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RÉGÉNÉRÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de régénérer*.
II. − Adjectif
A. −
1. BIOLOGIE
a) [En parlant d'un organe, d'un tissu détruit naturellement ou accidentellement] Reconstitué. La nature de la partie régénérée ne dépend pas de la nature du nerf (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 71).Le sang supposé donc régénéré directement (Valéry, Variété V, 1944, p. 67).
b) [En parlant d'une partie d'un être vivant] Reconstitué en un organisme entier. [Soumettre] successivement à l'amputation les segments régénérés [d'un lombric] (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 201).
c) [En parlant d'un être vivant] Reproduit. Individus régénérés organiquement (Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 274).
2.
a) P. anal. Il barbote dans le tub glacé (...). Il se relève vigoureux, les muscles neufs (...). Il étend ses membres régénérés en travers du grand lit vide (Martin du G., Devenir, 1909, p. 117).
b) Spécialement
− CHIMIE
♦ [En parlant d'une substance] Libéré d'une combinaison. L'oxamide finit par fixer de nouveau les éléments de l'eau: l'acide oxalique régénéré s'unit à la base, et l'ammoniaque se dégage (Berthelot, Synth. chim., 1876, p. 111).[En parlant d'un catalyseur] Qui a retrouvé ses propriétés initiales. Les tuyauteries de retour du catalyseur régénéré (V. Grignard, G. Dupont, R. Locquin, Traité de chim. organique, Paris, Masson, t. 22, 1953, p. 130).
− INDUSTR. [En parlant d'un produit] Débarrassé de ses impuretés, remis à neuf. Caoutchouc régénéré, obtenu par récupération des déchets de caoutchouc vulcanisé (Delorme1962, s.v. caoutchouc régénéré).
♦ Empl. subst. masc. Caoutchouc régénéré. Les fabricants (...) [des États-Unis], qui achètent nos vieux caoutchoucs, nous revendent des régénérés (Graffigny, Industr. caoutch., 1928, p. 65).
B. − Domaine abstr., moral, relig.
1.
a) [En parlant d'un système, d'une institution, d'une collectivité] Renouvelé, qui a subi un renouvellement, un changement positif. Les formes de sensibilité que l'art d'Extrême-Orient exprime sont entrées si avant dans la raison occidentale, qu'elles déterminent aujourd'hui l'un des aspects les plus splendides de son symbolisme régénéré (Faure, Hist. art, 1921, p. 228).
b) RELIG. CHRÉT. [En parlant d'une pers.] Renouvelé par le don de la vie divine, surnaturelle. Âme régénérée. Le pasteur: (...) Dieu ne m'a pas ouvert les yeux intérieurs, et j'ai jugé ces écrits avec la raison d'un homme non régénéré (Balzac, Séraphita, 1835, p. 236).
♦ Empl. subst. Le converti, le « régénéré » [Pascal], essaiera bien, puisqu'il le faut, de pratiquer la vertu de crainte, mais au fond il ne doutera plus de son salut (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 372).
− P. ext. [En parlant d'une pers., d'une collectivité] Renouvelé, changé moralement, spirituellement. Humanité régénérée. Lorsque l'Europe régénérée n'offrit plus aux prédicateurs de la foi qu'une grande famille de frères (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 404).
2. [En parlant d'une faculté] Qui a retrouvé force, vie. Un abandon passionné des multitudes à la poussée aveugle de leurs instincts régénérés (Faure, Hist. art, 1912, p. 155).
Prononc.: [ʀeʒeneʀe]. Fréq. abs. littér.: 138.