| * Dans l'article "RACE,, subst. fém." RACE, subst. fém. I. A. − 1. Vieilli, littér. [En parlant le plus souvent d'une grande famille] Ensemble des personnes appartenant à une même lignée, à une même famille. Synon. ascendance, descendance.La race des Atrides, vieille race. Que Bonaparte et sa race doivent tomber, c'est ce qui me paraît infaillible; mais quelle sera l'époque de cette chute (J. de Maistre, Corresp., 1808, p. 104).Aujourd'hui cette race, égale aux Rohan sans avoir daigné se faire princière (...) cette famille, pure de tout alliage, possède (...) sa maison de Guérande et son petit castel du Guaisnic (Balzac, Béatrix, 1839, p. 10): 1. La première pensée du biographe, qui veut avancer dans la connaissance d'un homme, est de chercher d'abord du côté de ses ascendants. L'individu le plus singulier n'est que le moment d'une race. Il faudrait pouvoir remonter le cours de ce fleuve (...) pour capter le secret de toutes les contradictions, de tous les remous d'un seul être.
Mauriac, Vie Racine, 1928, p. 8. − En partic. Chacune des différentes lignées des rois de France. Le pouvoir (...) électif dans les deux premières races des rois de France, ne devint fixe et héréditaire que sous la troisième (Bonald, Essai analyt., 1800, p. 174).Commença, en la personne de Hugues Capet, la troisième race de nos rois (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 93). − P. ext. Race humaine. Espèce humaine, l'humanité. C'est surtout dans la race humaine que l'infini de la variété se manifeste d'une manière effrayante (Baudel., Salon, 1846, p. 148).Tout enfant de la race humaine (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 199). − P. méton. Ensemble des descendants d'une même personne. Synon. descendance, lignée, postérité.J'allais souvent voir l'aîné de ma race dans l'institution où je l'avais placé (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 414).Une race naîtrait de moi! Comment le croire? Comment se pourrait-il que j'eusse des enfants? (Hugo, Légende, t. 1, 1859, p. 85).Abraham put voir (...) la race née de son fils Isaac se multiplier à l'infini comme les étoiles du ciel (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 169). ♦ Race(s) future(s). Génération(s) future(s). La pierre de ma tombe à la race future Dira qu'un seul hymen délia ma ceinture (Chénier, Bucoliques, 1794, p. 278).Je n'ai pas dédié « Mes enfances » à la postérité, ni supposé un moment que la race future pût s'intéresser à ces bagatelles (A. France, Vie fleur, 1922, p. 560). 2. Origine noble; p. méton., élégance, distinction naturelle. a) De race.M. de Talleyrand avait eu beau se mêler à la Révolution, il était resté, lui, un homme de race, gardant au fond beaucoup des idées ou des instincts aristocratiques (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 12, 1869, p. 118).Vous êtes de très vieille race; pourquoi diable avez-vous laissé tomber la particule, Jacquemin? (Bazin, Blé, 1907, p. 132).M. de Charlus, se rappelant qu'il était de race plus pure que la maison de France (Proust, Sodome, 1922, p. 1067). ♦ Noble, noblesse de race. Noble, noblesse par l'ascendance. Il n'y a pas en France une seule famille noble, mais je dis noble de race et d'antique origine, qui ne doive sa fortune aux femmes (Courier, Pamphlets pol., Procès, 1821, p. 120).Je le vois encore (...) sérieux, grave, un peu triste, car il était presque seul de son espèce. Cette petite noblesse de race avait disparu en grande partie (Renan, Souv. enf., 1883, p. 27). ♦ Fin de race. Empl. subst. V. fin1A 2.Empl. adj., au fig. Décadent. Lado. 42 piges. Austro-Hongrois (...) un peu fin de race. Toujours bronzé (...), pompes Weston, socquettes blanches, pull cachemire et yeux en amandes (Ph. Adler, C'est peut-être ça l'amour, Paris, J'ai lu, 1987 [1986], p. 17). b) P. méton. Comportement attendu d'un(e) aristocrate; en partic., élégance, distinction, assurance naturelle dans l'affirmation d'une personnalité marquée. Avoir de la race; homme, femme de race. Je la trouve jolie, fine, et infiniment distinguée (...) elle a surtout de la race (Gyp, Pas jalouse, 1893, p. 96).Ce que j'admire toujours en lui [Guitry], c'est sa race; sa qualité fine d'homme supérieur (Renard, Journal, 1919, p. 1054): 2. Il avait ce don que je prise fort chez les gens de race, de parler sur le même ton, des mêmes choses, et avec le même sentiment, au dernier des roturiers et au plus titré des aristocrates.
