| ![]() ![]() ![]() ![]() REÇU, -UE, part. passé, adj. et subst. masc. I. − Part. passé de recevoir*. II. − Adj. Qui est communément admis, établi. Il n'y aurait rien à cette façon de faire que d'assez simple, d'assez conforme à la loi des amours-propres et d'assez reçu, en effet, dans cette libre et babillarde république des Lettres (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 40).Les avantages éprouvés et les formes mathématiques de la théorie la plus reçue aujourd'hui (Renouvier,Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p. 68). − C'est reçu. Je me gratte le menton: − Et, dis-je, flanquant chacun de mes mots d'un point d'interrogation, vous ne trouvez pas que c'est un peu...? MmeVernet hoche la tête: − Cela se fait: c'est reçu! (Renard,Écorn., 1892, p. 226). − [En parlant d'une formule] Synon. de consacré.Dans ton monde, un mari « accompagnait sa femme à la messe »: c'était la formule reçue (Mauriac,Nœud vip., 1932, p. 62). − Souvent péj. Qui constitue un lieu commun. Sa vigueur à balayer des opinions reçues (Ambrière,Gdes vac., 1946, p. 241). ♦ Idée(s) reçue(s). Idée(s) toute(s) faite(s); préjugé(s). En aura-t-on fini avec la métaphysique creuse et les idées reçues? Tout le mal vient de notre gigantesque ignorance. Ce qui devrait être étudié est cru sans discussion. Au lieu de regarder, on affirme! (Flaub.,Dict. des idées reçues, Lettre à G. Sand, Paris, Aubier Montaigne, 1978 [1871], p. 10). − LING. [En parlant d'un mot] Qui est ,,considéré comme appartenant à la norme standard du français dit « cultivé »`` (Ling. 1972). III. − Substantif A. − Rare, subst. masc. sing. à valeur de neutre. L'objet échangé (...) n'accomplit sa fonction qu'en satisfaisant à l'équation symbolique du donné et du reçu (Philos., Relig., 1957, p. 38-2). B. − Celui, celle qui est admis(e) à un examen. Synon. admis; anton. recalé, refusé.Je revins (...) me coller sans espoir, le nez contre l'affiche des « reçus à l'écrit ». J'étais reçu! (Verlaine,
Œuvres compl., t. 5, Confess., 1895, p. 67).Les deux formules de la seconde chance donnent sensiblement la même proportion de reçus (Capelle,Éc. demain, 1966, p. 152). C. − Subst. masc. ,,Écrit sous seing privé dans lequel une personne reconnaît avoir reçu une somme d'argent ou un objet mobilier à titre de paiement, de dépôt, de prêt ou de mandat`` (Cap. 1936). Synon. récépissé, quittance.Donner, envoyer, exiger, signer un reçu; reçu en double exemplaire. Il touche 40 000 francs et donne un reçu de 45 000 plus les intérêts à 8 pour 100 (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 421).Le banquier donne un reçu de la somme déposée chez lui et restitue au déposant une somme équivalente (Lesourd, Gérard,Hist. écon., 1968, p. 63). − Loc. Contre reçu. 100.000 francs remis personnellement par MmeSimons, notre associée, contre reçu (About,Roi mont., 1857, p. 179). − DR. Reçu pour solde de tout compte, p. ell., reçu pour solde. ,,Titre par lequel le salarié, quittant son emploi, reconnaît que son employeur a réglé toutes les sommes dont il était débiteur à son égard`` (Barr. 1967). Le reçu pour solde non dénoncé a un effet libératoire vis-à-vis de l'employeur (Lemeunier1969). D. − Loc. Au reçu de. À la réception de, ayant reçu. Au reçu du courrier. Au reçu de ces nouvelles favorables, il me parut utile d'insister auprès de tous sur la nécessité de ne céder que le terrain strictement indispensable (Joffre,Mém., t. 1, 1931, p. 353): Je hochais la tête (...) qu'arrivera-t-il le jour où se trouvera sur votre chemin le prétendant, officiel ou caché, choisi par la destinée pour prendre votre place dans le cœur de votre fille? Il recula, comme au reçu d'un choc: − On ne prend pas la place d'un père!
Estaunié,Appel route, 1921, p. 32. − P. métaph. La fumée qui monte des toits, grise d'abord, se dore au reçu du soleil (Gide,Journal, 1895, p. 63). Prononc. et Orth.: [ʀ
əsy]. Ac. 1694: receu, -ue; 1718: receu, -üe; 1740: reçû, -ûe; dep. 1762: reçu, -ue. Fréq. abs. littér.: 11 411. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 21 607, b) 18 107; xxes.: a) 14 220, b) 11 584. Bbg. Gohin 1903, p. 300. |