| RAMENER, verbe trans. I. − [Marque un déplacement du suj. et/ou de l'obj.] A. − [Le compl. désigne une pers. ou un animal] 1. Amener de nouveau (en un lieu). a) [Le suj. désigne une pers.] Ramener son enfant chez le dentiste. Vous allez me ramener cette jeune fille, lui dis-je (...). Vous vous rappelez bien: MlleAlbertine Simonet (Proust,Sodome, 1922, p. 793). b) [P. méton. du suj.] Le froid, la faim ramena notre chien à la maison. [Avril] Nous ramènera-t-il les cortèges d'oiseaux Et les fleurs en couronne aux parterres promises! (Muselli,Travaux et jeux, 1914, p. 20).Son père le prenait pendant les fêtes du jour de l'an et de Pâques, et les grandes vacances nous le ramenaient (Mauriac,Nœud vip., 1932, p. 154). 2. Faire revenir avec soi, à l'endroit que l'on avait temporairement quitté et qui se trouve être le lieu habituel d'habitation. Synon. raccompagner, reconduire.Le soir tombait: la mère ramena les chèvres (Pourrat,Gaspard, 1931, p. 186): 1. ... bon-papa (...) envoya sa femme et sa fille à la Charité-sur-Loire (...). Bonne-maman, épuisée (...), tomba malade. Pour la soigner, il fallut la ramener à Paris...
Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p. 64. a) P. anal. − [Le suj. désigne un véhicule] Transporter. Je me promène sur la route, en attendant le train qui va me ramener à Paris (Green,Journal, 1934, p. 216).Dans la voiture qui la ramène chez elle, la pauvre femme se plaint (Green,Journal, 1946, p. 46). − [Le suj. désigne un chemin, une route] Mener, conduire. Ce soir-là, il roulait à vive allure, suivi de sa deuxième auto, sur une route qui le ramenait à L. (Romains,Hommes bonne vol., 1938, p. 184). ♦ [Avec ell. du compl. d'obj.] Tout en redescendant les chemins qui ramenaient, un peu trop à pic à mon gré, vers Balbec (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p. 915). b) ART MILIT., vx. Faire revenir aux bases de départ, repousser. La cavalerie chargea, mais elle fut vivement ramenée (Ac.). 3. Fam. Faire venir avec soi, à l'endroit d'où l'on était parti seul. Ramener une jeune fille au pair d'Angleterre; ramener un chat de la campagne. 4. Empl. pronom., pop. Arriver, revenir. Synon. pop. s'amener.Se ramener à toute allure. Capron s'est ramené dare-dare... Il a pu seulement constater... Il a levé les deux bras au ciel... (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 365).Il se peut que l'oncle se ramène d'un jour à l'autre et fasse un scandale (Beauvoir,Invitée, 1943, p. 48). B. − [Le compl. désigne une chose] 1. JEUX (cartes, dés). Amener de nouveau. Il avait amené un roi, il en ramena un quand ce fut à lui de donner: il vient d'amener un sept, s'il le ramène, il a gagné (Littré, Ac.). 