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PROSPÉRER, verbe intrans.
A.− [Le suj. désigne un pays, une collectivité ou une pers.] Réussir dans ses activités, les développer; s'enrichir; jouir du bonheur lié au succès, à la richesse, à l'abondance. Ce sont les chrétiens qui sympathisent le mieux avec les Turcs. Ils prospèrent, et accumulent les richesses que les Turcs négligent, et qui échappent aux Grecs et aux Juifs (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 386).Rouennaise d'origine, celle-ci [la célèbre famille Mallet] s'était fixée à Genève sous la Réforme, elle y prospéra dans la banque (Lesourd, Gérard, Hist. écon.,1968, p. 67):
1. ... je suis père de famille, je travaille, je prospère, je fais de bonnes affaires, j'ai des maisons à louer, j'ai de l'argent sur l'état, je suis heureux, j'ai femme et enfants, j'aime tout cela, je désire vivre, laissez-moi tranquille. Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 483.
[Le suj. désigne une activité] Synon. de se développer, progresser, fructifier.Elle (...) pensait que le commerce, quand il prospère, peut donner le bonheur parfait (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Soir, 1889, p. 1136).Il s'approche de notre table avec un sourire satisfait de patron dont les affaires prospèrent (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 110).
B.−
1. Vieilli ou littér.
a) Qqn prospère.Connaître un sort très favorable, notamment sur le plan personnel, moral, physique. Voilà un digne et honnête garçon; aussi, si celui-ci ne prospère pas, il n'y a pas de justice au ciel! (Dumas père, Monte-Cristo,Drame, 1848, i, 1, p. 5).Jamais on avait vu des mômes prospérer si bien... si vite que les nôtres, devenir si costauds, musculaires, depuis qu'on bâfrait sans limite! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 606):
2. Trop d'hommes sont morts sans la voir [la terre promise] Pour qu'un triomphe y soit de mise. Nous prospérons! Qu'importe aux anciens malheureux, Aux hommes nés trop tôt, à qui le sort fut traître, Qui n'ont fait qu'aspirer, souffrir et disparaître... Sully Prudh., Justice,1878, p. 162.
b) En partic.
Qqn prospère de qqc.Évoluer, se développer à partir de quelque chose ou à ses dépens. Tandis que se déchaîne contre eux la férocité des hommes qui prospèrent de l'injustice, on voit des asservis lutter contre leur propre délivrance (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 374).
Qqc. prospère à qqn.Lui être favorable, lui réussir. Il se dévoua pour me sauver, et la reconnaissance me guérit de la crainte. Tout depuis me prospéra (Dusaulx, Voy. Barège,t. 1, 1796, p. 252).Comme on disait dans le quartier, elle avait la veine; tout lui prospérait (Zola, Assommoir,1877, p. 502).
2. P. anal. Qqc. prospère.Croître, se développer dans des conditions favorables. Les soixante louis que je te devais ont heureusement prospéré dans mes mains (Nodier, Fée Miettes,1831, p. 147).Le syndicalisme révolutionnaire entretient l'esprit gréviste dans les masses et ne prospère que là où se sont produites des grèves notables, menées avec violence (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 59):
3. Les idées artificielles seules s'élèvent en de réelles ténèbres et ne prospèrent qu'aux époques littéraires et dans la mauvaise foi de siècles trop conscients, lorsque la pensée de l'écrivain demeure en deçà de ce qu'il exprime. Maeterl., Trésor humbles,1896, p. 113.
Qqc. prospère sur qqc.Se développer à ses dépens. V. prostitution ex. 3.
En partic. [Le suj. désigne des animaux ou des plantes] Croître, se développer de manière harmonieuse et/ou abondante. Bientôt ils ne se lavèrent même plus et ne détruisirent plus leur vermine. Elle prospéra (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 551).[Le chêne rouvre] ne prospère bien (...) que dans les terrains meubles bien drainés et assez profonds (Cochet, Bois,1963, p. 31).
P. métaph. Le prophète [Jésus] mort, ses disciples conquirent l'Occident, y plantèrent, y firent prospérer sa parole d'amour (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. v).
Prononc. et Orth. : [pʀ ɔspeʀe], (il) prospère [-spε:ʀ]. Ac. 1694, 1718 : prosperer; dep. 1740 : -spé-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1350 trans. « rendre prospère » (Gilles Li Muisis, Poésies, ii, 101 ds T.-L.); 2. ca 1355 intrans. (Bersuire, Tit. Liv., B.N. 20312ter, fo8 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. prosperare « rendre prospère, être favorable à » et, en lat. tardif, plus gén. sous la forme du passif prosperari « réussir, prospérer » (v. Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér. : 335. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 386, b) 554; xxes. : a) 381, b) 314.