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QUESTEUR, subst. masc.
A. − HIST. ROMAINE. Magistrat dont les attributions, à l'époque classique, étaient essentiellement d'ordre financier. Questeurs urbains; questeurs consulaires; questeurs militaires; questeurs de la flotte; questeurs provinciaux. Cicéron fut questeur de Sicile (Ac.).M. Terentius Varron, sorti d'un métier servile, était devenu par son éloquence, questeur, édile et préteur. Fils d'un boucher, employé d'abord par son père à détailler et colporter la viande, il était l'objet du mépris des patriciens (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 22).Sous la République, les questeurs urbains administraient l'aerarium Saturni, et à ce titre encaissaient les impôts, les amendes et les contributions militaires, vendaient le butin, payaient les fournisseurs (Pell.1972).
Questeurs du parricide (Quaestores parricidii). Magistrats chargés des affaires criminelles. J'ai soutenu une thèse en latin sur la manière dont on donnait la torture à Rome au temps où Munatius Demens était questeur du parricide (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 172).
B. − P. anal.
1. DR. CONSTIT. Membre du bureau d'une assemblée parlementaire, chargé de la gestion du budget et de l'organisation administrative et matérielle de cette assemblée. Le bureau de l'Assemblée Nationale se compose du Président, de six Vice-Présidents, de six Secrétaires, et de trois Questeurs (Règlement Ass. nat., 1849, p. 8).L'administration des dépenses approuvées par l'Assemblée est assurée par les questeurs, et aucune dépense nouvelle ne peut être engagée sans leur consentement préalable. Ils vérifient aussi les comptes de l'Assemblée (Lidderdale, Parlement fr., 1954, p. 116).
2. [Dans un collège relig.] Élève chargé de diverses responsabilités matérielles et financières. Même durant les récréations, il restait seul. On l'avait nommé questeur, charge enviée. Grâce à elle, il pouvait monter à l'étude, sous prétexte d'éclairage à surveiller ou de papier à distribuer (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 41).Comme dans la Rome antique, c'est le préposé aux finances. Cet élève collecte les offrandes, cotisations autorisées, amendes ou participation à un spectacle, une sortie, etc... Son travail n'est pas considérable, mais il est délicat, car le questeur est responsable personnellement des pertes d'argent (M. Federds B. intérieur et extérieur de l'École second. libre de Longwy, déc. 1972, n o27).
Prononc. et Orth.: [kεstœ:ʀ], [kɥ εstœ:ʀ]. Littré, Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930 [kɥ εs-]; Warn. 1968 [kɥ εs-], [kεs-]. Voir Mart. Comment prononce 1913: [kεs-] ,,on est loin d'être rare``. Rob. 1985 [kεs-]. Voir G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, p. 230: ,,une modification (...) de [kɥ] en [k] a commencé à se produire vers la fin du siècle dernier dans des mots savants contenant un qu suivi d'un i ou e: (...) questeur, quintuple, -er, -és, quiétisme, quiétude, etc.``. Étymol. et Hist. 1. 1213 hist. romaine (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 6, 8); 2. 1775 [éd.] dr. constit. (Sur les Finances: Ouvrage posthume de Pierre André***, Londres, p. 85 r o). Empr. au lat.quaestor « magistrat romain chargé de gérer les deniers publics et de diriger les enquêtes sur les homicides » et sous la république « magistrat chargé de la garde du trésor public »; de quaesitum, supin de quaerere, v. quérir. Fréq. abs. littér.: 36.