2. Rapporter d'un lieu (vers un autre). Jules Guichaoua (...) partait pour la pêche et, le soir, il ramenait au presbytère un gros merlan (Queffélec,Recteur, 1944, p. 139).C'était probablement une femme qui ramenait du ravitaillement de la campagne (Triolet,Prem. accroc, 1945, p. 37).Il ramena un lit de camp de l'appentis (Camus,Exil et Roy., 1957, p. 1616). ♦ Ramener qqc. à qqn.Rapporter (de quelque part) ce qui a été emprunté ou oublié. Est-ce que je te vois vendredi? Si oui, ramène-moi mon bouquin et mes aiguilles (Fallet,Banl. Sud-Est, 1947, p. 25). ♦ Empl. pronom. réfl. indir. Se ramener qqc. (de quelque part).Il me montre alors sur la carte, d'où qu'il vient lui... du bout du monde (...) C'était le mandarin en vacances. Il voulait se ramener [de France] un bijou, seulement il voulait le faire ciseler (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 205). Rem. Ce sens couramment utilisé dans la lang. parlée ou écrite est impropre selon certains dict. et certains puristes. On ne ramène pas une chose, on la rapporte. − En partic. Tirer à soi. Elle ouvrit une troisième grille; et, à deux mains, elle ramena une carpe qui tapait de la queue en râlant (Zola,Ventre Paris, 1873, p. 719).Quand on s'imagine qu'il ne reste plus rien [dans la carriole], le conducteur se penche, cherche dans les coins et ramène encore trois cochons, une pile de couvertures et une jarre pansue (T'Serstevens,Itinér. esp., 1933, p. 188). 3. [Le compl. désigne un moyen de locomotion] Conduire à l'endroit où il se trouvait initialement. Je vais ramener la barque. La réverbération de l'eau vous donnerait mal à la tête (Duhamel,Nuit St-Jean, 1935, p. 176). C. − Au fig. Faire revenir (à, sur). 1. Ramener qqn à + compl. a) [Le compl. désigne un certain état physique] Ramener un noyé à la vie. L'aboiement d'un chien monta dans la nuit claire: les bergers égaraient parfois de longues semaines (...) ces bêtes que la solitude ramenait à une demi-sauvagerie (Gracq,Syrtes, 1951, p. 217). ♦ Ramener qqn à lui. Le ranimer, lui faire reprendre connaissance: 2. Il (...) lui lança à son tour un uppercut sous le menton, puis un coup de tête au plexus (...). L'Allemand gémit, recula (...). Otto et les femmes le prirent par les épaules et le poussèrent vers la cour, pour le ramener à lui.
Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 174. − Vieilli ♦ [Sans compl. second.] Ce médecin a parfaitement ramené son malade (Ac.1835, 1878). ♦ Ramener qqn de la mort, de l'article de la mort, des portes de la mort. Elle avait plus de dix fois ramené de l'article de la mort [son frère] en ne lui faisant pas d'autre remède que de le rafraîchir avec ses mains et son haleine (Sand,Pte Fad., 1849, p. 293). b) [Le compl. désigne un certain état moral] Ramener qqn au bon sens, au devoir, à la raison; ramener qqn dans le droit chemin. Cette tristesse le ramenait à la sienne propre, frappait sur son chagrin comme sur un timbre (Druon,Gdes fam., t. 1, 1948, p. 153).J'ai pensé qu'il pouvait raisonner Hector, le persuader, le ramener à la sagesse (Aymé,Cléramb., 1950, iv, 4, p. 208): 3. ... il suffit souvent d'un changement de condition pour ramener une femme à la vertu; c'est qu'elle ne revient pas de loin. On n'en pourrait dire autant de l'homme, que son imagination entraîne terriblement.