Jammes, Mém., 1922, p. 135. − [En parlant d'un créateur ou d'une expr. artist.] De grande qualité. Le style est si beau, quand il s'élève, un style de race, comme en ont seuls les nobles, qui se mêlent d'écrire (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1905, p. 152).Ces écrivains de race, qui ont toujours eu le goût si sûr (...) n'hésitent pas, quand ils parlent de politique, à employer ce vocabulaire à formules creuses des politiciens (Martin du G., Souv. autobiogr., 1944-45, p. cxxviii). B. − P. anal. Race de + subst. 1. Ensemble de personnes ayant entre elles des caractères communs importants. Synon. espèce.Être d'une autre race que qqn. De là est née la race meurtrière et carnivore des Géants (Ménard, Rêv païen, 1876, p. 121).La race méprisante des grands seigneurs de la révolution (Camus, Homme rév., 1951, p. 205). 2. Catégorie de personnes ayant en commun certaines particularités sur lesquelles on attire l'attention. Race des seigneurs. Ceux-là, c'est la race des obstinés rêveurs pour qui l'art est demeuré une foi et non un métier (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 6).Cette nostalgie morne qui asservit un grand nombre d'entre nous à leur passé le plus trouble et qui crée une horrible race de vieux adolescents inconsolables (Mauriac, Vie Racine, 1928, p. 241).S'il y a une race suspecte, c'est celle des taverniers et des hôteliers (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 76). − Sale race. [Peut fonctionner comme injure] Sale engeance. La sale race de l'ouvrier parisien, qui ne veut rien entendre, rien comprendre! (Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 1906, p. 263). − P. anal., rare. Catégorie de choses ayant certaines particularités en commun. La nouvelle race des récepteurs couleur Modulaires 51 cm (...) vous permet de profiter de la cou-leur pour un moindre coût d'achat (Le Point, 11 oct. 1976, p. 160). − [P. allus. à l'expr. empl. dans l'Écriture pour désigner les Pharisiens] Race de vipères. Mauvaises gens. « Qui de vous (...) Du maître ou de l'esclave est le plus odieux? Oh! fuyons, mon amour! ces races de vipères! Emportons nos enfants aux forêts de nos pères! (...) » (Lamart., Chute, 1838, p. 1063). II. − BIOL. Subdivision de l'espèce fondée sur des caractères physiques héréditaires, représentée par une population. Races actuelles, fossiles; amélioration, croisement, sélection de races. Il y a tant de races d'animaux et de végétaux qui nous sont encore inconnues (Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 31): 3. La race, c'est l'animalité. L'homme a fait des races animales, par un choix, par un massacre, par un parfait mépris des préférences (...). Nul homme n'a de race que l'adoration même de sa race, c'est-à-dire de son propre animal. Quand on dit que la race parle, on veut dire que l'inférieur parle, et que la force est considérée comme première valeur.
Alain, Propos, 1933, p. 1152. A. − ANTHROPOLOGIE 1. Groupement naturel d'êtres humains, actuels ou fossiles, qui présentent un ensemble de caractères physiques communs héréditaires, indépendamment de leurs langues et nationalités. Race blanche, jaune, noire; race pure, métissée; races primitives, vivantes; croisement entre races; caractères, classification, concept, définition, différenciation, histoire, mélange, notion de(s) race(s). Les individus de la race caucasique (Cuvier, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 17).On possède de très nombreux crânes et squelettes humains de l'époque de la pierre polie (...). Suivant les pays, nous voyons des races à tête ronde, des races à tête allongée, des races de grande stature, des races de petite taille, etc. (Boule, Conf. géol., 1907, p. 211): 4. En Europe, la doctrine de l'inégalité des races prit un regain d'actualité au XIXesiècle avec le livre du Comte Joseph de Gobineau, Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-54). Procédant par affirmations, sans souci d'apporter aucune preuve, Gobineau soutint la supériorité de la race blanche et, à l'intérieur de celle-ci, d'une famille privilégiée, les arians (nous disons maintenant aryens), possédant originellement le monopole de la beauté, de l'intelligence et de la force.
