| * Dans l'article "RAPETASSER,, verbe trans." RAPETASSER, verbe trans. Familier A. − Raccommoder, rapiécer de façon sommaire et disparate. Rapetasser une robe. Une ignorante fille sans cesse occupée à rapetasser des bas, à ravauder la garde-robe de son père (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 56).Un peu à l'écart (...) l'hôtesse accroupie s'appliquait à rapetasser un cabas (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 270). B. − Au fig., péj. Corriger, remanier un texte; compiler, compléter une œuvre par divers emprunts. La pièce de Bouilhet qu'il [Flaubert] rapetasse (Goncourt, Journal, 1873, p. 931).Nous avons passé hier de longues heures à lire et à rapetasser son manuscrit (Gide, Journal, 1914, p. 445).L'un d'eux rapetasse de vieux drames historiques (Brasillach, Corneille, 1938, p. 103). Prononc. et Orth.: [ʀapətase], (il) rapetasse [-as]. Ac. 1694, 1718: -pp-; dep. 1740: -p-. Étymol. et Hist. 1. 1532 repetasser « rapiécer grossièrement » (Rabelais, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, XX, p. 160); 1547 rapetasser (N. Du Fail, Propos rustiques, p. 61 ds IGLF); 2. 1565 fig. « remanier grossièrement une œuvre littéraire » (Tahureau, Prem. Dial., p. 13 ds Hug.). Mot de la région lyonnaise (v. FEW t. 8, p. 617b, note 9), dér. du fr.-prov. petassa(r) anc. prov. (pedassar, 1415, petassar, 1435 ds Pansier; cf. aussi Levy (E.). Prov. t. 6, p. 174) « rapiécer », dér. de petas « morceau (de cuir) pour réparer » (xives. d'apr. FEW t. 8, p. 615b), du lat. pittacium « emplâtre », « morceau de cuir ou parchemin », « pièce sur un vêtement ou une chaussure », empr. au gr. π
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ν « emplâtre ». Fréq. abs. littér.: 30. DÉR. 1. Rapetassage, subst. masc.a) Action de rapetasser; résultat de cette action. (Dict. xixeet xxes.). b) Au fig. Corrections apportées à une œuvre (littéraire) que l'on étoffe ou façonne au moyen de divers emprunts. Quels hommes étaient les vignettistes du siècle passé, comparés à ceux du siècle présent! Ils tiraient tout d'eux-mêmes, ceux-là, tandis que ceux-ci ne font que du rapetassage. Tout leur art est dans la dissimulation de leurs vols (Goncourt, Journal, 1874, p. 977).Nous dénonçons dans le christianisme le dernier des rapetassages mythologiques, mais l'espèce de drame qu'il mit en nous continue de nous agiter (Guéhenno, Journal « Révol. », 1938, p. 127).− [ʀapətasa:ʒ]. − 1reattest. 1609 (J.-P. Camus, Les Diversitez, 2, 440 ds Delb. Notes mss); de rapetasser, suff. -age*. 2. Rapetasseur, -euse, subst.a) Personne dont le métier est de rapetasser. Il y avait autrefois dans la ville de Mossoul un pauvre rapetasseur de savates qui avait l'habitude, aussitôt qu'il avait quelque argent, de s'enivrer avec la drogue défendue (Toulet, Mariage Don Quichotte, 1902, p. 45).b) Au fig. Auteur d'ouvrages faits de divers emprunts; plus gén., personne qui prétend faire du neuf à partir de matériaux déjà utilisés. Il faut avouer qu'elle [la France] (...) ne produit plus un architecte; les gens qui s'affublent de ce nom sont des cambrousiers (...) des rapetasseurs de chapelles (HuysmansCathédr., 1898, p. 89).− [ʀapətasœ:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1resattest. a) 1547 rapetasseur de socz (N. Du Fail, Propos rustiques, p. 39 ds IGLF), b) 1564 fig. « celui qui corrige, remanie une œuvre littéraire » (Rabelais, Cinquiesme Livre, Prol., éd. Ch. Marty-Laveaux, p. 8); de rapetasser, suff. -eur2*. |