| RÂLE2, subst. masc. A. − Son rauque provoqué par une gêne respiratoire, notamment chez une personne à l'agonie. Synon. râlement.Pousser un râle. Son agonie commença. Un râle, de plus en plus précipité, lui soulevait les côtes (Flaub., Cœur simple, 1877, p. 71).Geneviève expirait, après quatre heures d'un râle affreux (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 739).Et j'entendais aussi, je croyais entendre, à cette minute même, le gémissement arraché à tant de poitrines d'hommes, les soupirs, les sanglots, les râles (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p. 1162).V. agonie ex. 16. − MÉD., PATHOL. Bruit pathologique perçu à l'auscultation des poumons, dû à un encombrement des bronches ou des alvéoles par des sécrétions. Râle caverneux, crépitant, muqueux, ronflant, sec, sibilant, vibrant; râle de retour, de fibrose. On perçoit des râles bronchiques dans les poumons (Brumpt, Parasitol., 1910, p. 700).Votre mari a une broncho-pneumonie. À l'auscultation, je trouve un râle dans toute la poitrine, presque comme dans un œdème pulmonaire (Maurois, Climats, 1928, p. 283).La bronchite (...) se généralise, se révélant par des râles sonores et humides disséminés (Teissierds Nouv. Traité Méd.fasc. 2 1928, p. 161). B. − P. anal. Son rauque semblable au bruit que produit quelqu'un qui râle. On entendait le canon et le râle déchirant de la mitraille (Hugo, Hist. crime, 1877, p. 83).La foule s'éclaircissait, on entendait distinctement le râle de la mer (Sartre, Nausée, 1938, p. 76): J'errais, seul, sur la terre. Et la terre était nue.
L'ancien gémissement de ce qui fut vivant,
Le sanglot de la mer et le râle du vent
S'étaient tus à jamais sous l'immobile nue.
Leconte de Lisle, Poèmes trag., 1886, p. 149. Prononc. et Orth. V. râle1. Étymol. et Hist. 1611 rasle (Cotgr.). Déverbal de râler*. STAT. − Râle1 et 2. Fréq. abs. littér.: 467. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 333, b) 984; xxes.: a) 982, b) 582. Bbg. Quem. DDL t. 8, 14, 18, 22. |