| PROUSTIEN, -IENNE, adj. A.− 1. De Marcel Proust, propre à Marcel Proust. Écriture, phrase proustienne; imaginaire, style, thème, univers proustien. Il y a un monde proustien, original et peuplé, comme il y a un monde balzacien (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 535).L'importance sociale de l'œuvre proustienne (Mauriac, Journal 2,1937, p. 153).La conception proustienne de la mémoire (Benda, Fr. byz.,1945, p. 191). 2. Qui est proche, qui s'inspire de l'œuvre, du style, etc. de Marcel Proust. Analyse proustienne; personnage, roman proustien. [Je] travaille maintenant à un pastiche de Proust avec grand plaisir. Je ne suis pas très content du début, mais après trois pages, la matière de la phrase, à la fois liquide et végétale, devient (je crois) assez proustienne (Maurois, Mes songes,1933, p. 142). B.− [En parlant d'une pers.] 1. Qui évoque un personnage de Marcel Proust; qui semble sorti d'un roman de Marcel Proust. Ces grandes dames proustiennes s'évanouissant dans un froufrou et envol de paroles gentilles, de balbutiements et de rires (Cendrars, Main coupée,1946, p. 306).« J'ai une âme de concierge proustienne » disait-elle complaisamment (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 237). 2. Qui est admirateur ou grand connaisseur de l'œuvre de Marcel Proust. Allons! Je suis décidément plus chamfortisant [admirateur de Chamfort] que proustien (Léautaud, Journal littér.,1923, p. 123). − Empl. subst. masc. L'élément intellectuel fatalement inhérent à toute espèce de souvenir, quoi que soutiennent les proustiens (Benda, Fr. byz.,1945p. 195). Prononc. : [pʀustjε
̃], fém. [-jεn]. Étymol. et Hist. 1922 (Du Bos, Journal, p. 211). Dér. du nom de Marcel Proust, écrivain français (1871-1922); suff. -ien*. Fréq. abs. littér. : 24. |