| PROLIFIQUE, adj. A. − Vieilli. Qui favorise la fécondité, qui augmente les forces génératrices. Vertu prolifique (Ac.).Semence prolifique, remèdes prolifiques (Ac.1835, 1878).Quel que soit le système qu'on admette, celui du mélange des liqueurs prolifiques, ou celui des oeufs, on s'accorde également sur le lieu où se fait la conception (Baudelocque,Art accouch., 1812, p.88).Poussière prolifique appelée pollen (Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p.57).Ce que nous disons de la force prolifique ou régénératrice, s'applique à toutes les forces vitales (Cournot,Fond. connaiss., 1851, p.201). − En partic. Qui favorise la procréation. La misère est horriblement prolifique: c'est un fait prouvé par des chiffres (L. Blanc,Organ. trav., 1845, p.57). B. − Qui engendre, qui se multiplie rapidement. J'ai plus d'une fois, comme tout amateur d'abeilles, fait venir d'Italie des reines fécondées, car la race italienne est meilleure, plus robuste, plus prolifique, plus active et plus douce que la nôtre (Maeterl.,Vie abeilles, 1901, p.61).J'habite à présent une des régions les plus prolifiques de la France (Gide,Feuillets d'automne, 1949, p.1090). C. − Au fig. Qui se multiplie rapidement. La laideur morale est prolifique comme les animaux imperceptibles (Amiel,Journal, 1866, p.38). − Fam. [En parlant d'un artiste, d'un écrivain] Particulièrement fécond (en oeuvres artistiques). L'abondance prolifique, rayonnante, joviale presque, de Rubens (Baudel.,Curios. esthét., 1863, p.298).Balzac, le prolifique auteur de la Comédie humaine (Grandjean,Orfèvr. XIXes., 1962, p.96). Prononc. et Orth.: [pʀ
ɔlifik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1520 «qui a ou donne la faculté d'engendrer» (Guy de Chauliac, Le Guidon en françoys, fo75 vo: Semen est la matiere prolifique); b) 1546 germe prolifique «sperme» (Rabelais, Tiers Livre, chap.31, éd. M. -A. Screech, p.218); 1749 liqueur prolifique même sens (Buffon, Hist. nat., t.2, p.93); c) 1707 pilule prolifique (Lesage, Le Diable boîteux, chap.3, p.27); 1763-64 remede prolifique (N. Lémery, Pharmacopée universelle, p.49); 2. 1770 «qui engendre beaucoup, se multiplie rapidement» (Buffon, Hist. nat., Oiseaux, t.1, p.XXI: les oiseaux sont [...] plus prolifiques que les animaux quadrupèdes); 3. a) 1833 fig. «qui favorise une production, une création» (Balzac, Théor. démarche, p.616: la chaleur prolifique de sa conception [d'une pensée]); b) 1962 fig. «qui a une grande production (auteur)» (Grandjean, loc. cit.). Comp. des élém. proli- (v. prolifère) et -fique (Cottez). Fréq. abs. littér.: 48. DÉR. Prolificité, subst. fém.Fécondité plus ou moins grande d'un être vivant, d'une espèce; aptitude d'un être vivant à proliférer, fécondité. Une explosion de prolificité dans des conditions d'isolement doit être envisagée comme l'origine de races nouvelles (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum., 1921, p.280).Les rats et les puces, tous deux difficiles à exterminer par leur prolificité et leur instinct de conservation (Sacquépée, Garnierds Nouv. Traité Méd.fasc. 31927, p.555).[Un peuple] lésé dans son orgueil par le plus maladroit des traités, privé par celui-ci d'une possibilité d'expansion coloniale, exutoire pour une prolificité trop à l'étroit dans ses frontières (Gide,Journal, 1943, p.207).Zool. ,,Nombre de jeunes (agneaux, porcelets) nés vivants par femelle mettant bas, ou de foetus portés par femelle gestante`` (Habault Agric. 1983). L'état de la prolificité ne présente un intérêt que chez les espèces pluripares, c'est-à-dire qui donnent plusieurs petits en une seule parturition (Lar. agric.1981).P. anal., littér. La prolificité naturelle, qui tire un même modèle à des millions d'exemplaires, ne pouvait que le heurter [Baudelaire] dans son amour du rare (Sartre,Baudelaire, 1947, p.122).− [pʀ
ɔlifisite]. − 1resattest. a) 1903 «fécondité» (H. Dagan, L'oppression des juifs dans l'Europe orientale ds Quem. DDL t.26), b) 1977 zool. (Agric.); dér. sav. de prolifique, suff. -(i)té*. |