Alain,Propos, 1912, p. 130. ♦ Absol. La femme la plus corrompue est plus facile à ramener qu'un homme qui n'aurait fait même qu'un pas dans le mal (Sainte-Beuve,Volupté, t. 1, 1834, p. 185). − En partic. Ramener qqn à Dieu. Le convertir à la foi chrétienne. Je suis venue ici pour vous ramener à Dieu, je le sais maintenant. Vous voulez vous juger et vous sauver seul. Vous ne le pouvez pas. Dieu le pourra (Camus,Justes, 1950, iv, p. 376). c) [Le compl. désigne un sujet, une occupation] L'horreur des plaisirs frelatés (...) me ramène au travail (Gide,Journal, 1924, p. 785).Cet exemple même me ramène sans effort à ma thèse (Valéry,Variété[I], 1924, p. 29).Je le ramenais au sujet. J'étais décidé à ne pas le laisser se dérober (Céline,Voyage, 1932, p. 378). 2. Ramener qqc.[Le suj. désigne une pers. ou une chose] a) [Le compl. désigne un état, une situation] Synon. faire renaître, rétablir.Napoléon Ier, notre empereur (...) a ramené et conservé l'ordre public, par sa sagesse profonde et active (Catéchisme impérial, 1806ds Rec. textes hist., p. 135).Il cherchait une phrase, une caresse qui ramèneraient l'intimité entre eux (Chardonne,Épithal., 1921, p. 441).Cette concession parut suffire à ramener le calme (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 338). b) Ramener qqc. sur + compl.On a fui, comme la peste, tout sujet qui risquait de ramener la conversation sur le capitaine de Saint-Avit (Benoit,Atlant., 1919, p. 28).Il voulut ramener son attention sur le travail tout prêt (Roy,Bonheur occas., 1945, p. 33). II. − Mettre dans une certaine position. A. − [Le compl. désigne une chose] 1. [Le compl. désigne un vêtement ou une étoffe servant à couvrir] Faire revenir à sa place initiale. Elle ramena sur ses épaules les pans de la grande écharpe de velours qu'elle portait comme une fourrure (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 300).Elle (...) ramenait le drap d'un geste frileux et rapide jusqu'à son cou (Gracq,Syrtes, 1951, p. 177). 2. [Le compl. désigne une partie d'un appareil] Faire revenir à sa position de départ. Ramener la commande à arrêt; ramener le bras du lecteur. Son rôle [du levier] est donc, dans ce cas d'abord, d'interrompre le courant en ramenant le rhéostat au repos (Soulier,Gdes applic. électr., 1916, p. 136). B. − [Le compl. désigne une partie du corps] 1. Ramener (une partie d')un membre jusqu'à, sous... + compl. Lui faire prendre une certaine position, l'amener dans une certaine direction. Elle ramena doucement ses deux poings fermés jusqu'à son menton (Bernanos,Joie, 1929, p. 658).Il ramène ses jambes sous lui et s'assied sur ses talons, à la turque (Sartre,Mort ds âme, 1949, p. 256). 2. Ramener ses cheveux. Les rabattre vers les tempes et le front de manière à cacher un début de calvitie. Il ramenait une grosse mèche de cheveux plats, d'une tempe à l'autre, pour abriter sa précoce calvitie; car, malgré sa liberté d'allures, il était soucieux du décorum (Gide,Si le grain, 1924, p. 537). − Fam., absol. − D'ailleurs, j'ai été trépané. − Comment, mais ça ne se voit pas! − Mais si, c'est pour ça que je « ramène » un peu (La Varende,Indulg. plén., 1951, p. 165). 3. Ramener ses yeux vers, sur + compl. Les amener à nouveau vers le point d'où ils s'étaient écartés. M'ayant rendu mon salut, il ramena ses yeux gris sur la ruche, et reprit son travail (Bosco,Mas Théot., 1945, p. 88). ♦ Ramener son regard vers, sur + compl. Gustave ne manquait pas de ramener de moment en moment son regard sur Camille (Drieu La Roch.,Rêv. bourg., 1937, p. 245). C. − ÉQUIT. Ramener un cheval. L'obliger, sous l'action du dressage, à maintenir l'encolure fléchie près de la nuque et la tête sensiblement verticale. On a mis une martingale à ce cheval pour le ramener (Ac.1835, 1878). − Empl. pronom. Ce cheval se ramène bien (Ac.1835, 1878). Rem. On emploie plus couramment de nos jours le subst. (v. infra rem.). III. − Au fig. A. − Ramener à + compl. 