| PRIMOGÉNITURE, subst. fém. DR. Antériorité, priorité de naissance entre frères et sœurs entraînant certains droits, en particulier des droits de succession et d'héritage. La dignité impériale est héréditaire dans la descendance directe, naturelle et légitime de Napoléon Bonaparte, de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, et à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance (Sénatus-consulte organique,1804ds Rec. textes hist., p. 132).Un homme qui a augmenté son capital et celui de son pays, finit par mourir, et il est rare qu'une succession ne devienne pas le partage de plusieurs héritiers ou légataires, excepté dans les pays où les lois reconnaissent des substitutions et des droits de primogéniture (Say, Écon. pol.,1832, p. 120).J'ai trouvé (...) une combinaison qui satisfait à tout (...) Elle consiste à substituer mon frère François à tous mes droits de primogéniture (Augier, Thommeray,1874, p. 388).− P. anal. Priorité, ce qui vient, apparaît en premier. Cependant la poésie conserva long-temps la suprématie que lui donnait son droit de primogéniture (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. LXXI).Si donc notre première partie se termine par un chapitre sur le langage, ce n'est pas pour suivre nous ne savons quel ordre de primogéniture, c'est parce que nous avons continûment marché dans l'ordre des complexités croissantes (Arts et litt.,1935, p. 50-1). Prononc. et Orth. : [pʀimɔ
ʒenity:ʀ]. Ac. 1694-1740 : primogeniture; dep. 1762 : -gé-. Étymol. et Hist. Ca 1485 (Mistere du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 12219 : Esaü, vens moy doncques Ton droict de primogeniture); 1807 succession par ordre de primogéniture (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois, p. 52). Empr. au lat. médiév. primogenitura « aînesse » (1169 ds Latham, ca 1225 ds NED, 1291 ds Du Cange), dér. du lat. primogenitus « premier-né, fils aîné » (d'où le m. fr. primogenit(e) « premier-né » et ses dér. primogeniteur « ancêtre, chef d'une race », primogenité « droit d'aînesse » ds Gdf.) comp. de primo- (issu de primus « premier », cf. élém. formant primi-, primo-) et de genitus « né, engendré », part. passé de gignere « engendrer ». Cf. aussi lat. chrét. primogenita, neutre plur. « droit d'aînesse » (Gen. 25, 33). Fréq. abs. littér. : 16. |