Hist. sc., 1957, p. 1404. ♦ PRÉHIST. Race de Chancelade, de Cro-Magnon, de Grimaldi, de Néandertal. Homme de Chancelade, Cro-Magnon, Grimaldi, Néandertal. La race de Chancelade est une race à part, différente de la race de Cro-Magnon (S. Blanc, Init. préhist., 1932, p. 19). ♦ Race primaire ou grand-race. Un des quatre grands groupes qui forment l'humanité actuelle: grand-race leucoderme ou race (primaire) blanche; grand-race mélanoderme ou race (primaire) noire; grand-race xanthoderme ou race (primaire) jaune; grand-race australoïde ou race (primaire) primitive. V. infra ex. de Ethnol. gén. ♦ Race secondaire ou race de second-ordre. Division à l'intérieur de chacune des races primaires, constituée par des groupes ayant des caractères physiques héréditaires spécifiques non communs à l'ensemble de la grand-race. Toutes les races n'ont pas la même valeur. Les anthropologistes sont d'accord pour établir entre elles une hiérarchie et distinguer au moins deux catégories: les races primaires ou grand-races et les races secondaires ou races de deuxième ordre (Ethnol. gén., 1968, p. 679 [Encyclop. de la Pléiade]). 2. Ensemble de personnes qui présentent des caractères communs dus à l'histoire, à une communauté, actuelle ou passée, de langue, de civilisation sans référence biologique dûment fondée. Synon. ethnie, peuple.Race aryenne, celtique, élue, ennemie, étrangère, française, germanique. À cette époque les conquérans de l'empire étaient presque tous de la même race, tous germains, sauf quelques tribus slaves (Guizot, Hist. civilis., leçon 2, 1828, p. 32).L'Allemagne allait, d'ailleurs, développer tout un système raciste. Elle établirait une hiérarchie des races dans laquelle, à la suite de quelques races de seigneurs, il y aurait des collectivités satellites (Marin, Ét. ethn., 1954, p. 30): 5. La race juive est tellement avilie qu'il est impossible de se représenter un noble juif. Comment se figurer Abraham, autrement que sous les traits d'un chrétien?
Bloy, Journal, 1894, p. 137. − P. ext. Population autochtone d'une région, d'une ville. Avec la ténacité caractéristique de nos vieilles races de montagnes, une population s'implanta jusque dans les intimes replis du massif (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 194). B. − ZOOLOGIE 1. Division de l'espèce, représentée par une population, à caractères constants, spécifiques, originaux et héréditaires. Race bovine, canine, chevaline, porcine; amélioration des races. Que de races très-différentes parmi nos poules et nos pigeons domestiques (Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 227).Mes recherches sur le gigantisme chez les pédiculés. Je cherche à obtenir une race de poux géants (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 97).La diversité des races: cela se traduit sans doute par des signes extérieurs (...) mais surtout par des aptitudes productives nettement définies: races laitières et races de boucherie pour les bovins (...) races de trait et races de course pour les chevaux (Wolkowitsch, Élev., 1966, p. 76). ♦ De (pure) race, de race pure. Dont les ascendants sont de même race. Chien de race. Des chevaux de race pure, aux formes élégantes et nobles, aux jambes fines (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 222).On achetait des pigeons de race (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 35). ♦ Bon chien chasse de race. V. chien1II B 4 b. 2. P. ext. Synon. de espèce.Mon discours sur l'amélioration de la race chevaline (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p. 245).Dans la race canine si vantée, la femelle seule a l'amour de la progéniture (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 17). C. − BOT. Ensemble de plantes qui, appartenant à une même espèce possèdent un caractère particulier héréditaire. Synon. variété.En changeant de localité, des races de plantes s'éteignent (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 270).Certaines races d'arbres ou de plantes (...) ne peuvent donner des fruits quand leurs fleurs sont fécondées avec leur propre pollen (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét., 1936, p. 79). REM. 1. Raceur, -euse, subst.Animal présentant des caractères raciaux marqués et sélectionné pour la reproduction. Le prix de revient d'un bon « raceur » de lait (Wolkowitsch, Élev., 1966, p. 83). 2. Racique, adj.Synon. rare de racial.La grâce du Christ (...) peut maintenir et sauver tout ce qu'il y a de trésors spirituels dans la culture chinoise, sans léser son individualité nationale et racique (Maritain, Primauté spirit., 1927, p. 247). 3. Sous-race, subst. fém.,anthropol. physique. Variété identifiable à l'intérieur d'une communauté. Une analyse détaillée permet souvent de séparer des groupes de troisième ordre qui sont les types locaux dits encore sous-races s'ils occupent un territoire suffisamment étendu (Ethnol. gén., 1968 [Encyclop. de la Pléiade]). Prononc. et Orth.: [ʀas]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1480 rasse « ensemble des ascendants et des descendants d'une même famille, d'un même peuple » (Myst. Viel Test., éd. J. de Rothschild, t. 1, p. 162, 4270); id. race (ibid., t. 4, p. 311, 34208: Destruyt sera, luy et sa race); 2. 1549 « rejeton, postérité » (J. du Bellay, Vers liriques, IX, A Boviv, 70 ds
Œuvres, éd. H. Chamard, t. 3, p. 123: Ou me guidez vous, Pucelles [les Muses], Race du Pere des Dieux?); 3. 1552 « durée d'une génération » (Id.,
Œuvres de l'in-vention de l'auteur, VII, 147, ibid., t. 4, p. 163); 4. 1558 « origine, extrac-tion » (Id., Les Regrets, LXIV, 11, éd. E. Droz, p. 76: Et combien voyons nous aujourd'huy de bastards [...] Exceller ceulx qui sont de race legitime?); 1559 (J. Grévin, La Trésorière, II, 4, éd. L. Pinvert, p. 80: Autant peut le lay que le prestre, [...] Le pauvre, comme un de grand'race); 1579 abs. « origine noble » (P. Larivey, La Vefve, I, 2, éd. Viollet le Duc, Anc. théâtre fr., t. 5, p. 112: Que me servent les biens, la jeunesse, la race et les amis, sans Emée?); 5. 1564 « catégorie, classe de gens de même profession, de même caractère, etc. » (Indice de la Bible, f o282); 6. 1636 désigne une lignée de rois de France (Monet: Race de Pepin). B. 1. Ca 1500 « subdivision d'une espèce, à caractères héréditaires, représentée par un certain nombre d'individus » (Philippe de Commynes, Mém., éd. J. Calmette, t. 3, p. 80: races des chevaulx); 2. 1684 « population humaine qui se distingue d'autres populations par la fréquence relative de certains traits héréditaires »; ([Fr. Bernier], Nouvelle Division de la terre, par les différentes Espèces ou Races d'hommes qui l'habitent, in Journal des Sçavans, 24 avr., pp. 85-89); 1733 (Abbé J.-B. Dubos, Réflexions crit. sur la poés. et la peint., t. 2, p. 311: race de Pigmées; 1749 (Buffon, Hist. nat., t. 3, p. 379: la race Lappone et la race Tartare)). Empr. à l'ital.razza, att. dep. ca 1300 sous la forme razzo (destrier di grande razzo, poème intitulé Intelligenza d'apr. Prati), puis razza « famille, espèce d'animaux » (dep. xives., Commentaires sur Dante ds Tomm.