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PROSCRIT, -ITE, part. passé, adj. et subst.
I. − Part. passé de proscrire*.
II. − Adjectif
A. − [En parlant d'une pers.] Chassé, frappé d'interdit. [Géricault] adorait Rubens, alors proscrit (Gautier, Guide Louvre, 1872, p.21).Ils virent sortir de chez la fruitière le jeune et bel homme, (...) le prenant pour le girondin proscrit (A. France, Dieux ont soif, 1912, p.123).
B. − Au fig. [En parlant d'une chose] Banni de l'usage; formellement interdit, condamné, rejeté. Mot, usage proscrit. Cette littérature est proscrite, (...) accusée de tant d'obscénité que je ne serais pas étonné d'un tolle général, à propos de ce livre (Balzac, Lettres Étr., t.1, 1837, p.436).
III. − Substantif
A. − ANTIQ. ROMAINE. Celui qui était frappé de proscription. Cicéron fut mis au nombre des proscrits (Quillet1965).
B. − P. ext. Personne frappée d'une condamnation sévère; en partic., personne qui a été condamnée à l'exil, au bannissement. Vivre en proscrit. J'ai vu Bellacoscia, l'avant-veille même, à Bocognano où le vieux proscrit, gracié par le Président Carnot, passe ses journées assis sur une chaise (Lorrain, Heures Corse, 1901, p.91).
P. métaph. D'innombrables saints l'ont épousée [la pauvreté] pour ressembler à Jésus-Christ, et la vermineuse proscrite n'a pas monté d'un millionième de cran dans l'estime des personnes décentes et bien élevées (Bloy, Désesp., 1886, p.338).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔskʀi], fém. [-it]. Att. ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér.: 731. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1998, b) 1611; xxes.: a) 445, b) 272.