| RÉOUVERTURE, subst. fém. A. − 1. Fait d'ouvrir de nouveau un établissement public ou privé momentanément fermé. Réouverture de l'Opéra, de la Sorbonne; réouverture d'un magasin. On m'a chargé d'aller trouver Arthur Fontaine (...) et de lui demander si l'on n'obtiendrait pas la réouverture de quelque usine et l'embauchage de jeunes garçons (Gide, Journal, 1914, p. 470).Il ne représentait même rien du tout depuis que le théâtre où il jouait un rôle, muet, de domestique avait fermé ses portes huit jours après sa réouverture (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 140). 2. Fait de s'ouvrir de nouveau. Jamais les fractures du sol ne se resoudent assez solidement, pour que leur réouverture ne soit pas plus facile que la production de fractures nouvelles (Élie de Beaumont, Stratigraphie, 1869, p. 324).P. métaph. Or le jugement sera proprement la fermeture du temps Et la totale et la définitive Réouverture de l'éternité (Péguy, Myst. Sts Innoc., 1912, p. 170). B. − 1. Action de reprendre une procédure, un dialogue, un échange. L'UIMM [Union des industries métallurgiques et minières] relève des arrêts de travail en juillet 1956 chez Renault et la réouverture de négociations, dans quelques cas, bien avant l'expiration de l'accord (Reynaud, Syndic. en Fr., 1963, p. 185).V. hémi- ex. de Cuénot, J. Rostand. − DR. Réouverture des débats. Mesure par laquelle l'autorité compétente (tribunal, Cour, Président des assises) ordonne, par mesure d'instruction complémentaire, la reprise des débats qu'elle avait précédemment déclarés clos (d'apr. Cap. 1936). 2. Rare. Reprise, recommencement de quelque chose. Peu à peu, le haut des Champs-Élysées se vide et le monde se masse en tête de la place, attendant la réouverture du bombardement, qui est en retard (Goncourt, Journal, 1871, p. 781). REM. Réouvrir, verbe trans.a) Ouvrir de nouveau. Synon. rouvrir.La porte du petit salon, non plus, n'avait pas été fermée ou avait été réouverte (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 101).Il est évidemment peu logique que l'on dise rouvrir alors que l'on ne dit pas rouverture, et que l'on dise réouverture alors que l'on ne dit pas réouvrir. Mais cet illogisme est trop bien ancré dans l'usage pour qu'on puisse le supprimer. On condamnera donc réouvrir, réouvert (Dupré1972).b) [Corresp. à supra B] C'est le fond de toute la fameuse querelle du romantisme, dont le débat réouvert aujourd'hui par Barrès n'est, au reste, qu'un épisode (Massis, Jugements, 1923, p. 277).Le conseil est sans influence aucune sur ces interruptions comme sur la convocation du parlement. Sa position subordonnée se reflète dans le fait (...) qu'il obéit aux convocations du bureau de l'Assemblée nationale (...) réouvrant la session (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 407). Prononc. et Orth.: [ʀeuvε
ʀty:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1600 re-ouverture « action d'ouvrir (élargir) de nouveau (un fossé) » (O. de Serres, Théâtre d'agriculture, II, 4, p. 116), attest. isolée; 2. 1823 « action d'ouvrir de nouveau » (Boiste); 1832 (Raymond: réouverture d'un théâtre); 3. 1904 réouverture d'un compte (Nouv. Lar. ill.); 4. 1936 réouverture des débats (Cap.). Dér. de ouverture*; préf. ré- (re-*). Cf. rouvrir. Fréq. abs. littér.: 25. |