| PROPHÉTISME, subst. masc. A. − 1. RELIG. Ensemble des faits historiques, des idées relatives aux prophètes et aux prédictions des prophètes. Prophétisme égyptien; prophétisme biblique, chamanique, hébreu, messianique. La spécificité du prophétisme israélite repose sur le caractère propre des relations entre Yahvé et Israël telles qu'elles ont été vécues au cours de l'histoire (Encyclop. univ.t.131972, p.645).L'Ancien Testament lui-même admet l'existence d'un prophétisme non israélite, ce que confirme l'étude du Proche-Orient ancien (Encyclop. univ.t.131972, p.646): . Le prophétisme manifeste à travers les siècles la croyance en une révélation (...) le prophétisme se rencontre (...) le plus fréquemment dans les religions sotériologiques (...), dans les religions salvatrices (...) et dans les religions eschatologiques (...). Aussi constitue-t-il un élément essentiel de presque toutes les grandes religions de l'histoire.
Encyclop. univ.t.131972, p.647. 2. Don de faire des prophéties. Par essence, le prophétisme repose donc sur une élection, à savoir le choix par lequel la divinité investit un homme de la capacité de révéler le dessein surnaturel (Encyclop. univ.t.131972, p.648). B. − P. ext. ,,Tendance au comportement de ceux qui, se fondant sur des vues a priori bien plus que sur des données de fait, annoncent un avenir plus ou moins éloigné`` (Foulq. Sc. soc. 1978). Prophétisme marxiste. Les beaux esprits auxquels le prophétisme de Joseph de Maistre donne des nausées, et qui nous soutiennent gravement que l'animal humain a donné depuis longtemps la mesure de sa méchanceté, se préparent à d'étranges surprises (Bernanos, Gde peur, 1931, p.453). Prononc.: [pʀ
ɔfetism̭]. Étymol. et Hist.1. 1823 «état, système d'idées d'un prophète» (Boiste); 2. 1875 «système religieux fondé sur les prédictions des prophètes» (Lar. 19e). Dér. de prophète*; suff. -isme*; cf. déjà le lat. médiév. prophetismus «prophétie» (ixes. ds Blaise Latin. Med. Aev., Nierm.). |