dans un régiment, dans une compagnie. Une recrue prompte. On a cessé la recrue (Ac. 1798-1878). b) P. méton. Ensemble des hommes ainsi recrutés. On défend au milicien de se faire remplacer, de peur, est-il dit, de faire renchérir pour l'État le prix des recrues (Tocqueville, Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 183). 2. [Depuis l'établissement de la conscription milit.] Jeune soldat recruté pour faire son service militaire. Synon. conscrit, bleu (fam.).C'était un petit soldat, très blond, avec une douce figure pâle, criblée de taches de rousseur. Il avait, dans sa capote, l'embarras d'une recrue (Zola, Germinal, 1885, p. 1465).Ces garnisons de l'Est sont dures pour les recrues, surtout les casemates (Larbaud, F. Marquez, 1911, p. 214). B. − P. ext. 1. [Corresp. à supra A 1] a) Vieilli. Renouvellement, augmentation d'un groupe. Nous nous esquivâmes de Barège pour éviter la recrue des désœuvrés: mais quelques amateurs aux aguets grossirent notre cortège (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 188). b) Ensemble des êtres qui viennent renouveler, grossir un groupe. Pouvez-vous payer trop cher une recrue certaine de chefs capables (Taine, Notes Anglet., 1872, p. 225).Les moineaux se poursuivaient avec des vols inégaux, des cris jeunes, où l'on reconnaissait bien, à travers la bande, la recrue des nouvelles couvées (A. Daudet, R. Helmont, 1874, p. 18). 2. [Corresp. à supra A 2] Personne nouvelle qui vient se joindre à un groupe, à une société, à un métier. Les opposants de cette époque n'étaient pas difficiles pour l'admission de nouveaux partisans. Ils avaient besoin de recrues (Sand, Indiana, 1832, p. 245). Prononc. et Orth.: [ʀ
əkʀy]. Homon. recrû et recru(e), adj. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1501 recreue « supplément » (G. Cohen, Le Livre de conduite du régisseur pour le Mystère de la Passion, p. 546); b) 1550 recreue « ensemble des soldats qui viennent compléter un corps de troupes » (Papiers d'Etat du Cardinal de Granvelle, éd. C. Duvernoy, t. 3, p. 478); 1800 « nouveau soldat » (Boiste). Part. passé fém. subst. de recroître*. Fréq. abs. littér.: 197. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 30, 49. − Tobler (A.). Etymologisches [butor, piaffer, forra, recrue...]. In: [Mél. Caix (N.) et Canello (U. A.)]. Firenze, 1886, p. 73-74. |