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* Dans l'article "PRÉSOMPTUEUX, -EUSE,, adj."
PRÉSOMPTUEUX, -EUSE, adj.
A. − [En parlant d'une pers.] Qui a une opinion très avantageuse de soi-même, de ses possibilités physiques ou intellectuelles. Synon. prétentieux, suffisant, vaniteux.Les Gantois rencontrèrent un parti de chevaliers et en tuèrent bien six cents; mais ce succès les rendit si présomptueux, qu'ils vinrent attaquer le gros de l'armée à Nivelle (Barante, Hist. ducs Bourg., t.1, 1821-24, p.212).Le désir m'a pris d'écrire l'histoire d'un jeune écrivain présomptueux, sans talent mais plein d'«illusions sur ses capacités», et dont l'existence ne serait qu'une suite de velléités stériles et de déconvenues (Martin du G., Souv. autobiogr., 1955, p.LIII).
Empl. subst. Jeune présomptueux. Les ingénus ou les présomptueux qui depuis dix ans ont publié leurs rimes dépassent de beaucoup le millier: les vrais artistes ne dépassent point la douzaine (Lemaitre, Contemp., 1885, p.81).Le courageux n'est aussi parfois qu'un présomptueux qui a réussi (Mounier, Traité caract., 1946, p.426).
B. − [P. méton.; en parlant d'un attribut de la pers., d'un comportement] Qui dénote de la présomption, une grande estime de soi, une grande confiance en soi. Ils n'en pouvaient plus de rire devant l'idée saugrenue, présomptueuse même, et qui ne pouvait se discuter, de vouloir donner «un plus beau dîner que le plus beau dîner du monde» (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.206).Comment donc interpréter l'optimisme? Comme une flatterie hypocrite et sottement présomptueuse à l'égard de l'auteur du monde, disait Hume (Théol. cath.t.4, 11920, p.1273).
REM.
Présomptueusement, adv.D'une manière présomptueuse. Synon. prétentieusement.N'est-il pas souvent plus difficile, plus courageux, de persévérer, par fidélité à soi-même, dans une conviction, même ébranlée, que de secouer présomptueusement les colonnes, au risque de faire écrouler l'édifice? (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p.1338).
Prononc. et Orth.: [pʀezɔ ̃ptɥø], fém. [-ø:z]. V. présomption. Ac. 1694, 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1223 «qui présume trop de soi, qui fait preuve de présomption» (Gautier de Coinci, éd. V. F. Koenig, I Mir. 10, 950: bouche... presumptueuse); 1604 subst. (Montchrestien, Hector ds Tragédies, éd. L. Petit de Julleville, p.30); 2. fin du xives. «qui dénote de la présomption» (Froissart, Chroniques, éd. G. Raynaud, t.10, p.280: presomptieuses parolles). Empr. au b. lat. praesumptuosus, praesumptiosus, dér. de praesumere (v. présumer). Fréq. abs. littér.: 172.