| RECONSTITUTION, subst. fém. A. − Action de reconstituer, de former de nouveau ce qui est disparu. Reconstitution des grands domaines; reconstitution d'un mouvement dissous; reconstitution d'une association, d'un parti. La reconstitution de la Pologne, qui était un des buts de guerre des Alliés (Foch, Mém., t. 2, 1929, p. 288). − DR. Reconstitution de rente. ,,Constitution de rente à prix d'argent, lors de laquelle celui qui emprunte s'oblige d'employer la somme à lui prêtée au remboursement d'une autre rente par lui due, ce qui s'exécute par le même acte; au moyen de quoi, le nouveau créancier est subrogé aux hypothèques de l'ancien`` (Ac. 1935). B. − 1. Action de reconstituer à l'aide d'éléments épars ce qui existe déjà ou de refaire à l'aide d'éléments nouveaux, une chose disparue; p. méton., résultat de cette action. Reconstitution de cités antiques; reconstitution d'un fossile; reconstitution par synthèse. Hier, regardé au musée des reconstitutions de pièces d'autrefois: chambres, salles de bal, librairies. Chacune d'elles tiendrait à l'aise dans un carton à chapeau (Green, Journal, 1941, p. 97).Un beau navire en bois qui est une reconstitution probable de la Santa-Maria (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 164). 2. Action de retracer les circonstances, les conditions dans lesquelles se sont déroulés des événements passés; p. méton., résultat de cette action. Des reconstitutions curieuses de milieux et d'époques: l'architecture, les costumes, les mœurs au temps des Macchabées, à Rome, sous les persécutions des Chrétiens, en Espagne, sous le règne de l'Inquisition (...) étaient observés avec un soin méticuleux (Huysmans, À rebours, 1884, p. 82). ♦ LITT., SPECTACLES. Reconstitution (historique). Évocation du passé ou d'un événement appartenant à l'Histoire que l'on fait revivre par une composition humaine, artistique. Nous n'avons pas besoin pour nous imaginer ce qu'était, vivante et dans le plein exercice de ses fonctions sublimes, une cathédrale du treizième siècle, d'en faire comme du théâtre d'Orange, le cadre de reconstitutions, de rétrospectives exactes peut-être, mais glacées (Proust, Chron., 1922, p. 153). ♦ DR. Reconstitution d'un crime, d'un accident. Répétition simulée d'un crime, d'un accident, généralement sur les lieux de l'enquête. (Dict. xxes.). 3. DR. DU TRAV. Reconstitution de carrière. Opération administrative par laquelle on reconstitue la vie professionnelle d'un salarié afin de déterminer ses droits nouveaux, notamment à la retraite (Dict. xxes.). Prononc. et Orth.: [ʀ
əkɔ
̃stitysjɔ
̃]. Ac. 1762: ré-; dep. 1798: re-. V. reviser. Étymol. et Hist. 1. 1740 « constitution d'une rente nouvelle en remboursement d'une rente due » (Cl.-J. de Ferrière, Dict. de droit et de pratique, 2eéd., Paris, t. 2, p. 659); 2. 1805 « action de constituer, de former de nouveau » (Laurens Fr.-maç.); 3. 1859 « action de reconstituer (une chose disparue) » (Goncourt, Journal, p. 601). Dér. de reconstituer*, d'apr. constitution*. Fréq. abs. littér.: 135. |