| RÉCRÉATION, subst. fém. A. − Détente, distraction, délassement qui succède à un travail, à une occupation sérieuse. Prendre, se donner une récréation. Le plaisir de les prendre [des truites], à l'aide des mouches artificielles (...) est pour moi un délassement et une récréation dont j'ai souvent besoin (Crèvecœur,Voyage, t. 1, 1801, p. 186).Quand il avait ainsi « travaillé », sa récréation favorite était de faire des bulles de savon (Maurois,Ariel,1923, p. 121). − [Dans un établissement scol.] Temps accordé aux élèves pour se délasser, pour se détendre; cette détente elle-même. Être, sortir en récréation; surveiller la récréation; cour de récréation. La fin de la récréation a sonné (About,Roi mont.,1857, p. 113).Je me mêlais à la récréation des demi-pensionnaires (Beauvoir,Mém. j. fille,1958, p. 61): À certains jours, (...) lorsque sonne l'heure de la récréation du soir, passée tout entière à l'avare lumière du préau dispensée par un unique bec de gaz, la tentation est trop forte d'enjamber sournoisement la haie, de filer droit devant soi, dans la nuit.
Bernanos,Mouchette,1937, p. 1268. − [Dans une communauté relig.] Détente accordée aux religieux. Ce religieux est à la récréation, en récréation (Ac.). B. − 1. Vieilli. Amusement, jeu, activité divertissante. Les nombreuses citations [dans un dictionnaire], par lesquelles toutes les acceptions de chaque mot sont justifiées, offrent un genre de récréation pour l'esprit dont je ne puis jamais me lasser (Delécluze,Journal,1827, p. 390).C'était là [un conte], pour Angélique, un continuel sujet de récréation, qui lui donnait l'idée d'appeler les hirondelles, curieuse de voir si elles viendraient (Zola,Rêve,1888, p. 30). 2. Exercice présenté sous une forme attrayante, divertissement intellectuel. Récréations scientifiques. Parmi les innombrables récréations mathématiques, nous choisissons quelques-unes des plus frappantes de l'ouvrage essentiel du Dr Jules Dhotel (Alleau1964). REM. Récré, subst. fém.,dans l'arg. scol. Récréation. Cour de récré. Il est arrivé une chose terrible à l'école: Alceste a été renvoyé! Ça s'est passé pendant la deuxième récré du matin (Goscinny,Les Récrés du petit Nicolas, Paris, Denoël, 1963, p. 7). Prononc. et Orth.: [ʀekʀeasjɔ
̃]. Ac. 1694, 1718: recreation; dep. 1740: récréation. Étymol. et Hist. 1. 1240-80 « réconfort » (Baudouin de Condé, Dits et contes, La voie de Paradis, éd. A. Scheler, 229, 747); 2. ca 1282 « détente, délassement » (Gouvernement des rois, 41, 38 ds T.-L.); 3. ca 1482 « temps de repos accordé aux écoliers » (J. Molinet, Mystère de St-Quentin, éd. H. Chatelain, 2740); 4. 1558 fém. plur. « titre donné à des ouvrages où des matières didactiques sont traitées sous une forme récréative » (Bonaventure des Periers, Les Nouvelles récréations et joyeux devis [titre]). Empr. au lat.recreatio « rétablissement ». Fréq. abs. littér.: 547. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 368, b) 944; xxes.: a) 1 243, b) 757. Bbg. Gohin 1903, p. 267. |