| RÉVISION, REVISION, subst. fém. A. − 1. Action de vérifier des énonciations afin de les rectifier; action d'amender des règles afin de les adapter aux circonstances; résultat de ces actions. Revision du code, d'un traité; révision d'un compte, des listes électorales. Je reviens (...) à l'activité législative du gouvernement consulaire, à son prodigieux travail de révision, de refonte générale des lois (Guizot,Hist. civilis., leçon 14, 1828, p. 27).Les listes électorales sont soumises à des revisions périodiques (Vedel,Dr. constit., 1949, p. 345). − DR. CONSTIT. Révision de la Constitution, révision constitutionnelle. Procédure de réforme de la Constitution qui peut s'effectuer de manière simplifiée par loi ordinaire, pour une constitution souple, ou de manière stricte et solennelle, pour une constitution rigide (d'apr. Barr. 1974). En août dernier l'Assemblée vota la révision de la Constitution à une immense majorité. Pourquoi désirait-on cette révision? Simplement pour rendre légale la réélection de Louis-Napoléon (Tocqueville,Corresp.[avec Reeve], 1851, p. 120).Trois revisions de la Constitution furent faites (...). La revision de 1884, de beaucoup la plus importante, décida qu'aucune proposition tendant à modifier la forme républicaine de gouvernement ne pouvait être déposée (Lidderdale,Parlement fr., 1954, p. 35). 2. PROCÉDURE. ,,S'appliquant à un acte juridictionnel (Cour d'Assises, Conseil d'État, Cour des Comptes), acte par lequel une juridiction supérieure examine et éventuellement met à néant, une décision définitive d'une juridiction inférieure attaquée comme ayant été rendue sur pièces fausses ou reconnues depuis incomplètes`` (Cap. 1936). Une loi qui dormait dans les cartons et facilite la révision des procès criminels est mise tout d'un coup à l'ordre du jour (Barrès,Cahiers, t. 7, 1908, p. 104). ♦ Conseil de révision, Tribunal de révision. ,,Ancienne juridiction d'appel des Conseils de guerre ou des Tribunaux maritimes`` (Ac. 1835, 1878). 3. Action de reconsidérer sa position, son opinion, son point de vue sur quelqu'un, sur quelque chose et de les modifier en fonction des circonstances, de l'expérience, de l'évolution de la science ou des idées. La conception de la parasyphilis mérite une révision complète (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p. 123).Des faits qui appellent révision des canons, des critères et des dogmes (Univers écon. et soc., 1960, p. 32-8). B. − 1. Action de contrôler l'état, le fonctionnement, la cohérence de quelque chose. Synon. vérification.Révision d'un moteur. Séance au Conservatoire. Révision de ma garde-robe. Visite à Lancy (Amiel,Journal, 1866, p. 303).Moi, dit la grosse voiture noire (...) Je suis ici par hasard, pour une révision. Nous avons notre garage à nous, et je couche à la maison (Duhamel,Suzanne, 1941, p. 219). − IMPR. ,,Contrôle sur une dernière épreuve (épreuve de révision) des corrections d'un bon à tirer`` (Comte-Pern. 1974). On a déjà tiré les épreuves destinées à la correction et à la révision (Civilis. écr., 1939, p. 40-16). 2. Examen des jeunes gens du contingent afin de décider leur incorporation. Je demandai (...) l'envoi de la classe 1917 dans les centres d'instruction du front pour y remplacer les éléments de la classe 1916, et la révision de la classe 1918 (Joffre,Mém., t. 2, 1931, p. 243): Hier, j'ai passé mon jour (...) à voir passer à la révision de grands gaillards mal dégrossis à la face rouge et au corps pâle, où les plis des vêtements, et les bandes des suspensoirs restent marqués.
Gide,Corresp.[avec Valéry], 1896, p. 266. ♦ Conseil de révision. V. conseil II B 2 c. C. − Action d'apprendre de nouveau, de revoir un programme d'études, des textes ou des leçons déjà étudiés afin de se les remettre en mémoire, d'en avoir une vue d'ensemble, d'en préciser certains points obscurs. Elle m'écrivit qu'elle n'avait pas le courage de faire ses révisions de physique et que cependant l'idée de rater la prochaine composition la navrait (Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p. 118).L'apprenti artisanal étant beaucoup plus occupé que ses camarades des écoles, il est indispensable de lui ménager la possibilité de revisions dont le rythme et la détermination précise sont laissés à l'appréciation des Chambres (Robert,Artis., 1966, p. 172). Prononc. et Orth.: [ʀevizjɔ
̃], [ʀ
ə-]. Ac. 1694, 1718: re-; 1740-1835: ré-; dep. 1878: re-; Littré: ré-; Rob.: ré- (re-, vx); Lar. Lang. fr.: ré- ou re-. V. réviser. Étymol. et Hist. 1. 1298 « examen, inspection » (D. Grenier, 311, pièce 68, B.N. ds Gdf. Compl.); 2. a) 1549 « action par laquelle on examine de nouveau en vue de modifier s'il y a lieu » revision de procès (Est.); b) fin xviiies. « action de soumettre à un tribunal supérieur une affaire déjà traitée par une juridiction inférieure » (Fontenelle, Leibnitz ds Littré); 3. a) 1659, 21 déc. « action de revoir et retoucher un ouvrage » (J. Chapelain, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 2, p. 71); b) 1797 impr. revision des épreuves (Voy. La Pérouse, t. 1, p. XV); 4. 1835, sept. conseil de révision « conseil chargé d'examiner les conscrits » (Michelet, Journal, p. 205) d'où 1856 la révision (Tocqueville, Anc. Rég. et Révol., p. 216); 5. 1907, juin « action de repasser un programme d'étude » (Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], p. 127). Empr. au lat. tardifrevisio « révision », dér. de revisere (v. reviser). Fréq. abs. littér.: 493. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 194, b) 388; xxes.: a) 1 802, b) 638. DÉR. Révisionnel, -elle, adj.Qui est relatif à une révision et en particulier à la révision de la constitution. (Dict. xxes.). − [ʀevizjɔnεl]. − 1reattest. 1875, 23 oct. (Le Bien Public, 1repage, 4ecol. ds Littré Suppl. 1877); de revision, suff. -el, v. -al. BBG. − Gramas (G.). Qu'est-ce que l'audit? Meta. 1975, t. 20, n o2, p. 157. − Quem. DDL t. 11 (s.v. révision des décrets constitutionnels). |