| PROSCRIPTEUR, subst. masc. A. − ANTIQ. ROMAINE. Celui qui pratique la proscription. À Rome, dans le temps des proscriptions populaires, un des proscripteurs poignarda un patricien dans la rue; le coup ne fut pas mortel (Lamart.,Corresp., 1834, p.56). − P. ext. L'ignoble apostat Combes, proscripteur des congrégations (Bloy,Journal, 1903, p.147).Et tantôt, par le rapatriement des lys, tantôt par le retour de flamme de 1815, tantôt par la duperie de 1830, toujours suspendus à l'instant, presque dressés à se changer du soir au matin de proscripteurs en proscrits, de suspects en magistrats, de ministres en fugitifs (Valéry,Variété II, 1929, p.110). B. − P. anal. Celui qui interdit formellement, qui condamne quelque chose. Le Tartufe donne la main aux Provinciales. Est-il besoin d'ajouter qu'à part ce lien si réel, il n'y eut pas de relation directe entre Molière et Port-Royal, entre le comédien excommunié et les rigoureux proscripteurs du théâtre? (Sainte-Beuve,Port-Royal, t.3, 1848, p.199).Les proscripteurs de l'idée aux contours arrêtés se réclament volontiers de la science moderne (Benda,Fr. byz., 1945, p.18). Prononc. et Orth.: [pʀ
ɔskʀiptoe:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1542 (Deroziers, tr. Dion Cassius, l. XLVII, ch. 63 −127 ro−ds Hug.); att. au xvies., v. Hug., puis 1721 (Gazette, p.623). Empr. au lat. proscriptor, -oris «qui aime à proscrire», formé sur le supin proscriptum de proscribere «proscrire». Fréq. abs. littér.: 12. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.392. |