| RÉPRIMANDER, verbe trans. A. − Faire des reproches à quelqu'un, l'admonester. Synon. (fam.) attraper, blâmer, (pop.) engueuler, gourmander, gronder, houspiller. − Réprimander qqn.Réprimander un élève, un employé; réprimander doucement, vertement qqn. Sans cesse il rappelait quelqu'un à l'ordre; et, ne sachant s'il avait affaire à un bon élève ou à un paresseux, il réprimandait des élèves qu'on n'avait pas l'habitude d'entendre traiter comme des cancres (Larbaud, F. Marquez, 1911, p. 65). − Réprimander qqn pour qqc., pour + inf.Réprimander qqn pour sa faiblesse, son indiscipline. Il y a eu déjà de nos jeunes gens mandés, menacés, réprimandés pour des chansons, pour avoir ri (Courier, Pamphlets pol., Pétition pour vill., 1822, p. 140).Je vous rappellerai le deuxième chapitre de l'Apocalypse, où les Anges d'Éphèse et de Pergame sont réprimandés pour avoir mal gardé leur Église (A. France, Révoltes anges, 1914, p. 92). − Réprimander qqn sur qqc.Ces lettres auraient-elles dû m'attirer les reproches de ma mère qui me réprimandait avec ironie sur mon style? (Balzac, Lys, 1836, p. 11). − Réprimander qqc. de qqn.Réprimander la paresse de qqn. Il réprimanda spécialement les vices de ceux qui s'étaient chargés de conduire le royaume, et dit qu'il était gouverné mal et avec insouciance (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 364). − Absol. Son successeur est un ange de douceur qui s'attendrit au lieu de réprimander (Balzac, Lys, 1836, p. 199). B. − DR. Énoncer un blâme pour amender, corriger quelqu'un de sa faute. Synon. blâmer, censurer.Mais on le trouvait plus souvent dans les cabarets que sur le carreau [des halles] et (...) il fut plusieurs fois réprimandé et finalement révoqué (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 182). REM. Réprimandeur, -euse, subst. et adj.(Celui, celle) qui fait des reproches à tout propos. [Émile] ne l'avait pas vue [sa mère] depuis l'époque des vacances, qu'ils avaient passées ensemble à Paris, loin de la contrainte assidue et sèchement réprimandeuse de leur commun maître, M. Cardonnet (Sand, Péché de M. Antoine, t. 1, 1845, p. 60). Prononc. et Orth. : [ʀepʀimɑ
̃de], (il) réprimande [-mɑ
̃:d]. Ac. 1694, 1718: reprimander; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1535 reprimender (doc. ds Z. rom. Philol. t. 67, 1951, p. 39). Dér. de réprimande*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 92. |