| PROBATION, subst. fém. A. − Vieilli. Épreuve, essai. L'enseignement est libre et aucune probation technique ne s'impose à l'«instituteur» (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p.583). B. − En partic. 1. RELIG. CATH. [Dans certains ordres religieux] a) Temps d'épreuve qui précède le noviciat. Il a fait, elle a fait trois mois de probation, avant que de prendre l'habit (Ac.) b) Temps du noviciat. Celui-là n'était que postulant et il avait des chances de partir, avant que de commencer sa probation (Huysmans, Oblat, t.1, 1903, p.79). − P. anal. Il y avait [chez les esséniens] un noviciat, un premier temps d'épreuve, d'un an; puis deux années encore de probation (Renan, Hist. Isr., t.5, 1892, p.57). 2. DR. PÉNAL. ,,Méthode de science criminelle permettant le traitement des délinquants, en vue de leur reclassement au moyen du sursis, avec mise à l'épreuve`` (Barr. 1974); p.méton., cette mise à l'épreuve elle-même. La probation n'est pas seulement une mesure de défense sociale qui peut remplacer dans une large mesure les courtes peines d'emprisonnement, elle est elle-même une peine (R. pénitentiaire et de dr. pénal, juill.-sept. 1958, p.585).On cherchera aussi à éviter l'usage des courtes peines de prison, qui sont des écoles du vice, soit par l'emploi du sursis qui est déjà ancien dans notre législation, puisqu'il date de 1891, soit par la pratique de la mise à l'épreuve que nous avons imitée de la probation anglaise (Traité sociol., 1968, p.219). REM. 1. Probateur, -trice, adj.a) Vx. Qui éprouve. [L'avocat] ne dit que du vrai (...). Salir un honnête homme que tout le monde aimait; à qui ses concitoyens avaient confié des charges (...) d'autant plus probatrices qu'elles étaient campagnardes (La Varende, Indulg. plén., 1951, p.282).b) Qui a valeur de preuve. Synon. probant (v. ce mot A).Les camps recevaient de France des collections toutes neuves à l'intention des prisonniers. Mais quand ceux-ci, leurs loques à la main comme pièces probatrices, se présentaient pour obtenir un vêtement, s'ils voulaient recevoir quelque chose de propre, ou simplement qui fût à leur taille, il leur fallait verser une offrande de cinq à dix marks au préposé français, sous l'oeil bienveillant du feldwebel avec lequel il partageait ses bénéfices (Ambrière, Gdes vac., 1946, p.162). 2. Probationnaire, subst.,relig. cath. Postulant, postulante. Jusqu'alors, et pour s'octroyer le répit d'hésiter encore un peu, il avait sournoisement ajourné une démarche rituelle et indispensable auprès du père Ronsin, si l'on voulait être inscrit officiellement, au nombre des probationnaires, sur les listes de la congrégation (Adam, Enf. Aust., 1902, p.536). Prononc. et Orth.: [pʀ
ɔbasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1330 probatïom «preuve» (Girart de Roussillon, éd. E. B. Ham, 5861); 2. ca 1350 relig. (Gilles Le Muisit, Poésies, I, 126 ds T.-L.: nous troi qui fumes viestit a yceli jour, qui eusmes no an de probatïon); 3. a) 1870 p.ext. (J. Simon ds J. officiel, 28 mars, p.515, 6ecol. ds Littré Suppl. 1877: On pense en Angleterre qu'avant de commencer la peine, il faut [au condamné] un temps de probation en cellule); b) 1953 dr. pénal (La probation et les mesures analogues, rapport du Secrétariat gén. de l'Organisation des Nations Unies, ds Yam.-Kell. 1970). Empr. au lat. probatio «épreuve, examen; preuve, argumentation», de probatum, supin de probare, v. prouver. Le sens 3b est déjà att. en 1897 en angl. (v. NED). Fréq. abs. littér.: 14. |