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RATIOCINER, verbe intrans.
A. − Vieilli. Faire des raisonnements; user de sa raison. Synon. usuel. raisonner.Maintenant que nous voilà rassasiés, dit le Tyran en s'essuyant la barbe de la main, il serait à propos de ratiociner quelque peu sur ce que nous allons faire (Gautier, Fracasse, 1863, p. 160).Désespéré par l'hérésie janséniste, il [Racine] décide enfin de ne plus perdre le peu de temps qui lui est accordé pour être aimé et glorieux, à ratiociner sur des mystères dont la Foi nous enseigne qu'ils sont impénétrables à la raison (Mauriac, Vie Racine, 1928, p. 35).
B. − Péj. Raisonner de façon subtile et trop abstraite; se perdre en considérations interminables; ergoter sur des détails. On ratiocine avec aigreur des heures durant et c'est à propos de si qui ne s'accompliront jamais (Montherl., Olymp., 1924, p. 244).Or il est arrivé que ces commentateurs [les rabbins] ont souvent oublié la source, les livres de Moïse, et qu'ils ne se sont plus occupés que de ratiociner sans fin et d'édifier des commentaires sur les commentaires eux-mêmes (Tharaud, Pte hist. Juifs, 1928, p. 10).
Rare, empl. réfl. ou trans. [Chez Huysmans] Il se ratiocinait toutes ces raisons (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 182).Mieux vaudrait se taire que de ratiociner ainsi, tous les ans, le même discours (Huysmans, Art mod., 1883, p. 235).
REM. 1.
Ratiocinant, -ante, part. prés. en empl. adj.,péj. Qui ratiocine. Synon. raisonnant.Ne faut-il pas tout repenser en ce malheureux pays, et les formes de vie, et les échelles de valeurs? [disent certains intellectuels] (...). La France sera morte avant que cette alchimie ratiocinante ait achevé ses décantations (L'Œuvre, 21 févr. 1941).
2.
Ratiocinage, ratiocinement, subst. masc.,péj. Synon. rares de ratiocination.Aucune contestation possible! (...) point d'arguments dubitatifs! de ratiocinages perfides! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 520).Dans une écriture splendide, à la Colbert, un rustre d'ancienne famille (...) alignait ses ratiocinements (La Varende, Centaure de Dieu, 1938, p. 15).
Prononc. et Orth.: [ʀasjɔsine], [-tjɔ-], (il) ratiocine [-sin]. V. ratiocination. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1546 (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, p. 51, 102). Empr. au lat.ratiocinari « calculer », dér. de ratio-, -onis « compte », v. raison. Fréq. abs. littér.: 40.