1. Ramener tout à. Faire tout converger vers, subordonner tout à. Ignace ramène tout à l'effort (Bremond,Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 467).Je ramenais tout à l'amour (A. France,Vie fleur, 1922, p. 432). ♦ Ramener tout à soi. Faire tout converger vers soi, faire preuve d'égocentrisme. Edmond qui ramenait tout à lui-même devant ce drame intérieur d'une famille alsacienne était bien prêt de se ranger du côté du fils (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 214). 2. Faire converger (plusieurs notions) vers un point de simplification et d'unification. Synon. réduire à.Comprendre, c'est contempler, c'est-à-dire ramener à l'unité ce qui est épars et successif (Amiel,Journal, 1866, p. 217).L'apparente diversité des animaux peut être ramenée à un nombre restreint de modèles (Huyghe,Dialog. avec visible, 1955, p. 124). 3. Empl. pronom. Se réduire. Tout le comportement humain se ramène-t-il, en fin de compte, à des réflexes conditionnés? (J. Rostand,La Vie et ses probl., 1939, p. 92).V. rame2ex. de Albitreccia. B. − Pop. Ramener sa fraise, sa gueule, sa pastille, sa poire ou, p. ell., la ramener. Intervenir en protestant; faire l'important. Synon. pop., fam. râler, rouspéter.Y aura chacun sa part, les gars, et pas d'rouspétance, ou l'premier qui la ramènerait, je l'brûle (Carco,Jésus-la-Caille, 1914, p. 196).Qu'est-ce que t'as à ramener ta fraise, t'es jamais content! (Dussort,Preuves exist., 1927, dép. par Esnault, 1938, p. 82). − Absol., vieilli. Fallait diviser pour résoudre!... C'était l'essentiel!... Tous les emmerdeurs en deux classes!... D'un grand côté... Tous ceux qui ramenaient pour la forme! (...) d'autre part ceux qui fumaient énormément, ceux qui sortaient pas du pétard... Ceux-là c'était du péril! (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 506). REM. Ramener, subst. masc.,équit. Attitude du cheval qui consiste, sous l'action du dressage, à maintenir l'encolure fléchie près de la nuque et la tête sensiblement verticale. Le ramener s'obtient dans la décontraction et à partir de la descente d'encolure (...). Le ramener contrarie la nature du cheval. Il est donc normal qu'il s'y oppose (TondraCheval1979). Prononc. et Orth.: [ʀamne], (il) ramène [-mεn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. V. mener. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1remoit. xiies. « faire revenir quelqu'un à son état précédent » (Psautier Cambridge, 67, 7 ds T.-L.); b) ca 1175 « favoriser le retour à un état moral antérieur » (Chronique des Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 22542); 2. ca 1155 « faire revenir à l'endroit d'où l'on était parti » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 4461); 1596 « amener de nouveau à un endroit donné » (Hulsius); 3. 1680 terme de manège (Rich.); 1904 subst. « opération de dressage » (Nouv. Lar. ill.); 4. 1690 « amener avec soi quelqu'un ou quelque chose à un endroit d'où l'on était parti seul » (Fur.); 5. xives. « réduire, simplifier » (Decretales, ms. Boulogne-sur-Mer, 123, f o1a ds Gdf. Compl.); 6. 1844 « faire revenir à sa place une chose qui s'en était écartée » (Sainte-Beuve, Portr. femmes, p. 429); 7. 1876 « amener ses cheveux sur le devant de la tête pour cacher sa calvitie » (V. Cherbuliez, Rev. des deux mondes, 15 janv., p. 269 ds Littré Suppl. 