| ![]() ![]() ![]() ![]() PRÊTÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. I. − Part. passé de prêter* et empl. adj. Qui est prêté. Objet prêté, somme prêtée. Le prêteur ne peut retirer la chose prêtée qu'après le terme convenu (Code civil, 1804, art. 1888, p.342).Ce n'est qu'argent prêté, je vous l'ai dit, et ils vous reviendront [des ducats] un jour avec de gros intérêts (Nerval, Filles feu, Corilla, 1854, p.663).J'ai surpris Jacques lisant des livres de vers que lui avait prêtés ce Fontanin. «Comment? Des livres prêtés? Est-ce que tu n'aurais pas dû m'avertir?» (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p.585). II. − Empl. subst. masc., en loc. − Vieilli. Prêté(-)rendu. Ce que l'on rend en échange de ce que l'on a reçu. Le commerce est, par son essence, satanique. Le commerce, c'est le prêté-rendu, c'est le prêt avec le sous-entendu: Rends-moi plus que je ne te donne (Baudel., Mon coeur mis à nu, 1867, p.664). ♦ Au fig. Juste retour des choses. Quand il [A. Thierry] écrivait cela, il en était, et l'on en était, avec M. de Chateaubriand, à un prêté-rendu universel de louanges et de compliments (Sainte-Beuve, Chateaubr., t.2, 1860, p.23).[Catinat] envoya (...) brûler et dévaster la maison de plaisance du duc de Savoie (...), c'était un prêté-rendu pour le bombardement inutile de Pignerol (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t.8, 1864, p.463).L'homme (...) créa un monde divin à son image (...). Un échange de prêtés-rendus s'établit entre l'homme tremblant et les êtres redoutables dont il se croyait entouré (Renan, Hist. peuple Isr., t.1, 1887, p.27). − C'est un prêté pour un rendu. [Pour signifier que la victime d'un mauvais procédé prend sa revanche, qu'on riposte habilement à qqn] Schwob, «la Terreur future», elle existe, très cher (...) Guerre, machinerie, exploitation du Pauvre haineux par le riche âpre, assauts d'astuces, Anarchistes français et nihilistes russes, Rendu pour un prêté, prêté pour un rendu (Verlaine, OEuvres compl., t.3, Invect., 1896, p.383). Rem. Certains linguistes déclarent que cette expr. n'a pas de sens (v. Littré et les aut. cités dans Hanse 1949, Dupré 1972) et lui préfèrent: c'est un rendu pour un prêté qu'on relève chez Béranger, Chans., t.3, 1829, p.83: Or, quand Jeanne fait oeuvre pie, C'est un rendu pour un prêté. V. aussi supra. Prononc. et Orth.: [pʀ
εte], [pʀe-]. Ac. 1694, 1718: presté; dep. 1740: prêté. Fréq. abs. littér.: 1150. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2083, b) 1373; xxes.: a) 1413, b) 1527. |