| PROPITIATION, subst. fém. RELIG. Action de (se) rendre une divinité propice; acte sacrificiel offert à un dieu pour le rendre favorable, en vue d'obtenir l'expiation, le pardon des péchés. Rite, sacrifice, victime de propitiation. Les guerriers et le vieux seigneur, considérant que c'était pour s'humilier devant Dieu et obtenir quelque grâce, ne manquèrent pas de déposer une petite pièce de monnaie dans la main qui leur était tendue (...) et accompagnèrent chacun leur offrande d'un signe de tête bienveillant et d'une formule de propitiation (Gobineau,Nouv. asiat., 1876, p.103).Tout le long de la chaîne animale, depuis l'homme jusqu'à la dernière des brutes, la Douleur universelle est une identique propitiation (Bloy,Femme pauvre, 1897, p.71).Que la connaissance certaine me soit remise, Et le rite, et le Commandement, et la propitiation. Entends ma prière! descends, ô Ciel, comme au printemps les eaux surabondantes (Claudel,Repos 7ejour, 1901, III, p.858).− En partic. [Chez les Hébreux de l'Ancien Testament] Jour, fête des Propitiations, de la Propitiation. Solennité sacrificielle, rituel d'expiation célébré(e) le dixième jour du septième mois religieux. Synon. jour, fête des Expiations, jour de l'Expiation*.Les chrétiens ne conservèrent (...) pas (...) toutes les fêtes hébraïques. Ainsi la fête de la Propitiation, la solennité des Purim (...) furent abandonnées. On ne garda que la Pâque et la Pentecôte (Chauve-Bertrand,Question calendrier, 1920, p.76). Prononc. et Orth.: [pʀ
ɔpisjasjɔ
̃]. Ac. 1614, 1718: propiciation (c comme dans propice); 1740: -ciation ,,Plusieurs écrivent propitiation``; dep. 1762: -tiation. Étymol. et Hist. a) 1remoit. xiies. vocab. biblique «rachat, expiation» A.T. (Psautier de Cambridge, éd. Fr. Michel, XLVIII, 7: e ne durrat a Deu propiciatïun pur lui [nec dabit Deo propitiationem pro eo]); xives. [ms.] li jours de propiciation (Bibl. nat. fr. 15392, fol. 46 [Guiart des Moulins, trad. Bible] ds Trénel, p.194); b) fin xiiN.T. en parlant du Christ (Homélies de St Grégoire sur Ezéchiel, 62, 3 ds T.-L.: [Jhesu Crist] il est propiciacïons por noz pechiez); 1667 victime de propitiation [ipse est propitiatio] (Le Maistre de Sacy, Nouv. Testament I Jean II, 2, Mons, Gaspard Migeot, t.2, p.243). Empr. au lat. propitiatio «sacrifice expiatoire» à basse époque (Macrobe); dans la lang. chrét. «action de rendre propice, expiation» ([chez les Juifs] dies propitiationis Vulgate, Lév. XXIII, 28); «prix du rachat, rançon», spéc. en parlant du Christ «moyen d'expiation, victime» (Jean, supra et I Jean IV, 10). |