| RÉMORA, subst. masc. ICHTYOLOGIE A. − Poisson téléostéen, répandu surtout dans les mers chaudes, dont la tête est pourvue d'un disque adhésif qui lui permet de se fixer aux Requins, aux Tortues marines, aux Cétacés ou même aux coques de navires. Pline n'a pas hésité à écrire que la bataille d'Actium avait été gagnée par un Rémora qui avait (...) stoppé la galère d'Antoine! (Zool.,t. 3, 1972, p. 1186 [Encyclop. de la Pléiade]). ♦ Pêche au Rémora. On utilise l'habitude qu'ont les Rémoras de se fixer sur tous les supports flottants pour capturer les Tortues marines endormies en surface: c'est la classique pêche au Rémora (Zool.,t. 3, 1972p. 1062). − P. anal. ou au fig., vieilli. Ce/celui qui retarde ou qui arrête; obstacle. Gavault me seconde peu. C'est le plus grand rémora que je connaisse. Il enrayerait des locomotives! (Balzac,Lettres Étr., t. 3, 1845, p. 138).Ô l'esprit d'ajournement, quel oreiller de paresse, quelle torpille, quel rémora! Deux clous plantés à temps font gagner vingt écus. Mais comme on se tortille pour éviter de vouloir (Amiel,Journal,1866, p. 137). B. − Synon. de poisson-pilote.V. pilote I C. Prononc. et Orth.: [ʀemɔ
ʀa]. Ac. 1740-1878: rémora, rémore (sens propre et fig.), 1935: rémora (sens propre); Littré pour les 2 sens s.v. rémore: ,,Le même que rémora (...) qui est plus usité``; Lar. Lang. fr. pour les 2 sens s.v. rémora: ,,Dans la langue classique, on rencontrait également, au pr. et au fig., la forme remore ou rémore``; Rob. 1985 au sens propre rémora (plur. des rémoras), au sens fig. rémora ou rémore. Étymol. et Hist. 1. 1562 remora « sorte de poisson » (Du Pinet, Hist. du monde, t. II, p. 530); 1564 une remore « id. » (Rabelais, Cinquiesme livre, éd. P. Jourda, p. 396); 2. ca 1610 remore « obstacle, retardement » (Mém. de Villeroy, t. 6, p. 393 ds La Curne); 1696 remora « id. » (Regnard, Le Joueur, éd. Paris, 1830, t. 3, acte IV, scène 13, p. 98). Empr. au lat.remora « retard, obstacle »; « échénéide, ce poisson à qui les Anciens attribuaient le pouvoir d'arrêter les bateaux ». |