-Bell.), d'orig. controversée. Pour FEW (t. 10, pp. 111b-112a et 115-116), qui reprend une hyp. déjà proposée par Canello, L. Spitzer (ds Z. rom. Philol. t. 53, pp. 300-301) et Prati, razzo (devenu razza par changement de genre) est issu du nomin. lat. ratio « calcul, compte; système, procédé » et en lat. chrét. « idée, conception (d'une chose) » (chez St Augustin et St Thomas d'Aquin), d'où « modèle d'une chose, d'un être vivant; race »; cette hyp. est confirmée par le fait que l'ital. ragione, issu de l'acc. rationem, a eu le sens de « qualité, espèce, race » du xiiieau xviies. (v. Tomm.-Bell.). Pour G. Merk (ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 7, 1, pp. 177-188), qui reprend en la complétant une hyp. déjà formulée par C. Salvioni (ds Romania t. 31, p. 287) et REW3n o3732, l'ital. razza est issu avec aphérèse (phénomène fréq. en ital.) du lat. generatio « génération, reproduction », naraccia « race », att. au xvies. dans le dial. de Belluno en Vénétie, pouvant représenter une forme intermédiaire (v. Salvioni, loc. cit.); à l'appui de cette hyp., G. Merk montre que les sens de l'a. ital. et de l'a. prov. rassa correspondent beaucoup plus à ceux du lat. biblique generatio « famille, descendance; engeance; espèce, race » qu'à ceux de ratio dont le sens le plus proche n'est que « caractéristique de ce qui appartient à la famille » (v. aussi E. Lerch ds Rom. Jahrb. t. 3, 1950, pp. 198-205); il cite également l'a. fr. generace qui, issu de l'acc. generationem, a eu le sens de « famille, race » (2emoit. xiiies., Blancandin ds T.-L.) et de « bande de gens au service de quelqu'un » (fin xiies., Brut de Munich, ibid.), ce 2esens étant à rapprocher de l'a. prov. rassa « bande d'individus qui complotent » (fin xiies., Guiraut de Bornelh) qui s'explique mal à partir de l'étymon. ratio. Pour G. Merk, l'ital. razza, l'a. prov. rassa et l'a. fr. generace seraient en fait issus d'une contamination sém. et phonét. de generatio (éventuellement sous une forme avec métathèse *gerenatio) avec ratio, aidée par la synon. partielle de natio (nation*); il s'agirait de mots pop. (mais influencés par la prononc. du lat. carol.) et la forme ne viendrait pas du nomin. lat. mais d'une substitution de -atia à -ationem. Pour d'autres hyp. et leurs critiques, v. FEW t. 10, p. 115a. Fréq. abs. littér.: 6 549. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8 337, b) 10 804; xxes.: a) 12 616, b) 7 359. Bbg. Ans (A.-M. d'). Le Sens de la « race ». Cah. Inst. Ling. Louvain. 1984, t. 9, n o314, pp. 45-56. − Blanckaert (Cl.) Réflexions sur la détermination de l'espèce en anthropol. 18e-19es. Doc. Hist. Vocab. sc. 1983, n o4, pp. 65-66. − Dub. Dér. 1962, p. 42 (s.v. raceur). − Fossat (J.-L.). Le Mot race vu par les lexicologues aux journées de la Soc. d'ethnozootechnie. Ethnozootechnie. 1982, n o29, pp. 15-23. − Hope 1971, p. 49, 149. − Jacquard (A.). Le Bilan. Différences. 1983, n o22, pp. 35-36. − Jud. (J.). Vox rom. 1942, n o6, p. 373, 374. − Leroy (G.). Les Idées pol. et soc. de Ch. Péguy. Thèse. Paris, 1977. − Quem. DDL t. 6; 18 (s.v. racique), 22 (id.), 28 (s.v. race à part). − Rabotin (M.). Le Vocab. pol. et socio-ethnique à Montréal de 1829 à 1842. Paris-Bruxelles, 1975, p. 36. − Spitzer (L.). Race. In: Essays in historical semantics. New York, 1948, pp. 147-176; Ratio > race. Amer. J. Philol. 1941, t. 62, pp. 129-143. − Wartburg (W. von). Glanures étymol. R. Ling. rom. 1960, t. 24, pp. 286-287. |