| RECONSTRUCTION, subst. fém. A. − 1. Action de reconstruire un édifice, un ouvrage d'art, p. ext. un ensemble complexe et fonctionnel détruit ou inutilisable notamment à la suite d'une guerre; résultat de cette action. Une reconstruction réussie; Ministère de la Reconstruction. Les cinquante années qui s'écoulèrent entre la destruction de Jérusalem sous Titus et la reconstruction de cette ville au commencement du règne d'Adrien (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 594). C'est surtout dans les Arènes qu'éclate le faux jugement des architectes de Nîmes. Au lieu de se borner à consolider les parties qui menaçaient ruine, on les a refaites entièrement; c'est une reconstruction et non une réparation.
Stendhal, Mém. touriste, t. 2, 1838, p. 142. 2. P. méton. Secteur des activités mises en œuvre pour parvenir à ce résultat. Labis, qui fut architecte en chef de la Reconstruction à Calais (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 1, col. 7-8). 3. P. anal. Remise en état, restauration de la société, de l'économie, de la politique. Reconstruction de l'Europe. Il s'était pour ainsi dire jeté dans l'enseignement primaire au lendemain de la guerre, dans ce besoin de reconstruction civique auquel en définitive nous devons le rétablissement de la France (Péguy, Argent, 1913, p. 1129).Je ne suivrai pas dans le détail l'exposé de ce que doit être selon Santillan la reconstruction économique de l'Espagne. Il résout un peu rapidement les pires contradictions du monde moderne (Guéhenno, Journal « Révol. », 1937, p. 55). B. − Au fig. 1. Reconstitution par l'esprit ou l'imagination. Pour condamner sans appel ce retour des esprits, cette tendance à la reconstruction des époques passées et des formes multiples qu'elles ont réalisées, il faudrait logiquement tout rejeter, jusqu'aux travaux de géologie et d'ethnographie moderne (Leconte de Lisle, Poèmes ant., 1852, p. xi).V. abrégé ex. 23. 2. Nouvelle façon de se représenter quelque chose. Reconstruction conceptuelle du monde (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 43). Prononc. et Orth.: [ʀ
əkɔ
̃stʀyksjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1728 « action de reconstruire » (Desfontaines, Dict. néologique ds Littré); 2. 1932 « période de relèvement des ruines à la suite d'une guerre » (Lar. 20e). Dér. de reconstruire* d'apr. construction*. Fréq. abs. littér.: 211. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 84, b) 134; xxes.: a) 155, b) 663. Bbg. Archit. 1972, p. 21. |