1877); 8. 1908 la ramener (sa gueule), ramener sa fraise, sa pastille, sa poire « rouspéter, protester » (ds Esn.). B. 1. 1611 verbe pronom. équit. (Cotgr.); 2. a) 1640 se ramener en soi « se replier sur soi-même en parlant de l'esprit » (Corneille, Cinna, 369); b) 1740-55 « revenir à un sujet, reprendre le fil d'un discours » (St Simon, 323, 23 ds Littré); 3. 1869 « être réduit à, simplifié » (Littré); 4. 1916 « venir » (Carco, Innoc., p. 156). Formé de l'élém. r(e)-* et amener*. Fréq. abs littér.: 7 049. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 338, b) 8 445; xxes.: a) 9 647, b) 11 681. DÉR. 1. Ramenable, adj.Que l'on peut ramener, faire revenir à de meilleurs sentiments. Au point où il en est, Eudolfe (...) est difficilement ramenable à l'honnêteté (Gide,Faux-monn., 1925, p. 1225).− [ʀamnabl̥]. − 1resattest. fin xives. « qui a rapport à quelque chose » (Roques t. 1, p. 349), 1842 « susceptible d'être ramené » (Ac. Compl.), 1869 « que l'on peut espérer corriger » (Littré); de ramener, suff. -able*. 2. Ramenard, -arde, subst. et adj.,pop. a) (Celui, celle) qui la ramène, qui intervient en protestant. (Dict. xxes.). Synon. râleur.b) Prétentieux. Les Anglais sont furax (...). Dans la presse, ils s'interrogent, goguenards: et pourquoi pas rebaptiser Trafalgar Square square Tricolore, pendant qu'on y est? Non, mais c'est vrai. Je suis d'accord avec eux, pour une fois (...). Et il n'y a pas que nos victoires sur ces bêcheurs, sur ces ramenards d'Anglais (Le Monde, 29 sept. 1984, p. 24).− [ʀamna:ʀ], fém. [-aʀd]. − 1reattest. 1977 (J. Lacane, in Le Canard enchaîné, 27 juill., p. 6 ds Cellard-Rey 1980); de ramener, suff. -ard*. 3. Rameneur, -euse, subst.a) Rare, littér. Celui, celle qui ramène quelqu'un, qui le fait revenir à l'endroit qu'il avait temporairement quitté. À la fin de ces réunions toutes masculines, un rien d'élément féminin: les femmes venant chercher les maris; et aujourd'hui, les rameneuses d'époux sont MmeDaudet, de Bonnières, Charpentier (Goncourt,Journal, 1885, p. 505).b) Subst. masc.
α) Pop. Homme presque chauve qui rabat ses cheveux vers les tempes et le front de manière à cacher une calvitie précoce. L'avez-vous seulement regardé, Chavarot? Il ramène... c'est un rameneur!... c'est un genou qui n'ose pas porter perruque, ou, si vous l'aimez mieux, un commerçant dégarni qui emprunte à son arrière-boutique quelques rossignols oubliés pour en parer sa devanture (Labiche,Ptes mains, 1859, III, 6, p. 92).
β) Arg. ,,Individu d'aspect et de mise respectables, chargé de racoler des dupes pour un tripot`` (France 1907). Un personnel de rameneurs qui, membres réguliers du cercle, gentlemen en apparence, ont pour mission de racoler ceux qui, bien nourris à la table d'hôte, seront, une heure après, dévorés à celle du baccara (H. Malot,ibid.).c) Subst. fém., arg. ,,Prostituée qui racole sur la voie publique, qui ramène les clients chez elle`` (France 1907). La Garenne [table d'hôte-tripot] qui doit son nom au grand sacrifice de lapins que font chaque soir les rameneuses pour y attirer leurs amis (Hogier-Grison,Monde où l'on triche, 1resérie,1886,p. 167).− [ʀamnœ:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1resattest. a) ca 1350 « qui ramène » (Gilles Li Muisis, Poésies, I, 247 ds T.-L.), b) 1859 « celui qui, pour cacher sa calvitie, ramène ses cheveux sur le devant » (Labiche, loc. cit.), c) 1902 « fanfaron d'audace » (d'apr. Chautard Vie étrange Argot, p. 447), 1918 « homme toujours mécontent » (ds Esnault, Notes compl. Poilu); de ramener, suff. -eur2*. BBG. − Klein Vie paris. 1976, pp. 59-60 (s.v. rameneur). |