| RASANT, -ANTE, part. prés. et adj. I. − Part. prés. de raser*. II. − Adjectif A. − Qui frôle une surface. Le vol rasant de l'hirondelle sur les eaux (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 444).D'une éminence lointaine qui, sans surplomber les remparts, permettait un regard rasant, nous observâmes une verdure serrée comme du cresson (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 838). − Spécialement ♦ BALIST. [En parlant d'un projectile, d'une trajectoire] Qui reste toujours à une hauteur inférieure à celle de l'objectif. Feu, obus, projectile, tir rasant. La jolie blonde qui enlève [à l'assaillant] un bout de biceps d'une balle rasante (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 41). ♦ OPT. [En parlant d'un rayon lumineux] Qui effleure une surface avec un angle d'incidence très faible. Incidence*, lumière* rasante. B. − Au fig. Importun, très ennuyeux. Synon. fam. assommant, barbant, embêtant, enquiquinant, rasoir; (vulg.) emmerdant, chiant.En amour, tout ce qui n'était pas vice et débauche le rasait. (...) Ah! non... tu sais... c'est rasant... j'en ai soupé de la poésie (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 243).Ces jours-là, elle annonçait d'avance qu'on ne la verrait pas; si c'était à cause de ses études, elle disait: « C'est rasant, je ne pourrai pas venir demain; vous allez tous vous amuser sans moi », d'un air chagrin qui me consolait un peu (Proust, Swann, 1913, p. 395). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɑzɑ
̃], [ʀa-], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1762. Fréq. abs. littér.: 173. Bbg. Quem. DDL t. 15. |