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RÉFORMÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst.
I. − Part. passé de réformer*.
II. − Adjectif
A. − [En parlant d'une règle, d'un ordre religieux] Qui a été rétabli dans l'observance primitive; dont la règle est observée comme à sa fondation. Mabillon, entré jeune dans une branche réformée de l'Ordre (Sainte-Beuve,Port-Royal, t. 3, 1848, p. 582).Il y a d'autres pénitents que les solitaires, d'autres abbayes réformées que celle de Port-Royal (Bremond,Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 421).
Religieux réformés. ,,Se dit des Religieux qui suivent la réforme établie dans l'Ordre auquel ils appartiennent; par opposition aux Religieux qui n'ont point reçu cette réforme et qu'on appelle Religieux de la commune observance ou Anciens`` (Ac. 1835-1935).
B. − [En parlant de qqn, de son caractère, de son comportement] Qui s'est/a été amendé, amélioré. Une époque où Louis XIV réformé passait des maîtresses aux confesseurs, se rangeait près de Madame de Maintenon, et où il ne s'agissait plus de badinage (Sainte-Beuve,Port-Royal, t. 3, 1848, p. 225).Elle épinglait sur le mur de sa chambre d'enfant une page bien écrite, qui devait fixer pour l'avenir le règlement d'une existence réformée (Chardonne,Épithal., 1921, p. 231).
C. − Qui a été modifié, réorganisé.
1. [En parlant d'une instit.] Jacques se persuadait lui-même en développant son idéal, une République purifiée, réformée, tolérante, respectueuse de tous les droits et de toutes les consciences (Vogüé,Morts, 1899, p. 102).La rapacité fut tout de même la plus forte. Aux procédés anglais dans l'Amérique du Nord et dans l'Inde le christianisme réformé n'a rien su opposer (Maritain,Primauté spirit., 1927, p. 146).
2. [En parlant d'un écrit, d'un acte] Quand la bulle de Pie V fut promulguée, la liturgie française qui avait près de huit siècles d'existence était libre de ne pas agréer le bréviaire réformé de Rome (Huysmans,Oblat, t. 2, 1903, p. 185).V. instruire ex. 13.
D. −
1. Religion réformée. Religion qui est issue de la Réforme religieuse protestante du xvies. Henri IV, roi de Navarre, était né dans la religion réformée; au moment de la Saint-Barthélémy, il fut contraint (...) d'abjurer la Réforme (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 57):
La religion n'y a pas assez d'extérieur [en Angleterre]: défaut de toutes les religions réformées; les exercices de piété n'y sont pas assez multipliés: (...) les temples restent fermés pendant la semaine... Chateaubr.,Essai Révol., t. 2, 1797, p. 374.
[Pour les catholiques] Religion prétendue réformée (p. abrév. R.P.R.), Église prétendue réformée. Synon. vieilli de religion réformée.Mais l'Église prétendue réformée n'est qu'un membre tranché de l'Église catholique (A. France,Orme, 1897, p. 81).
2. Qui appartient à la religion réformée; qui y a trait. [En parlant de qqn] Qui appartient à cette religion, qui la pratique. La Renaudie, ayant réuni un certain nombre de gentilshommes réformés, leur proposa d'enlever les Guise (Bainville,Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 163).[En parlant de qqc.] Qui appartient à la religion réformée, à ceux qui la pratiquent; qui y a trait. La famille Stapfer est protestante; M. Monod est pasteur du culte réformé (Delécluze,Journal, 1827, p. 473).Voici l'église réformée allemande et, tout à côté, des rues tchéco-slovaques (Morand,New-York, 1930, p. 211).
E. − Domaine milit.Qui a été réformé, mis à la/en réforme.
1. [En parlant de qqn]
a) Vieilli. [En parlant d'un officier] Auquel on a retiré son commandement tout en lui versant sa solde. (Dict. xixes.).
b) [En parlant d'un soldat] Qui a été reconnu/est devenu inapte au service. Les Allemands se voyaient contraints à faire appel à de très vieilles classes ou à des hommes réformés pour conserver leurs effectifs (Joffre,Mém., t. 2, 1931, p. 162).
Empl. subst. masc. Un réformé temporaire. En février 1917 eut lieu une seconde révision de tous les réformés. Je fus pris pour le service armé (Billy,Introïbo, 1939, p. 168).
2. Mis à la réforme. [En parlant d'un animal de l'armée] Il est venu acheter une jument réformée qui a quelque chose dans la patte, mais qui sera bien assez bonne pour un pauvre petit cultivateur (Renard,Journal, 1909, p. 1234).[En parlant d'un équipement, d'un matériel] Des chiffonniers! Je vois ça d'ici: un wagon réformé dans la zone, avec une cabane à lapins, des gosses autant que les lapins, et des poux en veux-tu en voilà! (Bernanos,Imposture, 1927, p. 487).
III. − Substantif
A. − Protestant(e) ne se rattachant pas à la doctrine de Luther; en partic., calviniste. Frédéric-Guillaume (...) voulut un jour réunir les luthériens et les réformés: il retrancha de leurs formules respectives ce qui occasionnait leurs dissentiments, et leur ordonna d'être d'accord (Constant,Princ. pol., 1815, p. 141).Luthériens et réformés rejetaient l'épithète d'athéistes; car si athée signifie « qui n'admet point de Dieu », ni Luther ni Calvin n'étaient athées (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 763).
B. − [Pour les catholiques] Les prétendus réformés. Synon. vieilli de protestants.On disait dans ce temps-là, selon l'opinion à laquelle on appartenait, les réformés ou les prétendus réformés (Sand,Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 293).Les commentaires de l'Écriture sainte faits par les incrédules et les prétendus réformés (A. France,Orme, 1897, p. 24).
Prononc. et Orth.: [ʀ əfɔ ʀme]. Ac. 1694, 1718: re-; 1740-1878: ré-. Fréq. abs. littér.: 237. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 458, b) 293; xxes.: a) 212, b) 331. Bbg. Richard (W.) 1959, pp. 17-20.