| * Dans l'article "QUANTITATIF, -IVE,, adj. et subst. masc." QUANTITATIF, -IVE, adj. et subst. masc. I. − Adjectif A. − [P. oppos. à qualitatif] Qui est de l'ordre de la quantité, dont la propriété est d'être mesurable. Changement quantitatif; caractères, informations, renseignements d'ordre quantitatif; données, études, expériences, méthodes, modifications, variations quantitatives; tests quantitatifs. Il faudrait que nos enfants bien nés connussent qu'entre les légumes, les bêtes et les gens il y a une différence quantitative, mais non qualitative, de la vie (Barrès,Amit. fr., 1903, p. 31).L'étoffe du caractère, que considérait seule l'ancienne psychologie: talents, aptitudes, « facultés », toutes propriétés quantitatives graduables, comme un capital, en plus ou en moins (Mounier,Traité caract., 1946, p. 48). B. − Spécialement 1. CHIM. Analyse quantitative. Analyse qui détermine la quantité (poids, volume, etc.) de chacun des composants d'une substance, d'un composé, d'un mélange. Anton. analyse qualitative*.V. qualitatif B ex. de Cournot. 2. ÉCON. Théorie quantitative (de la monnaie). ,,Théorie selon laquelle, dans une économie donnée, le niveau des prix est fonction directe de la quantité de monnaie en circulation`` (Bern.-Colli 1981). « (...) cette matière frappée d'un signe public fonde son usage et son pouvoir non pas tant sur sa substance que sur sa quantité, donc la marchandise est désignée chaque fois par un prix. » En ces termes apparaît le germe de ce que nous appelons la « théorie quantitative de la monnaie » (L'Hist. et ses méth., 1961,p. 335). 3. a) GRAMM. (Déterminant) qui indique une idée de quantité. Adverbes quantitatifs (p. ex. assez, beaucoup, peu, etc.); adjectifs quantitatifs (beaucoup, maint, quantité de, etc.). Termes quantitatifs, comme peu, beaucoup (Littré). b) LING. (phonol., phonét.). ,,Qui a rapport à la quantité ou durée des phonèmes`` (Mar. Lex. 1951). Métathèse quantitative. On appelle métathèse quantitative (...) celle qui comporte une interversion de quantité, sans changement du timbre fondamental: grec têos > teôs (ibid.,1933,p. 119). 4. SC. HUM. Qui est fondé sur l'étude de statistiques ou de données numériques. Analyse, histoire, linguistique quantitative. La plupart des méthodes dites quantitatives en sciences humaines sont en fait des méthodes de mise en ordre de données qualitatives (Thinès-Lemp.1975, s.v. qualitatif). II. A. − Subst. masc., LING. ,,On appelle parfois quantitatifs les termes (pronoms, adjectifs, déterminants, adverbes) qui indiquent une quantité: les numéraux sont ainsi des quantitatifs`` (Ling. 1972). B. − Subst. masc. sing. à valeur de neutre. L'ordre de la quantité, le domaine des valeurs numériques. Anton. le qualificatif.Le quantitatif, voilà l'unique base saine pour l'intelligence et pour la rêverie dirigée (Arnoux,Solde, 1958, p. 154). − PHILOS. Il s'agit beaucoup moins d'un passage du qualitatif au quantitatif que d'une structuration, du passage du désordre à un ordre (Thinès-Lemp.1975, s.v. qualitatif): ... chez l'homme, ce qui ne se mesure pas est plus important que ce qui se mesure. L'existence de la pensée est aussi fondamentale que celle des équilibres physico-chimiques du sérum sanguin. La séparation du qualitatif et du quantitatif fut rendue plus profonde encore quand Descartes créa le dualisme du corps et de l'âme.
Carrel,L'Homme, 1935, p. 339. REM. 1. Quantitativisme, subst. masc.,écon. Système, courant schématisant une des théories quantitatives de la monnaie (d'apr. Cotta 1972). 2. Quantitativiste, subst. masc.,écon. Théoricien économiste systématisant une des théories quantitatives de la monnaie. [Cet économiste] souligne à quel point la quantité de monnaie est inséparable du niveau de production et prend parti nettement en faveur des « quantitativistes contre les keynésiens » (Les Informations, 19 mars 1973, p. 12, col. 2). Prononc. et Orth.: [kɑ
̃titatif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1586 adj. « relatif à la quantité » (Berson, Resp. aux ministres, f o64 r o, éd. 1586 ds Gdf. Compl.); 1622 (Du Perron, Traité de l'Eucharistie, Livre III, chap. XXIIII, p. 937); 1639 (Mersenne, Les Nouvelles pensées de Galilée, éd. Costabel et Lerner, p. 64), attest. isolées; 1833 analyse [...] quantitative (Berzelius, Traité de Chimie, trad., t. 8, p. 10 ds Doc. DDL); 2. 1935 subst. (Carrel, op. cit., p. 42). Dér. sav. de quantité* ou empr. au lat. médiév. quantitativus (Blaise Latin. Med. Aev.; Latham). Fréq. abs. littér.: 133. DÉR. Quantitativement, adv.Du point de vue quantitatif, de la quantité. Anton. qualitativement.L'intelligence ne diffère dans les individus que par la détermination qualitative, laquelle constitue la spécialité ou aptitude propre de chacun; tandis que, dans ce qu'elle a d'essentiel, savoir le jugement, elle est chez tous quantitativement égale (Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 106).Un individu qui venait de mourir était en lui-même, s'était retiré « en soi ». L'intensité de sa vie était quantitativement la même; elle avait changé seulement de qualité (Jouhandeau,M. Godeau, 1926, p. 92).La nouvelle création entre alors dans sa phase d'expansion et d'équilibre. Qualitativement elle ne change plus (...). Quantitativement, par contre, elle se répand et acquiert sa pleine consistance. Telle est l'histoire de toutes les inventions modernes, de la bicyclette à l'avion, de la photographie au cinéma et à la radiodiffusion (Teilhard de Ch.,Phénom. hum., 1955, p. 123).− [kɑ
̃titativmɑ
̃]. − 1resattest. 1581 (Montaigne, Trad. R. Sebon, Théologie naturelle, ch. 293 ds Hug.), attest. isolée, 1845 (Ann. chim. et phys., t. 13, 3esérie, p. 363); de quantitatif, suff. -(e)ment2*. − Fréq. abs. littér.: 17. |